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Prolifération des pigeons à Gournay-en-Bray : un sniper régule la population

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Rémi Guérinot ici à proximité de la collégiale.

Rémi Guérinot ici à proximité de la collégiale. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

Pour faire face à la prolifération des pigeons dans le centre de Gournay-en-Bray, la Ville a mandaté une entreprise spécialisée afin de s’occuper de la situation devenue très problématique.

Ladite entreprise est déjà intervenue et doit revenir pour poursuivre la régulation.

Par arrêté municipal daté du 11 septembre 2019, la Ville de Gournay-en-Bray a fait appel à une entreprise spécialisée pour éradiquer la prolifération des pigeons dans le centre-ville. En effet, les volatiles sont sources de dégâts considérables sur les bâtiments communaux tant à l’extérieur qu’à l’intérieur pour certains, mais aussi chez les particuliers.

Ajoutons à cela que leur présence est également nuisible sur le plan de l’environnement et de la santé publique.

Lire aussi : Les amendes renforcées contre ceux qui nourrissent les pigeons à Paris

« Ça ne m’amuse pas de tuer »

C’est en substance ce qu’explique l’arrêté qui indique que le prestataire utilisera des tirs à la carabine à air comprimé, adaptés en fonction de la distance et du lieu, pour lutter contre les pigeons.

Rencontré lors d’une de ses interventions, Rémi Guérinot qui travaille dans le domaine de la capture d’espèces susceptibles de causer des nuisances et des dommages depuis plus de 12 ans, explique la méthode employée :

Dans ce cas, j’utilise une carabine à air comprimé afin de réguler la population de pigeons que je récupère pour la majorité avant de repartir. J’interviens soit en milieu fermé comme dans le Kursaal ou le soir de manière un peu caché afin que les enfants ne voient pas quelqu’un avec une arme. Je dois vous avouer que ça ne m’amuse pas de tuer ces animaux mais les communes ont des obligations et peuvent être condamnées.

Lire aussi : Pays de Bray. Les piégeurs de ragondins se font rares

« Ils sont vecteurs de maladies »

L’entreprise est déjà intervenue plusieurs fois il y a quelques jours et doit revenir. Rémi Guérinot poursuit :

Le pigeon est devenu un fléau dans les villes, avec notamment l’acidité des fientes. Ils sont aussi vecteurs de maladies. À Gournay-en-Bray, il y a au moins 2 000 pigeons. Je vais essayer de faire baisser la population au moins de moitié. Pour exemple, quand on rentre dans la salle du Kursaal, on est obligé de mettre un masque car on se croirait dans un pigeonnier industriel. Après 2 h 30 d’intervention, je suis épuisé.

Le professionnel travaille de manière très réglementée. Il s’impose d’ailleurs un cadre très précis :

Quand j’interviens, les gendarmeries ou commissariats sont évidemment prévenus. Je rédige également un compte-rendu écrit et archivé après chaque intervention. Cela peut être demandé par la préfecture. Je note également quand des gens viennent m’interpeller, ce que je comprends. Je respecte ceux qui ne sont pas pour, mais vous savez, les autres méthodes, comme la cage et le gazage ne sont pas mieux, voire pires.

Dans le Kursaal, Rémi Guérinot est obligé de porter un masque.

Dans le Kursaal, Rémi Guérinot est obligé de porter un masque. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

« Je sais que cela peut choquer »

Depuis sa première intervention, environ 400 pigeons ont été abattus. 

Le maire Eric Picard explique :

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises méthodes. Je sais que cela peut choquer certaines personnes. Mais si on ne le fait pas, c’est une véritable pollution que nous allons laisser se développer. On fait donc ce qu’il faut pour endiguer cette situation très nuisible pour la commune et pour ses habitants.

Et Rémi Guérinot de conclure :

Moi, je ne fais que réguler. Il faut maintenant que chacun soit vigilant pour bien fermer les cache-moineaux, éviter que les pigeons puissent s’introduire dans des greniers… C’est une prise de conscience collective qui fera que les pigeons ne soient plus une nuisance.

