
Antoine Thoraval monte en puissance et peut espérer une médaille aux championnats de France juniors sur 60 mètres. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Antoine Thoraval va vite. Très vite. Il avale 60 mètres en 6s86, soit 15 centièmes de plus que la star de l’athlétisme français Christophe Lemaitre. Le jeune homme de 19 ans participera aux championnats de France juniors en salle ce week-end des 22 et 23 février 2020. Ses performances hivernales le placent parmi les favoris de la distance reine de la salle, le 60 mètres. À Miramas, il tentera d’accrocher au moins le podium. « La première place est atteignable », observe-t-il avec gourmandise.
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Champion de Basse-Normandie dès ses débuts
Le coureur de l’Entente Athlétique Mondeville-Hérouville est en pleine ascension. « Il a passé un cap l’été dernier et il s’inscrit dans cette continuité », observe son entraîneur Tanguy Xavier. Pourtant, Antoine Thoraval a débuté l’athlétisme sur le tard, comme beaucoup d’autres, après avoir tâté le football et le badminton. Mais ses débuts chez les minimes avaient déjà laissé percevoir un joli potentiel.
Dès ma première année, j’ai terminé champion de Basse-Normandie du 50 mètres alors que je n’avais aucune technique. Avec du recul, ce n’était pas mal.

Antoine Thoraval est passé sous les 6s90 au meeting de Mondeville. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Petit gabarit, profil atypique
Depuis, le meilleur sprinteur de l’ex-territoire bas-normand continue de surprendre son monde. Son petit gabarit ? « C’est une force pour moi et un désavantage mental pour mes adversaires », juge-t-il. Antoine Thoraval n’a rien du sprinteur musculeux qu’on imagine souvent. « Quand les autres athlètes me voient à côté d’eux, ils se demandent ce que je fais là. » Les rivaux de l’étudiant en STAPS ont très vite la réponse à leur question. Tanguy Xavier :
Il a un profil très atypique. Il est hyper-tonique et a beaucoup de vélocité.
Pour protéger les qualités naturelles de son poulain, Tanguy Xavier le préserve encore de la musculation. Antoine Thoraval se contente de renforcement musculaire parmi ses trois à quatre séances hebdomadaires. « Il a une bonne marge de progression », assure son coach, qui a succédé à Bastien Anyla dans ce rôle.
« Je ne m’y attendais pas du tout »
Pour descendre les chronos, la technique et le physique ne font pas tout. Antoine Thoraval est tiré vers le haut par la concurrence. « C’était assez agaçant de voir les autres faire des chronos pendant ma blessure », reconnaît-il. Au printemps dernier, le Mondevillais s’est fait mal aux ischio-jambiers. Il a dû tirer un trait sur sa saison estivale.
J’ai repris l’entraînement en septembre 2019 mais j’ai dû à nouveau m’arrêter en raison de douleurs persistantes. Je pensais alors que mon hiver serait une saison de récupération.

Antoine Thoraval ne se fixe pas de limites. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Il n’en a rien été puisque le jeune homme a abaissé son record personnel à plusieurs reprises pour entrer dans le top 30 français toutes catégories confondues, quatrième du bilan juniors. « Je suis plus que satisfait. Je ne m’attendais pas à une telle saison. »
Un rêve de JO
Les championnats de France, où le podium apparaît comme un objectif évident, constitueront le dernier rendez-vous de cette saison hivernale. Il sera temps, après un peu de repos, de préparer ensuite le 100 mètres. « Les 10s84 de l’année dernière devraient être effacés très vite », prédit Tanguy Xavier. Et la suite ?
Ma seule projection, ce sont forcément les Jeux Olympiques de Paris. Ce serait incroyable…
Si Antoine Thoraval confirme en 2020 son début d’année canon, tous les rêves seront permis…