
En première instance, l’homme a été condamné à un an de prison. Il était rejugé mardi 1er octobre par la cour d’appel de Caen. (©actu.fr)
La cour d’appel de Caen jugeait un homme, condamné à un an de prison en première instance, après un accident de voiture à Saint-Germain-sur-Ay (près de Lessay, Manche) en 2018.
L’homme reconnaît s’être alcoolisé mais, malgré deux témoins dans le véhicule avec lui, dit ne plus se souvenir de qui conduisait ce soir-là.
À 140 km/h sur un rond-point…
Le prévenu est rejugé pour des faits survenus lors d’une soirée de février 2018. Ce jour-là, il propose de conduire sa compagne et une amie dans une boîte de nuit. Malgré son engagement de rester sobre, il consomme plusieurs verres lors d’un apéritif avant le départ. Arrivés à la discothèque, à Lessay, ils continuent de s’alcooliser. À 4 heures du matin passées, ils décident de rentrer. L’homme reprend le volant et se met à accélérer dans une ligne droite à hauteur de Saint-Germain-sur-Ay.
À 140 km/h, l’homme ne réagit pas à l’approche d’un rond-point. Le choc est terrible et la voiture termine dans un talus après plusieurs tonneaux. Grièvement blessé, l’homme est évacué vers l’hôpital de Saint-Lô alors que les deux passagères sont plus légèrement atteintes.
Lire aussi : Manche : trois blessés dont un grave sur la RD650
Son taux d’alcool est mesuré à 1,94 g par litre de sang. Plus d’un an après les faits, il est condamné par le tribunal de Coutances à un an de prison pour blessures involontaires.
Le prévenu a fait appel car il conteste avoir été le conducteur au moment de l’accident. Il reconnaît cependant avoir pris le volant, en sortant de la boîte de nuit, mais seulement pour rouler quelques mètres.
Je me suis garé. Après, je n’ai plus de souvenirs… »
Une 4e personne dans la voiture ?
L’avocat général rappelle que le prévenu avait d’abord avoué être le conducteur, avant de revenir sur ses propos, à la fin d’une précédente audition, et de pointer du doigt une quatrième personne présente dans la voiture. Le prévenu pense qu’on veut lui faire porter le chapeau, par vengeance, pour une histoire d’adultère !
Quand on lit le dossier, on n’a pas envie de le croire, il ne croit pas lui-même à ce qu’il dit ! »
Jugeant « saugrenue » l’idée qu’un changement de conducteur ait pu survenir, l’avocate de l’une des victimes estime qu’il n’y a aucun « complot » de la part des deux passagères.
Lire aussi : Manche : un père condamné pour attouchements sexuels sur ses filles
Il réclame des dommages et intérêts
Le prévenu, porteur d’une minerve, qui a toujours des séquelles de l’accident et a perdu son travail, réclame des dommages et intérêts.
« Mais attendez, à qui ? », l’interroge le président.
Bah, à la personne qui a fait ça ! »
L’avocat général rappelle que le prévenu compte près d’une vingtaine de mentions sur son casier judiciaire.
Lire aussi : Cherbourg : trois hommes condamnés pour trafic de drogue, violences et séquestration
La roulette russe
Il compte onze infractions de conduite sans permis. Il joue à la roulette russe. C’est un miracle qu’il ne se soit pas tué lui-même. »
Il appelle pourtant à revoir la peine d’un an d’emprisonnement ferme pour requérir trois ans de prison avec sursis.
Trois ans, ça parle. Il a réussi à se bousiller la vie tout seul, c’est uniquement pour cette raison que je ne requiers pas de ferme. »
La cour d’appel de Caen rendra son jugement d’ici un mois.
Lire aussi : Cherbourg : trois véhicules, dont une auto-école, vandalisés dans la nuit
Un article de PressPepper