
L’homme était en état de démence ce soir-là, mais il assure vouloir réparer ses méfaits. (©La Presse de la Manche)
Un soir de 2015, des agriculteurs rentrent chez eux, à Tollevast (Manche), et ils constatent, horrifiés, un vrai saccage de leur intérieur.
Il y a des traces de peinture en forme de mains sur les meubles, sur les carreaux des fenêtres, des rouleaux de peinture trempent dans la sauce de casseroles, le congélateur a été vidé, la viande répandue. Le poisson rouge est retrouvé mort dans son bocal. Des objets électriques s’accumulent dans le lave-vaisselle, et, à l’étage, quelqu’un a uriné sur le lit du couple. Hallucinant ! Qui avait pu se livrer à un tel vandalisme aussi insensé que dévastateur ?
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Un homme quasiment nu sur la RN13
Le fils de la maison avait repéré un original, presque nu, taché de peinture qui déambulait sur le bas-côté de la RN13. Signalé, l’homme est interpellé par les policiers.
L’homme avait 32 ans à l’époque. C’était un original, border line, connu pour véhiculer un serpent autour de son cou, et accro aux stups depuis son âge de 14 ans.
Il était en souffrance physique, et pour se calmer, il avait pris une dose forte de 10 comprimés qu’il savait engendrer des effets secondaires, hallucinogènes.
Ce qu’il voulait faire, c’était rejoindre les Genêts, le centre de psychiatrie adulte situé à La Glacerie. En route, il avait perdu ses vêtements, il n’avait conservé qu’un cache-sexe.
Je suis arrivé dans une ferme. Je me souviens d’avoir ouvert la porte. J’avais faim. Il y avait pot de peinture, j’ai marché dedans. »
Pris de délire, il s’est « amusé » avec. Il se souvient d’avoir uriné sur le lit.
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En état de démence
La question de la responsabilité pénale d’un tel personnage s’est évidemment posée au tribunal. Pour les experts qui l’ont rencontré, c’est un homme en grande difficulté, en conflit avec sa famille, dépendant du cannabis, qui connaît des crises. Dans les faits qui lui sont reprochés, certes son discernement était altéré, mais pas aboli. Pour eux, une réponse pénale à ses actes est possible.
Mais pour l’avocat qui le défendait, le discernement de son client était totalement aboli :
Il y avait dans sa tête autant de désordre que celui qu’il a créé dans la ferme. Il était en état de démence. Il est totalement irresponsable. »
Appelé à la barre, l’homme a expliqué qu’il avait le sentiment d’avoir été totalement emporté par la crise provoquée par sa consommation à trop haute dose de médicaments. Mais il a fait savoir qu’il entendait bien réparer les dommages qu’il avait faits. Des dommages chiffrés par l’avocate des victimes à hauteur de 2 879 €, plus 3 000 € pour préjudice moral, sommes auxquelles s’ajoutent 750 € de frais de justice des plaignants.
L’homme, dont le tribunal n’a pas reconnu l’abolition du discernement, a été reconnu coupable de violation de domicile et de dégradations. Il a été condamné au pénal à une amende de 700 € avec sursis.
En réparation des dommages qu’il a créés, il devra à ses victimes 2 000 € pour leur préjudice matériel, 1 000 € pour leur préjudice moral, et 700 € de prise en charge de leurs frais de justice.
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