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Val-d'Oise. Les agriculteurs du Vexin ont exprimé leur colère le long de la D14

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Du lundi 23 au jeudi 26 septembre, entre quarante et soixante agriculteurs du Vexin se sont mobilisés pour protester contre les mesures prises par certaines municipalités (arrêtés antipesticides) et les annonces lancées par le gouvernement, il y a quelques jours.

Du lundi 23 au jeudi 26 septembre, entre quarante et soixante agriculteurs du Vexin se sont mobilisés pour protester contre les mesures prises par certaines municipalités (arrêtés antipesticides) et les annonces lancées par le gouvernement, il y a quelques jours. (©La Gazette du Val-d’Oise)

Mercredi 25 septembre 2019, vers 19h. Les agriculteurs arrivent au compte-gouttes. Trente minutes plus tard, ils sont plus de quarante à s’installer le long de la D14, sur le chemin agricole situé entre Vigny (Val-d’Oise) et la Villeneuve-Saint-Martin.

Au fil des minutes, les tracteurs se vident de leur chargement, les palettes en bois sont tronçonnées et les braseros déposés ensuite le long du chemin de terre. Avant d’allumer la mèche et de faire briller de mille feux le Vexin.

« Ce n’est qu’un symbole, mais nous voulons montrer que nous pouvons mettre le feu à nos campagnes », souffle un agriculteur.

« Attaqués en permanence »

Ce rassemblement n’est pas anodin. En effet, alors que les arrêtés antipesticides florissent un peu partout en France (les communes d’Us, Courdimanche et Pierrelaye, dans le Val-d’Oise, Ndlr), des centaines d’agriculteurs se sont mobilisés dans les départements du Val-d’Oise, des Yvelines et de l’Essonne, du lundi 23 au jeudi 26 septembre.

Dans le Vexin, des braseros étaient visibles au niveau de Cléry-en-Vexin, et donc à Vigny.

Autre motif de protestation : la mise en place de zones de non-traitement (Znt), que le gouvernement souhaite instaurer d’ici au 1er janvier 2020. Si cette mesure venait à être votée, des distances minimales de 5 à 10 mètres, entre les zones traitées et les habitations, seraient obligatoires pour les exploitants agricoles.

« Nous, agriculteurs, sommes attaqués en permanence, déplore Denis Sargeret, président du syndicat d’exploitants agricoles du Vexin. Lorsque les maires instaurent des zones de non-traitement aux abords de la commune, les agriculteurs ont un gros manque à gagner et perdent beaucoup de surface d’exploitation. Pour certains exploitants, cette perte peut représenter 30 % de la totalité de la surface. »

Agriculteurs d’Us en colère

Fin août, à Us, face à la grogne des riverains, la municipalité a décidé de mettre en place un arrêté antipesticides, interdisant notamment l’épandage de produits phytosanitaires à moins de 150 mètres des habitations. Une décision très mal perçue par les agriculteurs du territoire. « Il y a environ une dizaine d’exploitants agricoles qui travaillent dans le village… et ils sont très remontés », relève Denis Sargeret.

Se sentant délaissés, les agriculteurs attendent donc un signe de la part du gouvernement. 

« Notre agriculture vient d’être une nouvelle fois nommée, pour la troisième année d’affilée, agriculture la plus propre au monde. Nous espérons que le gouvernement va prendre des décisions et insister sur le fait que les agriculteurs, qui sont formés, travaillent correctement avec des produits homologués. Donc, il n’y a pas de raison d’avoir des zones de non-traitement », souligne Denis Sargeret.

Action en justice lancée

« Nous en avons ras-le-bol que les agriculteurs soient montrés du doigt et considérés comme les grands pollueurs de la planète. Nous sommes là pour nourrir les gens, rien d’autre », poursuit Stéphane Duval, originaire d’Avernes. La famille de ce producteur développe son exploitation depuis plus de deux siècles et il a pris le relais avec le souci d’évoluer avec son temps.

Pour Alexandre Brichet, agriculteur céréalier à Gérocourt qui s’est engagé dans une démarche écophyto, ces zones de non-traitement devraient être rachetées par les municipalités qui les fixent. 

« Qui gérera ces zones ensuite ? Quelle compensation financière pouvons-nous espérer ? Les habitants concernés doivent se demander ce qu’ils préfèrent avoir en face de chez eux : quelques gouttes de pesticides ou une bande de terre laissée en jachère qui sera un terrain propice aux installations ou aux dépôts sauvages, relève-t-il. Nous ne sommes pas beaucoup à nous rediriger vers une démarche écophyto, nous sommes une douzaine peut-être sur les 700 agriculteurs qui travaillent dans le Val-d’Oise et on nous tape dessus. C’est désespérant. »

Quoi qu’il en soit, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (Fnsea) a décidé de contre-attaquer en lançant une action en justice auprès du tribunal administratif, pour faire annuler l’arrêté municipal d’Us.

M.L., avec B.N.


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