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Toulouse. Troisième ligne de métro : « Nous avons tenu parole », scande Jean-Luc Moudenc

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Un avis favorable a été rendu par la commission d'enquête publique au sujet de la troisième ligne de métro : un soulagement pour le maire-candidat Jean-Luc Moudenc

Un avis favorable a été rendu par la commission d’enquête publique au sujet de la troisième ligne de métro : un soulagement pour le maire-candidat Jean-Luc Moudenc (©Archives / G.L. / Actu Toulouse)

C’est un grand coup d’accélérateur qu’a pris vendredi 11 octobre 2019 la troisième ligne de métro, à Toulouse. La commission d’enquête publique a rendu son rapport et ses conclusions concernant le « Toulouse Aérospace Express (TAE) » entre Colomiers et Labège, intégrant également une liaison express avec l’aéroport et la connexion de cette nouvelle ligne à la ligne B. Et pour Jean-Luc Moudenc, à cinq mois des Municipales, c’est inéluctablement un vrai soulagement.

Lire aussi : Toulouse. Avis favorable pour la troisième ligne de métro, malgré quelques réserves

Avis favorable, avec deux réserves et sept recommandations

Rappelons que la commission a émis un avis favorable, assorti de deux réserves. Primo, à François Verdier, la commission demande de « maintenir l’alignement des arbres », pointant du doigt l’abattage de 50 platanes pour permettre la création de la station. Secundo, aux Sept Deniers, la commission demande à Tisséo de réduire la capacité du P+R (parking relais) de 300 places projeté, et propose de mutualiser cet équipement avec les parkings existants du Stade Toulousain.

Bref, deux réserves loin d’être insurmontables pour Tisséo, la régie des transports de l’agglomération toulousaine… À noter que la commission émet également sept recommandations, notamment celle qui vise à « prévoir des caractéristiques géométriques (profil en long notamment) pour une éventuelle extension de la ligne à Colomiers ».

Lire aussi : Toulouse. Le futur terminus de Colomiers inquiète : faut-il prolonger la 3e ligne de métro vers l’Ouest ?

Une « immense satisfaction » pour Moudenc

En somme, la troisième ligne de métro est plus que jamais sur les rails. Et pour le maire de Toulouse, candidat à sa réélection, et qui l’avait propulsée en tête de gondole de sa campagne des Municipales 2014, c’est une bouffée d’oxygène. Interview. 

Actu Toulouse : la troisième ligne de métro était votre promesse phare de 2014. Que vous inspire cet avis favorable ?

Jean-Luc Moudenc : « C’est une immense satisfaction. C’est un projet dont l’enjeu est énorme, parfois critiqué durement par mes opposants. Force est de constater qu’ils ont été désavoués. L’intuition qui a été la nôtre se trouve validée, d’abord par la population, avec un nombre records de participants à l’enquête publique, ensuite par des commissaires indépendants de la collectivité.

Nous avons tenu parole, mené un travail sérieux et dans les temps. Comme promis aux Toulousains, le projet sera donc prêt dans quelques mois, selon le calendrier annoncé dès 2015. 

Lire aussi : Toulouse. 3e ligne de métro : voici ce que les habitants de la métropole en pensent vraiment

La commission d’enquête publique fait toutefois part de deux réserves…

J.-L.M. : « Deux réserves qui ne bouleversent absolument pas le projet, mais vont permettre son amélioration. Nous allons les suivre. Nous allons désormais procéder aux retouches et améliorations suggérées par la commission d’enquête publique ».

François-Verdier : « Nous n’abattrons pas les 50 platanes »

Parmi les réserves, l’affaire des platanes de François-Verdier a suscité de vives réactions sur place, et même généré une pétition…

J.-L.M. : « Sur ce sujet, j’ai fixé la priorité et c’est un souci que les équipes de Tisséo ont intégré. Tout est parti d’une malencontreuse réunion qui a mis le feu aux poudres, entre des techniciens, des bureaux d’études et des riverains, mais en l’absence d’élus. Ils ont présenté leur idée, qui n’aurait jamais dû être communiqué au public sans l’accord des élus.

Nous allons bien évidemment conserver l’alignement des arbres. Et nous n’abattrons pas les 50 arbres envisagés par le scénario technique. Peut-être faudra-t-il en enlever quelques-uns à la marge, mais la perspective d’abattre 50 arbres n’est pas acceptable.

La commission émet aussi une réserve sur le parking des Sept-Deniers, que comptez-vous faire là-dessus ?

J.-L.M. : « La commission d’enquête est très peu loquace là-dessus. Sa réserve est très peu documentée. Les équipes vont regarder cela très attentivement.

Ce que je souhaite, c’est le maintien de la station là où elle est prévue. Il y a, aux Sept-Deniers, un comité de quartier activiste et très négatif. Sa requête (de déplacer la station vers Job, ndlr) n’a pas été suivie par la commission d’enquête et j’en suis ravi.

« Au final, c’est un avis extrêmement positif ! »

Parmi les « inconvénients » pointés, la commission déplore à nouveau que la ligne ne desserve pas directement l’aéroport…

J.-L.M. : « Je prends acte du regret de la commission. Mais c’est très simple : soit on dessert l’aéroport et on ne dessert pas les sites d’Airbus. Soit c’est l’inverse…

On a choisi de desservir Airbus, parce que cela rendra service à davantage de gens au quotidien. Cela dit, la desserte de l’aéroport est également prévue par une navette express, un système technique d’un nouveau genre, à mi-chemin entre tram et métro, qui assurera des navettes toutes les 5 minutes, contre 15 minutes aujourd’hui !

