
Entouré de membres de sa liste « Aimer Toulouse », Jean-Luc Moudenc a présenté ses vœux à la presse, jeudi 9 janvier 2020, en centre-ville de Toulouse (©G.L. / Actu Toulouse)
Entouré de cinq colistiers représentant les principales formations politiques qui soutiennent sa liste, et de cinq colistiers de la fameuse « société civile », Jean-Luc Moudenc a présenté ses vœux à la presse, jeudi 9 janvier 2020, en centre-ville de Toulouse. Un panel de sa liste ‘Aimer Toulouse’, qui incarne selon lui une « volonté de dépasser les clivages politiques ».
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Quand Moudenc se réfère à Juppé et Collomb
Pour dire « non à la tyrannie du court terme », le sortant a appelé les Toulousains à s’engager sur la voie du « temps long ». Depuis son entrée en campagne, il n’a de cesse de marteler : « La ville a besoin de continuité ». Citant en exemple « Alain Juppé à Bordeaux et Gérard Collomb à Lyon », Jean-Luc Moudenc appuie :
S’il n’y a pas de continuité, pas de transformation de la ville.
Le premier magistrat a martelé que « la large place accordée à la société civile » sur sa liste (la moitié, ndlr) faisait de lui « une exception française dans les dix plus grandes villes de France », puis il a une nouvelle fois sorti la sulfateuse face à son « principal adversaire ».
« L’Archipel Rouge et Vert » dans le viseur
Considérant que « l’élection se joue entre deux listes », Jean-Luc Moudenc a une nouvelle fois réservé ses plus lourdes charges envers « Archipel, qui s’appelait jadis Archipel Citoyen, mais qui n’est en réalité qu’un Archipel rouge et vert ». Un collectif qui n’a donc plus rien de « citoyen » à ses yeux, et qui est d’ailleurs « emmené par un apparatchik de la politique bien connu ».
Pour Jean-Luc Moudenc, deux visions de la ville s’opposent dans cette campagne municipale : d’un côté, « un projet solide et stable » (le sien, évidemment), de l’autre, « un projet aléatoire » (celui de l’écologiste Antoine Maurice, tête de liste d’Archipel Citoyen »), avec « la roulette russe pour méthode ». Revenant sur la fameuse méthode de construction de la liste d’Archipel Citoyen, il fustige :
On ne gère pas Toulouse au tirage au sort. Ce n’est pas le hasard qui doit gouverner la 4e ville de France.
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Moudenc s’en remet… à Pellefigue et Cohen
Et pour décrédibiliser Archipel Citoyen et son chef de file, Jean-Luc Moudenc s’en réfère… aux autres écuries en course à gauche : ici, à Nadia Pellefigue qui avait « jugé sur Actu Toulouse qu’il faut une liste d’expérience et d’expertise » et avait taclé les « candidats à l’animation de la prochaine MJC ». Là, à Pierre Cohen, qui se disait « sceptique sur le fait de mettre en débat 90 % des sujets » et jugeait que « cette démarche a(vait) un peu plombé » son mandat.
S’appuyant sur ces querelles intestines à gauche, le candidat de la droite et du centre a donc longuement mis en garde les Toulousains face au risque de plonger dans « l’inertie, l’inconnu et l’inefficacité ».
« Aucune fusion d’entre-deux-tours » en ligne de mire
Le chef de file de la liste « Aimer Toulouse » a par ailleurs attiré l’attention des électeurs sur les « listes qui présentent des candidats provisoires et des projets provisoires ». Et d’esquisser :
La plupart des listes adverses cachent des choses aux Toulousains et avancent masquées. Quel que soit le score des uns et des autres, nous ne fusionnerons avec aucune liste à l’entre-deux-tours. Et nous sommes les seuls jusqu’ici à avoir pris cet engagement.

