
Une trentaine de personnes cagoulées a affronté les policiers autour du commissariat de Val-de-Reuil. (©La Dépêche de Louviers – PC – archive)
L’affrontement entre policiers et assaillants ont duré près de deux heures. Une trentaine de personnes cagoulées, « venant de la dalle » selon le commissaire Julien Daubigny, a attaqué le commissariat dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin 2019.
Le bâtiment, où se trouvaient deux agents, et une patrouille de trois policiers ont été la cibles de projectiles et de jets de mortiers dès 2 h du matin. Les fonctionnaires sur place ont aussitôt fait appel à des renforts. La hiérarchie, en l’occurrence le commissaire, est revenue sur place pour « coordonner les renforts et le dispositif de maintien de l’ordre ».
La première phase des heurts s’est terminée après l’arrivée des policiers d’Évreux, Vernon et Rouen.
Ils étaient très rapidement sur place et réactifs pour mettre en place un dispositif très adapté à la situation », souligne Julien Daubigny.
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Dispersion aux gaz lacrymogènes
Les trente délinquants se sont alors retranchés sur un parking plus loin avant de revenir à la charge, envoyant de nouveaux projectiles sur les forces de l’ordre. Les policiers ont fini par utiliser des gaz lacrymogènes pour repousser une dernière fois les assaillants, les disperser, puis sécuriser le centre-ville et le quartier de la dalle.
Chez les fonctionnaires, aucun blessé n’est à déplorer. « Vu l’ampleur de l’attaque, les dégâts sont assez minimes », confie le commissaire : un véhicule légèrement endommagé et trois vitres brisées.
Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu. Toutefois, la police travaille sur l’identification des malfaiteurs.
Les syndicats Alliance, CFE CGC et Unité SGP Police saisissent l’occasion pour réclamer des effectifs. « Il y a besoin, la circonscription n’est pas calme », commente Johann Maugé, secrétaire départemental d’Unité SGP Police dans l’Eure.
Policiers inquiets
Pour David Le Provost, secrétaire départemental d’Alliance Police, le commissariat était en sous-effectif au moment de l’offensive. Le syndicaliste indique :
Il y avait deux policiers en patrouille et deux à l’intérieur.
Et le commissaire de rectifier :
C’est une patrouille de trois personnes. C’est un service normal pour Val-de-Reuil.
Au regard des mutations à venir cet été, les syndicats s’inquiètent « pour la sécurité des policiers et des citoyens ». La dernière CAPN (commission administrative paritaire nationale) annonçait « encore des départs non remplacés », déclare David Le Provost.
Malgré de récentes avancées, Johann Maugé avoue son amertume :
On a obtenu onze collègues en plus à Val-de-Reuil. Mais chaque année, il y a des mouvements. On perd encore dix policiers dans le département cet été. Surtout à Val-de-Reuil : cinq ou six.
Le secrétaire d’Unité SGP Police déplore un manque d’attractivité dans l’Eure. Les fonctionnaires du département ne bénéficieraient pas, comme dans d’autres territoires, d’une prime de fidélisation. « Nous sommes largement dans les critères », assure-t-il. Cette somme d’environ 800 euros par an incite les agents à rester dans leur territoire.