
Mathieu Hillaire, sur l’estrade avec le député Adrien Quatennens (LFI), a été soutenu par près de 400 personnes (©Actu Essonne)
Ils étaient près de 400 personnes hier soir à accueillir Mathieu Hillaire sous les applaudissements, quand il s’est avancé au bras de sa femme rue Van Loo à Etampes. Une estrade était dressée devant l’entrée de la sous-préfecture. De nombreux militants de la France insoumise et du Parti communiste comme des Etampois du quartier de Guinette étaient présents pour leur exprimer leur solidarité. Ils en avaient besoin.
Vers 23 heures 30 vendredi soir, une voiture garée devant leur domicile a été volontairement incendiée, tandis que le conseiller municipal de la France insoumise (LFI) participait à une réunion publique. Très vite, les flammes se sont propagées et ont en partie détruit son habitation.
Une plainte pour tentative de meurtre
A l’intérieur sa femme et ses deux enfants étaient en train de s’endormir et ont pu échapper par miracle au brasier. Déjà lors des élections municipales partielles de mars 2018, Mathieu Hillaire avait vécu la même mésaventure quand ses deux véhicules avaient été incendiés en pleine nuit devant chez lui dans les mêmes circonstances et selon le même mode opératoire.
Dès samedi matin, l’homme a déposé une nouvelle plainte auprès du commissariat de police d’Etampes, mais cette fois-ci pour tentative de meurtre.
A la tribune, la voix éraillée par le manque de sommeil, Mathieu Hillaire n’en démord pas : « J’ai lu et entendu beaucoup de choses sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Mais ne vous y trompez pas, ma vie privée n’a rien à voir avec ces faits. C’est mon activité politique et militante que l’on a voulu réduire à néant. »
Et de poursuivre : « J’attends comme vous que la vérité soit faite, que l’enquête soit menée cette fois-ci à son terme », a-t-il adressé au parquet d’Evry en charge de l’enquête.
Un climat « nauséabond »
Adrien Quatennens, le député du nord de la France insoumise, qui était présent dans le cortège en a appelé à Christophe Castaner, le ministère de l’Intérieur : « Quand on dépose des ballots de paille devant la permanence d’un député de la République en Marche, les chaînes d’information tournent en boucle, la justice poursuit les auteurs, mais quand on veut tuer un élu local et sa famille c’est silence radio. Nous voulons que les autorités se saisissent de ses faits. Nous voulons toute la vérité, rien que la vérité », a-t-il martelé.
Dans la foule, Etienne qui vit sur le plateau de Guinette est tout aussi consterné : « C’est grave ce qui s’est passé vendredi soir. L’incendie pendant les élections municipales était passé relativement inaperçu. Mais là, une famille a failli mourir. On en parle partout, même dans les écoles », avoue-t-il.
Pour Aline Garnier, qui siège avec Mathieu Hillaire au conseil municipal d’Etampes : « Le climat politique sur Etampes est nauséabond depuis trop longtemps », tandis que des militants sous-couvert d’anonymat n’hésitent à parler d’une « mafia politique locale qui achète ses voix », comme à Levallois.
Lors de ce rassemblement aucun élu de la majorité d’Etampes n’était présent. Dimanche, Franck Marlin s’était exprimé sur son compte Twitter : « Si l’incendie dont ont été victimes Mathieu Hillaire et sa famille n’était pas accidentel, rien ne pourrait justifier un acte aussi grave, inacceptable et condamnable. Tous mes vœux de courage à la famille », a-t-il affirmé. En attendant, l’enquête se poursuit.