
Georges Méric, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, appelle de ses vœux à l’union de la gauche pour les Municipales 2020 à Toulouse. (©Archives / A.A. / Actu Toulouse)
La question des élections municipales à Toulouse s’est invitée à la rentrée politique de Georges Méric, jeudi 19 septembre 2019. Après avoir déroulé les principaux axes de sa mandature (maintien des services publics de proximité, préservation du pouvoir d’achat, démocratie participative, l’environnement), le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne a livré son regard à six mois de la future échéance électorale.
« Nadia Pellefigue peut être une très bonne maire »
Celui qui il y a un an avait soutenu la candidature du sénateur Claude Raynal, estime que le ticket Pellefigue-Raynal peut être « très complémentaire » pour que le PS reconquiert la Ville rose :
On a désigné une chef de file qui est Nadia Pellefigue avec un binôme, Claude Raynal. C’est un binôme très complémentaire : Nadia Pellefigue peut être une très bonne maire et Claude Raynal, avec son expérience, peut avoir une influence importante sur Toulouse Métropole.
Appel à l’union de la gauche
Avant d’appeler de ses vœux à l’union de la gauche, qui avance pour le moment divisée – avec le PS et ses possibles alliés d’un côté, et le collectif Archipel Citoyen (auquel se sont greffés EELV, la France Insoumise et des dissidents du Parti socialiste, emmenés par Romain Cujives), de l’autre :
Nous appelons à l’union de la gauche parce que Toulouse est prenable… s’il y a union. Mais pour qu’il y ait l’union, il faut être deux. La gauche n’est pas fondée sur des intérêts, elle est fondée sur des idées et des principes. Des discussions sont en cours (…) mais je pense que les passions sont toujours mauvaises conseillères et que la raison, en fin de course, peut-être, triomphera. Je l’appelle de mes voeux. Car Toulouse est une ville de gauche.
« Une gauche réformiste »
Dans la foulée, Sébastien Vincini a troqué sa casquette de rapporteur du budget au sein du Conseil départemental pour reprendre celle de… Premier secrétaire du PS 31. Et fait le point sur les discussions en cours sur une éventuelle union.
« Jaurès disait déjà il y a quelques décennies que l’union était un combat. C’est toujours vrai aujourd’hui. À Toulouse, comme au niveau national, d’ailleurs, deux blocs se dessinent. Il y a la volonté d’affirmer qu’il peut y avoir une gauche responsable, qui gère les difficultés du quotidien, qui amène une alternative et pas simplement une alternance des politiques, comme celle qui a été menée par Moudenc ».
Et d’ajouter :
Nous sommes en discussion très avancée entre le parti communiste, Génération.s et diverses formations, puisque Toulouse est une exception culturelle en France : il y a onze formations de gauche ! Des acteurs éclairants et éclairés, il y en a beaucoup, et on est en train d’en fédérer un grand nombre autour de la candidature de Nadia Pellefigue.
« Toulouse est encore dans son jus des années post-Baudis »
Le mot d’ordre est clair : il s’agit de « porter une alternative aux politiques de Jean-Luc Moudenc », qui rappelons-le, n’a toujours pas fait acte de candidature. L’actuel maire de Toulouse est coupable selon le Premier secrétaire du PS 31 d’avoir provoqué le déclin de Toulouse :
« Il y a encore quelques années, on parlait beaucoup de Toulouse. C’était la ville citée à la fois en matière d’innovation industrielle sur l’aéronautique, c’était une ville où on disait qu’il faisait bon vivre, une ville exemplaire. Aujourd’hui, il n’y a plus un média national qui ne parle de Toulouse. Plus un seul ! On parle de Rennes, de Nantes, de Bordeaux, de Lyon, mais on ne parle plus de la cité toulousaine. Pourquoi ? Parce qu’elle est encore dans son jus des années post-Baudis. Elle n’a pas su prendre le virage des grands enjeux qu’il y a sur notre territoire. Les questions des mobilités, de mutation numérique, le défit climatique, les questions de citoyenneté… C’est la seule grande ville de plus de 100 000 habitants où il n’y a que quatre conseils municipaux par an. Même à Cintegabelle, dans ma commune, on en fait un tous les mois ! ».
« Pas de leçon à recevoir »
Sébastien Vincini, décidément très en verve, a également égratigné le processus de constitution de la liste d’Archipel Citoyen. « Derrière un ordinateur, vous et moi, aujourd’hui, on peut aller cliquer sans être électeur de Toulouse, sans qu’il y ait la moindre vérification. Et le plus grand suffrage atteint aujourd’hui les 250 votants en quatre mois. (…) Depuis 5 mois, je remarque qu’ils en sont encore à déterminer leur processus démocratique. Il faut s’intéresser aux Toulousains, aux problématiques de Toulouse. Et surtout, il y a un homme à déloger, qui lui déroule (Jean-Luc Moudenc, ndlr) ! Tranquillement, comme, il l’a fait depuis ces cinq dernières années, il prend des décisions aberrantes, rompt avec notre histoire collective sur ce territoire, à l’image de son arrêté anti-bivouac, qui est un arrêté ignoble ! »
« Nous on a une vraie expérience, on ne fait pas que des mots », embraye Georges Méric. Le président du Département poursuit :
La co-décision et la co-construction d’un dossier, ça fait quatre ans et demi qu’on le fait ici, donc on n’a pas de leçon à recevoir là-dessus. Nous, on fait vivre à la fois la démocratie participative dans la co-construction, et la démocratie représentative dans la décision. L’expérience, nous, c’est sur le terrain, et tous les jours. La co-construction, ok, mais à l’arrivée, on élit des gens pour prendre des décisions. Ou alors, on ne fait plus d’élus, et on fait des référendums permanents. C’est autre chose !
Une liste avec 50% d’élus, 50% de citoyens
Sébastien Vincini est toutefois conscient que le PS n’est plus aussi hégémonique qu’avant, et que son leadership est contesté, même à gauche. « On a perdu 40% d’adhérents depuis 2014. Notre parti s’est affaibli, c’est évident. On a connu des défaites terribles, des revers, des humiliations électorales. Mais aujourd’hui il y a encore une générations de femmes et d’hommes qui s’investissent, qui continuent à travailler. Que notre modèle d’organisation politique doit être réétudié, réorganisé, se regrouper, et doit s’ouvrir, c’est vrai ! ».
Concernant la constitution de la future liste emmenée par Nadia Pellefigue, Sébastien Vincini affirme qu’elle sera composée pour moitié d’élus, et pour moitié de citoyens : « On a posé un principe simple : 50% de la liste pour les partis politiques, dont le nôtre, et 50% de la liste de citoyens. C’était pas le cas avant ! », conclut-il.