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Tarn. Au cœur d'un patrimoine méconnu : la mémoire cathare de la Montagne Noire

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Hautpoul, haut lieu de la résistance cathare de la Montagne Noire. © Musée des mémoires

Hautpoul, haut lieu de la résistance cathare de la Montagne Noire. © Musée des mémoires

L’identité cathare, trait culturel méridional majeur de la douce et spirituelle Occitanie, est marquée de l’Aude jusqu’à la Montagne Noire.

Parmi les sites, châteaux et abbayes de ce « Pays Cathare », il y a le village tarnais méconnu d’Hautpoul. Ce nid d’aigle a été l’un des foyers les plus actifs de la résistance cathare dans le premier quart du XIIIe siècle.

Hautpoul, village méconnu

Si une partie de ses habitants continue à y vivre, la plupart décide de s’installer dans la vallée, sur les bords de l’Arnette, dans une bourgade qui deviendra par la suite Mazamet. Cette cité, historiquement connue pour ses activités liées au délainage et à la mégisserie, décide au début des années 2000, de valoriser son patrimoine historique, le catharisme en tête.

Le seul musée consacré au catharisme en France

Elle abrite au sein de la Maison Fuzier, une belle demeure bourgeoise du XIXe siècle du centre-ville, le seul musée hexagonal consacré à ce sujet. Le parcours muséographique permet de plonger au rythme de la société féodale, dans le singulier univers de cette foi chrétienne propagée dans le Languedoc, du XIe au XIVe siècle.

On suit, à l’aide de nombreux panneaux richement illustrés et de documents livresques et d’ambiances sonores, les traces et rites de ces « bons hommes » et ces « bonnes femmes ». Ces chrétiens visitent les foyers des croyants, bénissent le pain, prêchent pour les familles et donnent le consolament, qui sert à la fois de baptême spirituel, donné par une simple imposition des mains, et de rémission des pêchés au mourant.

Hautpoul, le « Montségur de la Montagne Noire »

La visite s’appuie continuellement sur l’exemple d’Hautpoul. Cet exemple de castrum occitan de montagne, fondé selon la légende par le roi wisigoth Athaulf en 413, devient une seigneurie à l’époque carolingienne.

À la fin du XIe siècle, le lieu dirigé par la dynastie des Raimond, entre dans la mouvance des Trencavel, vicomtes d’Albi. Arnaut Raimond et Peire Raimond, à l’origine des deux branches co-seigneuriales, se partagent la seigneurie et ledit castrum.

Prise par Simon de Montfort

De ces deux bourgs, il ne reste aujourd’hui qu’une statue de la Vierge qui marque l’emplacement de l’ancien château supérieur, aujourd’hui rasé. Malgré la prise de 1212 par les armées croisées de Simon de Montfort, la seigneurie offre aux clandestins une franche zone de repli lors des vagues de persécution inquisitoriale. Seigneurs et chevaliers des alentours, qui sont tous de familles croyantes cathares, s’y regroupent autour des co-seigneurs.

Après le tournant de 1244 et la reddition de Montségur (Ariège), l’Eglise d’Albigeois tente de se reconstituer dans l’exil en Lombardie. Jusque dans les années 1280, Isarn de Bonzom et Jordan de Saissac, les deux principaux co-seigneurs, déjouent les embûches de l’Inquisition et donnent des gages à l’Eglise et au roi, tout en continuant à protéger les proscrits. Restés secrètement fidèles à la fois de leurs pères, ils demandent, à leur lit de mort, le consolament d’un « bon homme » de l’ombre.

Mathieu Arnal

Infos pratiques :
Le musée du Catharisme-Maison des Mémoires, rue des Casernes, à Mazamet (Tarn).
Tel. : 05 63 61 56 56. www.museeducatharisme.fr


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