Ce sont les mêmes qui, il y a quelques années à peine, applaudissaient quand on a mis une desserte de l’aéroport tous les quarts d’heure, et qui râlent aujourd’hui… Il y a une énorme contradiction dans ce raisonnement ».

Le rapport appelle aussi à prévoir déjà une extension à Colomiers. Ne redoutez-vous pas de reproduire l’erreur de la ligne A, où la portion Jolimont – Balma-Gramont n’avait pas été anticipée ?

J.-L.M. : « Sur la forme, cette hypothèse n’est pas obérée par le projet actuel. Mais la commission ne va pas jusqu’à suggérer le prolongement immédiat, et c’est logique, puisqu’elle soulève aussi le coût élevé du projet !

Sur le fond, vous me permettrez de respecter ma collègue de Colomiers, je ne me positionnerai pas sur ce point, tant que nous ne nous sommes pas concertés.

Au final, à l’échelle d’un projet de 2,7 milliards d’euros, c’est un avis extrêmement positif ! ». 

« C’est comme si on créait deux lignes de métro d’un coup ! »

Justement, parmi les inconvénients, la commission pointe « le coût élevé » du projet…

J.-L.M. : « La commission d’enquête ne remet pas en cause le plan de financement, mais énonce une vérité incontestable : une ligne de 27 kilomètres, cela induit un coût élevé. Cela dit, je tiens à rappeler que c’est la concertation avec les autres partenaires (le Sicoval, les mairies de Colomiers et de Blagnac, le Conseil départemental, le Conseil régional…) qui a entraîné ce développement du projet plus large que celui que j’avais initialement proposé (en 2014, il évoquait 20 km, ndlr). Ma proposition électorale de 2013 est devenue un projet partagé par de multiples acteurs de la région. Et c’est tant mieux. Mais logiquement, le coût a évolué et atteint un niveau important.

Après, si quelqu’un sait faire une ligne de métro de cette ampleur à moindre coût, qu’il me le dise. Avec la 3e ligne, les habitants de l’agglomération auront l’équivalent des deux lignes actuelles. C’est comme si on créait deux lignes d’un coup !

Sur le financement, où en sont les négociations avec l’État ?

J.-L.M. : « Les négociations sont en cours. Ce sera le deuxième plus gros chantier de transports urbains de France, après le grand Paris ! Cet avis favorable de la commission d’enquête sera un argument de plus que nous allons pouvoir développer pour négocier avec l’État. Un avis négatif aurait compromis nos chances… 

C’est un projet d’intérêt général, qui doit rassembler des gens de sensibilités différentes. D’ailleurs, les collectivités partenaires sont pour beaucoup gérées par des socialistes !

Cette ligne va apporter des solutions à des dizaines de milliers d’habitants de l’agglomération. Elle va représenter 220 000 déplacements par jour. Ce sera ça de moins dans le trafic automobile et ça aura des bienfaits sur la qualité de l’air. Ce sera donc un enjeu majeur du scrutin municipal ». 

« La 3e ligne ne verra pas le jour si mes opposants l’emportent »

Vous pensez que ce projet pourrait être mis à mal aux prochaines Municipales ?

J.-L.M. : « Ce projet n’est pas irréversible. Il est le fruit d’un consensus avec des collectivités locales gérées par des majorités socialistes, mais j’observe qu’il est combattu par ceux qui se présentent contre moi aux élections municipales.

La troisième ligne de métro ne verra pas le jour si jamais mes opposants remportent les élections. Il y a une radicalisation et un durcissement de l’opposition au travers de la démarche Archipel. Mes opposants d’Archipel sont très clairs, ils sont contre ce projet !

C’est le paradoxe de ce projet qui, d’un côté, arrive à un aboutissement, et de l’autre, sera soumis à une ‘revalidation’ démocratique… Car il peut encore très bien tomber à l’eau.

À l’inverse, mon équipe sera garante de sa réalisation intégrale, en un seul morceau, et de sa faisabilité financière. Il appartiendra donc aux Toulousains de revalider ce projet au travers leur vote en mars prochain. 

Mais pour ce qui est du projet, tout sera prêt, le fruit sera mûr ».

Vous n’évoquez qu’Archipel Citoyen, pas la candidature de Nadia Pellefigue…

J.-L.M. : « Tout le monde sait que la liste d’opposition qui a le vent en poupe c’est Archipel. Il faut regarder la réalité d’aujourd’hui en face, et non pas celle d’hier ».

Quel est le calendrier des prochaines étapes de la troisième ligne ?

J.-L.M. : « Les équipes de Tisséo travaillent déjà aux points d’amélioration sur les questions dont on savait qu’elles seraient en débat. Il reste un mois de travail pour apporter au projet les retouches et améliorations souhaitées par l’enquête publique. Le 27 novembre 2019, le conseil syndical votera le projet définitif, qui sera transmis au préfet. Ce dernier aura alors la possibilité de prononcer la Déclaration d’utilité publique, qui ouvrira la voie à ce projet ».

Pour le symbole, espérez-vous donner le premier coup de pioche avant les élections ?

J.-L.M. : « Nous ne sommes pas là pour les symboles, mais pour mener un travail sérieux ».


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