Les pigeions sont devenus un vrai fléau en centre-ville.

Les pigeions sont devenus un vrai fléau en centre-ville. (©L’Eclaireur-La Dépêche)

Quand les pigeons « kamikazes » font la loi dans le centre-ville

Hitchcock avait ses oiseaux, Gournay-en-Bray a ses pigeons. Certes ils font nettement moins peur mais sont une véritable nuisance pour le centre-ville. De nombreux habitants ou commerçants s’en plaignent, la mairie aussi.

Cela fait déjà plusieurs années que les pigeons se sont emparés d’une partie de certains toits quand ce n’est pas de certains édifices et autres appartements laissés vacants du centre-ville de Gournay-en-Bray. C’est le cas notamment dans les étages d’une ancienne boutique rue Notre Dame. La réhabilitation de l’endroit ne va pas se faire du jour au lendemain, tant il va falloir se débarrasser de tout ce que les pigeons ont laissé sur place.

C’est d’ailleurs ce que la mairie a dû entreprendre en août dernier au Kursaal. Envahi par les pigeons, l’édifice qui accueille au rez-de-chaussée les deux salles de cinéma, est un des lieux de la ville concernés par le problème. Mais au cœur de l’été, la situation est devenue très préoccupante.

Le maire, Eric Picard, précise :

C’est un problème récurrent. Mais au mois d’août, nous avons été interpellés par l’association Les Écrans. Dans la salle de projection, l’odeur était insoutenable. Il nous a donc fallu faire un dépistage du problème et trouver des professionnels pour intervenir.

En cause, un petit trou, genre chatière, par lequel les pigeons pouvaient entrer mais ne parvenaient plus à sortir. Par conséquent, les animaux mourraient sur place. D’où l’état de putréfaction des volatiles engendrant des odeurs horribles.

Ça a nécessité de casser une partie du faux plafond de la salle de projection. Les professionnels qui sont intervenus y ont trouvé une dizaine de cadavres.

Lire aussi : De Saint-Saëns à Bellencombre, le ragondin, un nuisible qui pullule en pays de Bray

« Ils arrivent à casser des carreaux »

L’ancienne salle du Kursaal à l’étage est d’ailleurs plus globalement la proie de ces pigeons qui n’hésitent pas à forcer ce qui a été installé pour leur empêcher l’accès.

Eric Picard détaille :

Ils sont suicidaires. Les pigeons arrivent à casser des carreaux et même à briser des grillages à poules. Alors évidemment, nous essayons d’y faire face.

Comment résoudre le problème ? Faire appel à un fauconnier pour effaroucher les pigeons, trouver les nids pour lancer une campagne de stérilisation, mettre en place des boîtiers à ultrason, répandre du répulsif… Autant d’idées sur lesquelles la Ville a réfléchi avant d’opter pour une entreprise spécialisée en la matière.

À Gournay-en-Bray, beaucoup sont impatients de voir les résultats. Pour l’entreprise funéraire Berthelot, les pigeons sont un vrai fléau. À deux pas de la collégiale dont le toit est devenu une des résidences des volatiles, la rue Saint-Pierre fait les frais de leur présence.

Marie-Claire Elie, la responsable de l’agence gournaisienne, décrit :

Pour les familles que nous emmenons à la chambre funéraire, ce n’est vraiment pas terrible. Le trottoir est jonché de fientes. Nous avons demandé au propriétaire d’installer des pics car cela fait vraiment sale. J’ai même fait intervenir trois entreprises pour fermer les cache-moineaux. Mais c’est un animal hyper sophistiqué. Il s’adapte à l’urbanisme. En plus, ça abîme les toitures, ça bouche les gouttières… Nous en sommes les premières victimes. Je ne le supporte plus.

Ces pigeons, « kamikazes » pour certains, ont fait du centre de Gournay-en-Bray, leur territoire. Un véritable fléau que beaucoup aimeraient voir disparaître. Peut-être très prochainement.

un de ma meute de 13 furets leurs job chasse de lapins et de rats

Publiée par Guérinot Rémi sur Vendredi 4 août 2017


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