
Détail en la cathédrale Saint Etienne de Cahors. (©DR)
Près d’un an après l’annonce par Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors, le 3 mars 2019, « de l’éloignement de la cathédrale de Cahors », du Père Ronan de Gouvello, dont il était curé, le Père Luc Denjean, administrateur du Groupement paroissial de Cahors, qui lui a succédé en septembre dernier, a donné quelques nouvelles de son prédécesseur, ce 26 février 2020.
Ce mercredi 26 février, à la fin de la messe d’entrée en Carême, appelée messe des Cendres, jour de pénitence pour les chrétiens, célébrée en l’église Saint Barthélémy de Cahors, juste avant la bénédiction finale, le Père Luc Denjean, a repris la parole pour donner des nouvelles du Père Ronan de Gouvello, en ces termes :
– « Il y a maintenant un an, notre Diocèse et plus particulièrement notre paroisse, ont été touchées par le départ du Père Ronan. Dans beaucoup de rencontres, on me demande de ses nouvelles… que je n’ai pas directement. En voici quelques-unes, qui me sont parvenues. Avec l’accord de l’évêque de Cahors, j’ai voulu vous les partager, pour que nous puissions porter ensemble, ce chemin que nous vivons tous et que le Père Ronan vit aussi.
Rome préconise de poursuivre l’instruction…
Comme nous l’avions entendu dire, un dossier a été réalisé il y a quelques mois, puis envoyé à Rome, qui aujourd’hui préconise de poursuivre l’instruction, afin que les différents protagonistes du dossier puissent s’exprimer. À son terme, un jugement devra être rendu. Je sais que le Père Ronan vit ce temps dans la foi et l’espérance. Il est accompagné et aidé avec bienveillance par l’Église, dont nous faisons partie et évidemment en lien régulier avec notre évêque. En ce début de Carême confions au Seigneur son chemin et son ministère… »
Dans son oraison finale, le Père Denjean ajoutait : « Que cette communion Seigneur nous ouvre à la justice et à la charité, pour que nous observions le seul jeûne que tu aimes et qui mène à notre guérison… »
Né le 11 avril 1972 à Angers, dans le département du Maine-et-Loire (47), Ronan de Gouvello a été ordonné prêtre, pour le diocèse de Cahors, en 1998, par Mgr Maurice Gaidon. Avant d’être nommé curé du Groupement paroissial de Cahors, Ronan de Gouvello avait été Recteur des sanctuaires de Rocamadour. C’est lui qui a lancé le 900e anniversaire de la cathédrale de Cahors.
Vers un procès canonique (*)
À l’issue de l’enquête préalable qui a duré plusieurs mois, la procédure aurait pu s’éteindre. Or, selon les instances ecclésiastiques, il y a lieu de poursuivre l’instruction. Celle-ci débouche donc sur un procès canonique, avec des juges, un promoteur de justice (équivalent du procureur), des témoins, des avocats…
Quel type de peine peut prononcer ce tribunal ?
Lors de notre entretien avec le Père Michel Cambon, vicaire judiciaire, en mars 2019, celui-ci avait apporté les précisions suivantes :
« Il y a des peines dites médicinales et des peines expiatoires. Les premières sont à caractère temporaire ; elles sont prononcées pour un temps donné. Par exemple pour un prêtre l’interdiction de célébrer les sacrements durant une période fixée, lui permettant de remettre les choses en ordre. Quant au renvoi de l’état clérical, il s’agit d’une peine expiatoire, qui est définitive. Et comme c’est le cas pour les affaires portées devant le tribunal correctionnel, il existe également un droit d’appel… Il peut arriver que le Vatican décide de délocaliser une affaire, auquel cas bien sûr elle serait jugée ailleurs qu’à Cahors ou Toulouse… »
A retrouver l’entretien du Père Michel Cambon, vicaire judiciaire du Diocèse de Cahors, accordé à Actulot et La Vie Quercynoise, rappelant comment fonctionne la justice au sein de l’Eglise.
JEAN-CLAUDE BONNEMÈRE
(*) Le Code de droit canonique ou droit canon est l’ensemble des lois et des règlements régissant le gouvernement de l’Église et de ses fidèles.