
Kim Gaucher signant un autographe lors de la présentation de l’équipe, jeudi 10 octobre 2019. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
À Mondeville, il y a elle et les autres. En Ligue 2 aussi. « Kim Gaucher est la joueuse que les autres n’ont pas », résume Romain L’Hermitte dans une jolie formule. Capitaine d’une équipe qu’elle a rejointe en 2015, la Canadienne a un statut à part en Normandie. Et pas (seulement) parce qu’elle a quasiment dix ans de plus que la joueuse la plus proche d’elle en âge. Son entraîneur n’est jamais avare de compliments à son égard :
Nous sommes Kim-dépendants depuis des années.
L’arrière de 35 ans, grands yeux bleus et grand sourire, a longtemps porté Mondeville à bouts de bras. Elle n’a pourtant pas pu éviter la relégation en Ligue 2 la saison dernière. Sous contrat, Kim Gaucher ne s’est pas débinée. Quand toutes les autres sont parties, elle a fait le choix de rester. « La réflexion a été difficile, reconnaît-elle. Le club m’a assuré qu’il allait tout faire pour remonter. C’est cette ambition qui m’a convaincue de rester. »
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« C’est autre chose, je dois m’adapter »
À son retour en France début octobre, après une médaille d’argent aux championnats des Amériques, Kim Gaucher a découvert une équipe extrêmement rajeunie. Elle est la seule à disposer d’une réelle expérience LFB.
Je suis encore en train de m’adapter. Ça va être différent sur le terrain et en-dehors. Nous avons des jeunes joueuses avec vraiment beaucoup de talent. C’est cool de travailler avec elles, mais elles sont très jeunes. Il y a des choses qui ne s’apprennent qu’avec l’âge. Ce n’est pas moins bien, c’est autre chose. Je dois m’adapter.

La rage de Kim Gaucher ne sera pas de trop en Ligue 2. (©Sport à Caen)
Joueuse à part entière, Kim Gaucher est aussi dans la transmission à Mondeville. « Je donne tout le temps des conseils aux jeunes, j’aime ça », témoigne-t-elle. Mais il lui faut aussi trouver sa place dans un contexte assez nouveau. « On a un style de jeu qui n’a pas trop changé. Mon intégration dans l’équipe va prendre peut-être un peu plus de temps mais j’ai l’habitude d’arriver en fin de préparation. »
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Une joueuse majeure de Ligue 2
En Ligue 2, Kim Gaucher sera une des joueuses majeures, si ce n’est celle qui pourra se prévaloir du plus beau CV. « On ne va pas mettre tout sur ses épaules », prévient toutefois Romain L’Hermitte. Il n’en demeure pas moins que les attentes la concernant sont très élevées. Kim Gaucher en Ligue féminine à l’USOM, c’était 12,2 points et 6,7 rebonds par match en moyenne.
La Ligue 2 est peut-être bien adaptée à Kim par rapport à son expérience et à son intensité.
La joueuse ne se présente toutefois pas dans les starting-blocks à 100 % de ses capacités. Aux championnats des Amériques, elle a moins joué qu’à l’habitude. « Je suis revenue de petites blessures, dit-elle. Mon rôle était plutôt d’aider. » Romain L’Hermitte prédit un retour en pleine forme dans les semaines à venir, mais Kim Gaucher sera très attendue dès samedi 12 octobre 2019 à La Tronche Meylan.
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Plongée dans l’inconnu
Ce premier match officiel donnera « des premières réponses » à la Canadienne, qui se sera farcie un voyage de neuf heures en minibus la veille. Promue en Ligue 2, La Tronche va plonger l’USOM dans sa nouvelle réalité. Et Kim Gaucher en saura un peu plus.
Je ne connais pas du tout, ni la ligue, ni les autres équipes… On sait aussi que les jeunes joueuses sont irrégulières, il y aura des hauts et des bas. Ce sera intéressant samedi.

Kim Gaucher va attaquer sa cinquième saison avec Mondeville. (©Sport à Caen)
Sur le banc, Kim Gaucher retrouvera son conjoint, Ben, l’assistant de Romain L’Hermitte. « J’ai du mal à faire abstraction du fait qu’il est mon mari, s’amuse-t-elle. Mais il est très bien avec le jeunes joueuses. Et je suis contente qu’il soit ici. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble cette année ! »
Les JO ? Pas une obsession
Dès novembre, la Mondevillaise s’en séparera quelques jours pour retourner au Canada disputer le tournoi qualificatif des Jeux Olympiques 2020. À l’entendre, le rendez-vous de Tokyo n’est toutefois pas une obsession.
Je vais voir comment je me sentirai et comment la saison se déroulera. Comme je suis un peu plus vieille maintenant, je dois être à l’écoute de mes sensations et de mon corps. Quand j’étais plus jeune, les JO étaient mon but, mon rêve ultime. J’en ai fait deux, c’était super. Si je participe une troisième fois, ce sera top. Sinon, ce ne sera pas un drame.
Dans tous les cas, Mondeville a prévu de mettre sa capitaine dans les meilleures dispositions. « Nous avons un plan pour l’épanouissement personnel de nos joueuses et un plan pour le collectif, précise Romain L’Hermitte. Il y a un plan pour que Kim prépare au mieux les JO. » Nul doute que les victoires en font partie.