
Il a fallu adapter « Les Noces de Figaro », mais aussi créer les costume de ce nouvel opéra participatif qui est présenté du 12 au 19 janvier 2020. (©D.R.)
Nouvelle coproduction de l’Opéra de Rouen-Normandie (Seine-Maritime) en lien avec Toulon, Avignon et le Théâtre des Champs Elysées de Paris. Les petites noces est une adaptation en français de l’opéra de Mozart dans une version participative pour petits et grands. 15 000 scolaires de Normandie verront le spectacle et trois représentations ont été programmées (du 12 au 19 janvier 2020) pour les adultes et familles en ce début d’année.
Un régal pour les mélomanes
L’œuvre de Beaumarchais, mise en musique par Mozart, reste un régal pour les mélomanes. Personnage central attachant, Chérubin symbolise l’impétuosité de la jeunesse, le trouble adolescent, les frémissements du cœur. « Par son agitation extrême entre un comte volage et une jolie Suzanne, Chérubin dérange 10 fois sans le vouloir les coupables projets du comte Almaviva », selon les propres mots de Beaumarchais. Un comte infidèle qui passe son temps à séduire Suzanne pourtant promise à Figaro. Almaviva finira par présenter ses excuses à sa comtesse de femme, pour sa jalousie et son infidélité. Tout est bien qui…
« Adapter les Noces de Figaro pour le jeune public signifie faire des choix, explique le metteur en scène Gilles Rico, couper honteusement dans le parfait édifice dramaturgique construit par Mozart et Da Ponte, pour raconter une autre histoire. Une histoire qui se défait de certaines complexités et circonvolutions de l’intrigue originale pour se concentrer sur le véritable moteur de l’action de l’opéra : le désir amoureux et ses pulsions irrépressibles. Tout en préservant la nature comique de l’opéra et en gardant en filigrane ses thématiques ô combien actuelles de la domination masculine sur les femmes et de la lutte des classes, l’argument des Petites Noces se recentre sur le carré amoureux incarné par Figaro, Suzanne, le comte et la comtesse et sur le cortège de convoitises, de désirs, de séductions, de trahisons et de vengeances qui découle de leurs relations. Au milieu de ses deux couples, il y a Chérubin, adolescent incandescent et androgyne lancé à la conquête du désir et asphyxié par ses pulsions amoureuses. Il constitue le véritable moteur de l’action. »

Des scolaires sont invités à chanter des extrait de cet opéra. (©Christophe Urbain)
Une belle brochette de jeunes artistes lyriques
C’est Albane Carrère, mezzo-soprano formée au Conservatoire Royal de musique de Bruxelles, qui tient le rôle de Chérubin. La soprano Tamara Bounazou est Suzanne, le baryton Kamil Ben Hsaïn Lachiri est Figaro, Gilen Goicoechea est le comte, Chloé Chaume, la comtesse et le ténor Pierre-Antoine Chaumien est Basilio. Une belle distribution de jeunes artistes lyriques ! L’orchestre de l’Opéra est dirigé par Inaki Encina Oyon. Scénographie de Bruno de Lavenère. Durée 1h10.
Spectacle en français surtitré. Le public est invité à chanter plusieurs passages de l’opéra sur invitation du directeur musical. Les scolaires ont appris les extraits de la partition dès la rentrée de septembre sous la conduite de Jeanne Dambreville et de Laura Fromentin. La partition est en ligne sur le site de l’Opéra de Rouen, téléchargeable sur operaderouen.fr .
Dernière répétition de groupe au Théâtre des Arts, samedi 11 janvier 2020, à 10h30 et une heure avant chaque représentation.
De notre correspondant André Morelle
Infos pratiques :
Au Théâtre des Arts, rue du Docteur Rambert, à Rouen.
Dimanche 12 janvier à 16 heures ; Samedi 18 janvier à 18 heures ; dimanche 19 janvier à 16 heures.
Tarifs : de 16 à 32 euros.