
Élus et porte-drapeaux à l’issue de la cérémonie
« Nous fêtons en ce jour la liberté, le 75e anniversaire de la libération de la commune. La liberté si bien décrite dans le poème de Paul Éluard : « sur mes cahiers d’écolier, sur mon pupitre et les arbres, sur le sable, sur la neige, j’écris ton nom Liberté », déclarait en introduction le maire de Gacé François Dreux.
« La liberté, c’est pouvoir agir selon sa volonté sans soumission ou servitude. C’est pourquoi il est important de célébrer et de rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus pour que nous soyons libres. L’Histoire locale, les histoires locales, si minimes soient-elles, font partie d’un puzzle géant qui constitue l’Histoire de la France », ajoutant : « Nous, élus, nous avons le devoir de reconnaissance à nos libérateurs, soldats alliés, résistants, à nos anciens ; le devoir de ne pas laisser périr le souvenir des hommes et des lieux ; le devoir de dire, de rappeler, de transmettre aux futures générations, que la liberté, même aujourd’hui, ce n’est pas automatique, et qu’en regardant le monde actuel, de nombreux pays sont encore assoiffés de cette liberté. Être Français, c’est embrasser la liberté ».
Ce qui s’est passé ce 21 août 1944
Située à proximité de la poche de Chambois, Gacé va assister à l’ultime affrontement en Normandie. Après avoir eu à souffrir en juin 1940 de la résistance contre l’envahisseur, Gacé et ses environs ont dû payer un nouveau tribut à la délivrance du pays en août 1944.
Toutefois, la bataille de Normandie s’étant terminée dans la région et la retraite des Allemands ayant été en partie arrêtée aux environs de Chambois, il ne se livra pas une véritable bataille autour de Gacé mais pendant neuf jours à, partir du 12 août, la région subit les pilonnages d’artillerie dirigés par l’avion de reconnaissance dénommé « le Mouchard ». (Extrait de la revue le Pays d’Argentan).

LScène de liesse lors de la Libération de Gacé, le 21 août 1944 (©DR)
200 chars à Croisilles
Le lundi matin 21 août 1944, 200 chars sont arrivés à Croisilles pour prendre possession de Gacé. Des officiers anglais et américains, venus prendre quelques renseignements sur les positions occupées par les Allemands annoncèrent que sitôt le temps découvert, l’aviation alliée allait venir mitrailler et bombarder les positions ennemies, et qu’ensuite l’artillerie allait préparer l’avance des chars et de l’infanterie ; ils annoncèrent de plus que les batteries commenceraient par tirer sur le bourg de Croisilles qui, leur avait-on dit, était rempli d’Allemands.
Il put heureusement être prouvé qu’aucun ennemi ne se trouvait dans cette bourgade. Vers le soir, quelques Allemands furent faits prisonniers et les autres prirent la fuite. Les soldats alliés pénétrèrent en ville vers 18 heures, en venant du Vieux Résenlieu. Mais les Allemands étant tous repartis, il ne se livra pas de bataille dans Gacé, qui fut totalement occupée dans la soirée. L’ennemi ayant quitté toute cette région dans la nuit, les alliés purent avancer sans combattre sur les routes de Rouen et de l’Aigle le mardi 22 août. (Extrait du récit de Pierre Lemancel, curé de Croisilles).
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Souvenirs du président
Jean-Claude Nogues, président des anciens combattants, se souvient.
Je suis très ému de cette journée vécue à Résenlieu le 21 août, j’avais 6 ans. J’ai en mémoire le ronronnement des chars venus de Chambois. J’ai toujours une pensée pour un copain d’école, mort le jour de ses 7 ans, le 15 août 1944. Une quinzaine de résistants de Gacé ont participé pour arrêter l’invasion. Le devoir de mémoire est très important ».
La cérémonie s’est terminée par le chant de la Marseillaise et le vin d’honneur.

Cette « une » du 22 août 1944 d’un journal anglais témoigne de l’importance stratégique de Gacé (Documents Choulet, Quiquemelle) (©DR)