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Une cellule de crise psychologique a été mise en place aux urgences de Bayeux. (©Simon Abraham)
Mercredi 25 septembre 2019, vers 19 heures, un médecin des urgences du centre hospitalier de Bayeux (Calvados) a fait l’objet d’une agression par un patient, en soin depuis plusieurs heures. La victime a été attrapée par le cou et étranglée, avant que six de ses collègues n’interviennent rapidement pour maîtriser l’agresseur, après quelques minutes de lutte. La victime a perdu connaissance.
L’agresseur déjà violent dans le passé
« On a eu peur, mais par chance si je puis dire, l’agression s’est déroulée devant les yeux de tout le monde et non dans une pièce à part. Les équipes l’ont directement vue », explique Olivier Ferrendier, directeur du centre hospitalier.
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L’agresseur est un homme d’une cinquantaine d’années, « qui n’a pas été hospitalisé pour quelconque trouble psychiatrique », précise le directeur. La gendarmerie de Bayeux, présente dans un autre service de l’hôpital à ce moment, est rapidement intervenue et a placé l’agresseur en garde à vue. Le directeur de l’hôpital continue :
Son acte était totalement gratuit, la victime discutait avec un autre patient au moment des faits. L’enquête de Gendarmerie nous en dira plus sur ses motivations. »
Une cellule de crise psychologique a été mise en place
D’après nos informations, ce quinquagénaire avait déjà agressé un médecin à l’hôpital de Bayeux il y a plusieurs années. L’hôpital n’avait pas déposé plainte à l’époque.
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Le médecin agressé « a fait l’objet d’un arrêt de travail et a déposé plainte, conjointement avec le centre hospitalier », précise Olivier Ferrendier. Elle espère revenir travailler la semaine prochaine. Si elle est arrêtée plus longtemps, j’ai bien peur qu’elle ne revienne plus du tout aux urgences. » Sur place, au lendemain de l’agression, l’ensemble de l’équipe est toujours sous le choc. Une cellule de crise psychologique a été mise en place.
« Face à la crainte, le personnel fuit »
Ce n’est pas la première fois que l’hôpital de Bayeux dépose une plainte cette année pour agression précise une professionnelle des urgences :
Ce n’est malheureusement plus une situation exceptionnelle. Les agressions verbales sont quotidiennes, et des fois, comme mercredi, ça dégénère. »
Dans un contexte national de hausse des agressions, face à des salaires et des effectifs qui eux au contraire n’augmentent pas, la pression se fait de plus en plus sentir aux urgences. À Bayeux, le service est composé de 15 personnes. Quatre d’entre elles sont sur le départ, dont deux pour un ras-le-bol de leur situation professionnelle.
« On nous demande de plus en plus de travail. Si on laisse s’installer un climat de crainte, on va faire fuir le personnel. »
Jusque-là, l’hôpital de Bayeux a été épargné par un mouvement de grève. Mais la situation pourrait très prochainement changer.
Simon Abraham et Vanessa Thierrée