L’incident s’est passé au passage à niveau de l’avenue Gustave Eiffel, à Sainte-Eulalie. (©Hubert Laporte)
« Les enfants sont en état de choc ! » Hubert Laporte, le maire de Sainte-Eulalie (Gironde), a du mal à digérer l’incident qui s’est déroulé sur sa commune, située à quelques kilomètres de Bordeaux, ce mardi 1er octobre.
Des lycéens de Cenon et de Lormont
Vers 8h30, le bus TransGironde de la ligne régulière 301 – très emprunté à cet horaire par les élèves du lycée professionnel La Morlette à Cenon et du lycée Elie Faure à Lormont – se retrouve coincé au beau milieu de la voie ferrée, au passage à niveau de l’avenue Gustave Eiffel.
Le signal annonce l’arrivée d’un train, les barrières s’abaissent sur le poids-lourd et le chauffeur ne peut avancer car une longue file de voitures est à l’arrêt devant lui, en attendant que le feu rouge passe au vert.
Mouvement de panique à bord
À bord, c’est la panique. Les passagers, dont une majorité de lycéens, voient le train foncer tout droit vers l’arrière du véhicule. Tout le monde se précipite à l’avant et réclame l’ouverture des portes pour évacuer le bus. Refus catégorique du conducteur.
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Finalement, il a mis un gros coup d’accélérateur et tamponné la voiture de devant pour tenter de libérer la voie. Ce qu’il n’a pas réussi à faire complètement.
Le TransGironde s’est retrouvé coincé sur la voie ferrée. (©Wikipedia)
À quelques centimètres près
Heureusement, « grâce à la réactivité salvatrice du conducteur du TER qui arrivait au passage à niveau » souligne la SNCF, le train a évité de justesse la collision. Le conducteur a tiré le signal d’arrêt d’urgence et le train s’est arrêté à quelques centimètres du bus. Ouf !
« La cause de cet incident n’est pas un problème d’infrastructure ferroviaire mais bien d’une faute de conduite et de non-respect de la sécurité routière », reproche la SNCF au chauffeur de bus.
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Des parents d’élèves ont souhaité porter plainte à la gendarmerie de Carbon-Blanc pour mise en danger de la vie d’autrui mais aucun plainte n’a été enregistrée.
Incident grave bus 301Nous avons eu très très peur ce matin pour nos enfants…à 8h15, le bus ligne 301 de…
Publiée par Hubert Laporte sur Mardi 1 octobre 2019
Outré, le maire de Sainte-Eulalie n’en revient toujours pas :
Je ne comprends pas le comportement du conducteur. La vie des enfants était en danger et il n’a pas réagi. Il n’a pas voulu ouvrir les portes. C’est irresponsable !
À son employeur, le chauffeur – qui a rejoint la Citram Aquitaine en novembre 2016 et avait même suivi une formation sur les passages à niveau – a expliqué avoir appliqué la procédure en cas d’accident bénin : c’est-à-dire ne pas faire descendre les passagers.
Dans sa version, il pointe une erreur de jugement et dit s’être fait surprendre, pensant qu’il avait la place et le temps de s’engager sur le passage à niveau.
« On a frôle la catastrophe »
Hubert Laporte a du mal à accepter cette excuse. Pour lui, « on a frôlé la catastrophe » et il a demandé à Nicolas Raud, le directeur de la Citram Aquitaine (en charge du réseau TransGironde), de suspendre le conducteur du bus pour « éviter que cet incident se reproduise ».
Ce dernier a reçu de son employeur une mise à pied provisoire, avant le début d’une procédure disciplinaire qui pourrait déboucher sur un licenciement.
« Imaginez la tête des enfants s’ils l’avaient retrouvé au volant ce matin, justifie le maire de Sainte-Eulalie et conseiller départemental. Ça aurait été violent pour eux ! J’ai discuté avec une maman qui a assisté à la scène, elle avait du mal à me raconter les faits tellement c’était effrayant. »
Le PN 508 où a eu lieu l’incident. (©Hubert Laporte)
Une cellule psychologique
Après l’accident évité de justesse, le chauffeur a discuté avec l’automobiliste dont il a percuté le véhicule, ainsi qu’avec le conducteur de train, puis il est reparti « comme si ne rien n’était », rapporte l’élu, scandalisé.
Averti le matin-même par un jeune passager qui s’est rendu aussitôt à la mairie, Hubert Laporte a contacté les lycées La Morlette et Elie Faure pour relayer l’information.
Un passage à niveau qui doit être supprimé
Dans l’établissement lormontais, l’infirmière scolaire a accueilli les élèves en mettant en place l’équivalant « d’une cellule psychologique ».
Pour rappel, le passage à niveau 508 fait partie du programme national de suppression des passages à niveau, comme le PN 509 aussi situé sur la commune de Sainte-Eulalie.