
Patrick Malandain, coureur originaire de Montivilliers, est le premier homme à exécuter une double traversée de continent en un temps record. (Photo : PatRun)
Originaire de Montivilliers, près du Havre (Seine-Maritime), Patrick Malandain a le goût du défi. L’ultra-coureur compte plusieurs records à son actif : Sydney-Perth en 38 jours, Le Havre-Istanbul en 53 jours etc. Il vient d’accomplir un nouvel exploit : le 3 septembre 2019, il est devenu le premier homme à exécuter une double traversée de continent en un temps record, ayant parcouru plus de 10 000 kilomètres entre les États-Unis et le Canada, en 102 jours.
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Plus de 100km/jour
Le 19 mai 2019, Patrick Malandain s’élançait de Times Square, alors que le jour se levait sur New York. Il était 5h15. L’homme est parti dans la plus grand discrétion. Le départ d’une longue course qui l’a conduit jusqu’à Los Angeles, avant de prendre la direction du Canada pour effectuer un parcours entre Vancouver-Halifax.
Au quotidien, je devais effectuer environ 110 kilomètres pour parvenir à exécuter cette double traversée de continent en un temps record.
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Patrick Malandain est le premier homme à relever un tel défi. Il aura fallu un mental d’acier et de la persévérance à ce sportif de haut niveau pour aller au bout de son projet :
Beaucoup de tronçons n’existent plus sur la Route 66. Il m’a fallu me frayer en chemin en chevauchant des barbelés. Parfois, il n’y avait plus de couverture téléphonique et je me suis retrouvé à courir dans le plus grand isolement, raconte le coureur qui a découvert une Amérique aux villes fantômes.
Des vents violents et des orages : un temps hostile

Patrick Malandain a dû affronter des intempéries : lutter contre le vent et des orages violents. (©PatRun.)
Bien qu’habitué des grands défis sportifs, de la solitude face au bitume, Patrick Malandain confie que cette nouvelle expérience a été différente des autres : des difficultés, des surprises, des paysages sans grand charme et une Amérique en pleine mutation, bien éloignée de l’American dream. Ainsi, la fameuse Route 66 n’est plus ce qu’elle était. Demeure le fantasme.
« J’étais seul sur cette route mythique. On a dormi en plein milieu de la Route 66. C’était émouvant », confie le sportif. Patrick Malandain aura dû aussi affronter des vents violents, « de face », qui ont ralenti sa course. « J’ai ainsi perdu deux jours sur mon programme. Beaucoup d’orages ont aussi stoppé ma progression. »
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Vancouver-Halifax

Cette course était, à la fois, un défi sportif et un voyage initiatique pour le coureur normand. (©PatRun.)
Arrivé à Los Angeles, Patrick a rapidement savouré sa victoire, avant de repartir pour le Canada. « Il fallait que j’aille chercher ce record. » Une fois au Canada, le coureur n’a pu jouir des paysages de rêve et de nature qu’on imagine : « Je courais sur les highways. C’est peu motivant. Il y a beaucoup de camions. »
Malgré les blessures, le corps qui ne répond plus, le coureur n’a rien lâché et a tenu la distance jusqu’à Halifax, fin du parcours. Il aura fallu une force physique et mentale à l’athlète pour mener à bien son projet. « Je suis coureur, mais pas aventurier. Certaines étapes étaient compliquées et la solitude n’a pas été facile à gérer. » Un défi sportif, mais aussi un temps fort de rencontre avec soi. « J’ai vu ma vie défiler. L’introspection a pris le pas sur le challenge sportif », conclut Patrick Malandain.
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