Entouré de dix membres de sa liste « Aimer Toulouse », Jean-Luc Moudenc a présenté ses vœux à la presse, jeudi 9 janvier 2020, en centre-ville de Toulouse (©G.L. / Actu Toulouse)
Les « cinq dangers » qui planent sur Toulouse
Toujours lors de ses vœux, Jean-Luc Moudenc a présenté les « cinq dangers » qui planent sur Toulouse à ses yeux. En première ligne : le « bas niveau » dans lequel la campagne menace selon lui de sombrer. « Depuis quelques semaines, les opposants créent des polémiques à tout va pour exister », soupire-t-il, évoquant tant « la minable polémique du sapin sur les allées Jean-Jaurès », que « celle encore plus minable sur le déplacement de l’orchestre » en Arabie Saoudite. Face aux « propos de caniveau », l’édile appelle à un « débat de projets ».
Il a ensuite insisté sur « le risque de fausser l’enjeu de l’élection ». Pointant ceux qui veulent « faire de l’élection municipale un référendum national », le candidat d’Aimer Toulouse (soutenu par Les Républicains, mais aussi La République en Marche, ndlr), a soulevé :
Il ne faut pas confondre les urnes de 2020 et de 2022 et tromper les citoyens. Quel que soit l’identité du futur maire de Toulouse, le Président de la République sera toujours Emmanuel Macron et la majorité présidentielle sera LREM.
Concernant la troisième ligne de métro, Jean-Luc Moudenc s’étonne des « contorsions de nos opposants en quelques mois » sur ce dossier. Flinguant tour à tour Pierre Cohen, Nadia Pellefigue, et Antoine Maurice, il sourit : « À l’arrivée, on ne sait pas ce qu’ils vont faire ».
Après s’être inquiété des « passerelles entre le Rassemblement national et l’Archipel Rouge et Vert », Jean-Luc Moudenc s’est arrêté sur le danger que représente « le vote pour le candidat du RN ». Et de soulever :
Le RN, c’est le miroir aux alouettes. Tous les jours, je découvre l’ampleur de la supercherie. J’ai évalué tout ce qu’il propose, la facture, c’est 10 millions d’euros d’investissement. Si le RN est au second tour, alors il y a un risque du retour de la gauche. Voter RN, c’est favoriser le retour de la gauche au Capitole, avec une gauche plus dure qu’autrefois.
Dernier danger pointé par Jean-Luc Moudenc : le « risque de démobilisation » des électeurs. Aussi n’a-t-il de cesse de répéter que « non, les jeux ne sont pas faits ! ». Il se réjouit d’être « le premier candidat » à organiser une réunion publique dans cette course au Capitole, jeudi 16 janvier, à la salle Mermoz.
Jean-Luc Moudenc, président « de consensus » à la métropole ?
Jean-Luc Moudenc, qui pense encore et toujours que le maire de la Ville rose doit aussi prendre les rênes de l’intercommunalité, s’est par ailleurs réjoui d’avoir été un président « de consensus » à la tête de Toulouse Métropole. Citant le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUIH) et l’épineux volet du logement social, le Plan d’aménagement des routes métropolitaines (PARM), ou encore le Plan de déplacement urbain (PDU) qui prévoit la 3e ligne de métro, il évalue que « sur l’urbanisme et le transport, nous avons créé un consensus sur des sujets fondamentaux ». Un « consensus » qui à ses yeux, « met d’ailleurs mal à l’aise nos concurrents dans la campagne municipale… ».
Haro sur Franck Biasotto et son « niveau de crédibilité »
Interrogé sur les propos de son ex-adjoint Franck Biasotto, qui mènera une liste dissidente aux Municipales, et conteste la date annoncée pour la livraison de la 3e ligne de métro (il évoque 2028, contre 2025 selon Tisséo, ndlr), Jean-Luc Moudenc estime : « C’est une déclaration sans fondement, une date totalement arbitraire, qui n’a aucune valeur. Cela situe le niveau de crédibilité de la démarche ». Le maire (LR) sortant de Toulouse soulève par ailleurs que Franck Biasotto « a tout voté avec nous et n’a jamais levé le doigt pour poser une question à ce sujet. Jean-Luc Lagleize et Marthe Marti, membres du conseil syndical de Tisséo, ont eux-aussi tout voté, sans jamais poser une question. Y compris Jean-luc Lagleize, qui n’est plus là physiquement depuis un an et demi, mais n’a pas lâché son mandat… ». Petits règlements de comptes entre amis.