
Serge Blanco font partie de ses nombreux internationaux français qui n’ont jamais été champions de France. (©Capture écran France 2)
Ils ont écrit quelques-unes des plus belles pages du rugby français, mais n’ont jamais remporté le championnat de France. Barrées par l’hégémonie d’un club, ou simplement au mauvais endroit au mauvais moment, ces légendes n’ont jamais goûté à l’ivresse d’une victoire avec leur club. Actu Rugby vous en a sélectionné quelques-uns…
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Serge Blanco (Biarritz)
Le plus grand joueur français des années 80 n’a jamais vraiment eu de chance en finale. Élu à six reprises joueur de l’année par Midi-Olympique (1982, 1983, 1989, 1990, 1991 et 1992), son palmarès se résume à des Tournoi des Cinq Nations. Six titres tout de même, dont deux Grands Chelems en 1981 et 1987.
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En championnat de France, il n’atteint la finale qu’une seule fois avec son club de Biarritz, en 1992. Les Basques perdent face à Toulon (19-14). Une carrière en club sans succès qui ne l’a pas empêché de marquer durablement le rugby français.
Jean-Michel Aguirre (Bagnères de Bigorre)
L’arrière de la grande équipe de Bagnères-de-Bigorre des années 70 aurait pu empiler les boucliers, tant l’équipe et la ligne de trois-quarts qu’il composait avec notamment Jean Gachassin et Roland Bertranne était forte. Seulement, la décennie est dominée quasiment sans partage par le grand Béziers, emmené par Richard Astre et « le sorcier » Raoul Barrière. Les 11 titres en 13 ans remportés par les Biterrois ont empêché une génération entière de talents d’approcher le bout de bois.
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Gachassin stoppe sa carrière en 1978, et le Stade Bagnérais atteint la finale l’année suivante. Les Pyrénéens s’inclinent en finale face au Narbonne de Didier Codorniou (10-0). Deux ans plus tard, Aguirre retrouve le Parc des Princes pour une finale face à l’ogre biterrois. Les Bagnérais s’inclinent une nouvelle fois (22-13).
Aguirre reste pourtant dans les mémoires pour sa carrière en équipe de France. Il fait partie de l’équipe qui remporta le légendaire Grand Chelem 1977.
Pierre Albaladejo (Dax)
Sûrement le plus grand maudit de cette liste. Il a tutoyé le Brennus à quatre reprises, sans jamais le ramener dans sa ville natale de Dax. L’ouvreur landais compte pourtant 30 sélections et quatre Tournoi des Cinq Nations remportés avec le XV de France. Mais ses quatre finales disputées furent à chaque fois perdantes.
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Il s’avance pour la première fois en finale en 1956, face au FC Lourdes de Jean Prat. Les Dacquois sont largement défaits (20-0). En 1961, c’est le Béziers d’un certain Raoul Barrière, qui bat Dax (6-3). En 1963, la finale de Championnat est un véritable derby qui voit s’affronter Dax et Mont-de-Marsan. C’est finalement les Montois, emmenés par les frères Boniface au centre de l’attaque, qui remportent le bouclier (9-6).
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Sa dernière chance d’être sacré Champion de France vient en 1966. Au Stadium de Toulouse, Dax s’incline une nouvelle fois en finale, cette fois-ci face à Agen (9-8). Pour sa dernière finale, Albaladéjo claque pourtant un drop, sa spécialité. Insuffisant pour remporter le bouclier. Il tire sa révérence après la finale, privé de bouclier pour toujours.
Jean-Luc Sadourny (Colomiers)
L’emblématique arrière du XV de France des années 90 n’a lui aussi jamais touché le bout de bois. Avec son club de Colomiers, il atteint pourtant la finale du championnat en 2000 face au Stade Français. Les Parisiens ont déjà remporté le championnat deux ans plus tôt, et sont encore au début de l’ère Guazzini, la plus flamboyante du club. Les Columérins s’avancent sur la pelouse du Stade France avec une belle équipe, ou figurent notamment Patrick Tabacco, Francis Ntamack ou le jeune David Skréla.
Très accrochée, cette finale bascule du côté parisien en deuxième mi-temps, qui finit par s’imposer (28-23).
Avec 71 sélections en équipe de France et deux Coupe du monde disputées (1991 et 1995), Sadourny est l’arrière incontournable des Bleus pendant 10 ans. Il prend le relais de Serge Blanco à l’arrière de l’équipe de France, et partage avec le Biarrot ce statut de « maudit » du bouclier. Sa fidélité à Colomiers l’a quelque peu privé du Graal.
Christophe Lamaison (Agen)
Un autre joueur clé du XV de France des années 90. Christophe Lamaison, ouvreur passé par Bayonne, Brive et Agen, est le numéro 10 inamovible des Bleus de 1996 à 2001. En club, son passage à Brive entre 1996 et 2000 correspond aux années fastes du club. Il arrive en Corrèze alors que le club reste sur une finale perdue face au Stade Toulousain quelques semaines plus tôt. Le CAB ne verra plus de finale de championnat, mais se console en 1997 en remportant une Coupe d’Europe face à Leicester.
Lamaison atteint la finale en 2002 sous le maillot d’Agen. Les Lot-et-Garonnais affrontent le Biarritz Olympique. Le BO commence ce soir-la sa période de domination du championnat qu’il va partager avec Toulouse et Paris jusqu’en 2010. Les hommes de Patrice Lagisquet s’imposent au bout des prolongations (25-22). « Titou » et les Agenais peuvent nourrir des regrets, tant ils sont passés proche du titre. Pour Lamaison, c’est sa seule et unique finale.
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Mathieu YERLE