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Les métiers de l'été : Dominique Plessis, le tourneur sur bois qui fait virevolter les toupies

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Dominique Plessis, tourneur sur bois, lance sa toupie géante.

Dominique Plessis, tourneur sur bois, lance sa toupie géante. (©Les Nouvelles de Sablé)

Dans la boutique des artisans d’arts de Sainte Suzanne en Mayenne, trônent une dizaine de petites toupies colorées. Un objet qui a traversé les siècles et qui fascine toujours petits et grands. La regarder tourner c’est s’évader un moment.

Quelques dizaines de kilomètres plus loin, Dominique Plessis active son tour à bois dans son atelier d’Avessé (Sarthe) et sous son couteau à bois prend forme une toupie.

« Il y a des passionnés et des collectionneurs »

L’objet n’est pourtant souvent pas le favori des tourneurs sur bois qui lui préfèrent des créations plus complexes. « C’est presqu’un apprentissage de base ».

Pourtant, de tout temps, la toupie a existé.

 Il y a des passionnés et des collectionneurs ».

Dominique Plessis, installé avec sa femme Babeth depuis les années 80 dans la petite commune à une cinquantaine de kilomètres du Mans, a été plusieurs années sans en fabriquer.

Lire aussi : Les métiers de l’été : Annie accompagne les enfants en balade… à dos de vache !

« Je faisais des champignons ou des fruits ». Il sourit.

J’ai décidé de faire des essais de toupie quand mon ego à commencer à s’user un peu ».

Un travail sur la forme et sur la qualité

Et pas question de faire basique. « Je voulais un objet qui soit de la même facture qu’un objet plus élaboré. J’ai travaillé sur sa forme et sur sa qualité ».

Il choisit son bois proportionnellement à sa taille. « Il faut qu’il soit homogène sinon il y aura besoin de la rééquilibrer ». La plupart sont fabriquées à base de hêtre, fresne, peuplier ou encore de l’orme.

Les « sages-femmes » des arbres

Pas question de faire des coupes rases pour fabriquer ses objets. « On utilise des arbres qui ont été abattus parce qu’ils gênaient ».

S’ils comparaient le nombre d’arbres qu’ils ont contribué à faire pousser et ceux qu’ils utilisent pour fabriquer leurs objets, Dominique et Babeth ont un peu d’avance.

Pendant quelques années, on a été un peu les sages-femmes des arbres ».

Ils récoltaient des graines au sommet des arbres. Graines qui étaient ensuite revendues par dizaines de kilo à des grainetiers.

« C’est un objet que tu fais sans ego »

Revenons dans son atelier. Dominique installe son morceau de bois sur son tour et commence, méthodiquement. Un jeu d’enfant pour l’artisan.

Je fais ça pour me reposer, c’est un objet que tu fais sans ego ».

Dix minutes plus tard, la toupie devient réalité.

Dominique Plessis fabrique une toupie, un travail méticuleux.

Dominique Plessis fabrique une toupie, un travail méticuleux. (©Les Nouvelles de Sablé)

Toujours en tournant, Dominique prend un crayon et en quelques secondes, l’objet se colore. Magique.

Le moment le plus délicat, la retirer du mince fil qui la relie à son socle, sans la faire tomber.

L’opération réussie, Dominique la lance, la toupie commence le premier des milliers de tours de son existence.

La faire tourner, c’est un peu comme un moulin à prières, c’est envoûtant ».

La toupie pourrait presque influer sur le temps qui passe et nous faire retomber en enfance, le temps de quelques tours.


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