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Tribunal de Cherbourg : le directeur des maisons de retraite menait la grande vie…

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L'accusé aurait détourné près de

L’accusé aurait détourné près de (©Illustration PxHere)

Un homme de 44 ans, vivant à Cherbourg (Manche), a comparu mercredi 11 septembre au tribunal sous la prévention d’abus de confiance et de blanchiment d’argent, pour avoir financé son train de vie en détournant à son profit 562 000 euros en chèques entre 2011 et 2015, qui auraient dû rentrer dans la comptabilité de deux maisons de retraite du Calvados qu’il dirigeait.

Le prévenu était donc, jusqu’en 2015 (date de son licenciement) à la tête de deux Ehpad dans le département voisin, la résidence médicalisée de Saint-Gatien, et les Demeures des Glycines, deux établissements appartenant à une SCI, Les Demeures de Saintaves.

Mais le directeur avait créé des sociétés dont l’une, la SAS Com, société d’installations informatiques dont il était le seul sociétaire, qui s’occupait des équipements de Saint-Gatien. En résumé : le directeur signait pour le prestataire, c’est-à-dire à lui-même, des chèques pour les services réalisés.

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Un train de vie qui déclenche l’enquête

Mais le problème, c’est que sur cinq ans, ce sont 95 chèques qu’il a encaissés sur ses comptes pour un montant de plus de 570 000 €, et une cinquantaine de chèques sur les Glycines, l’autre maison de retraite, pour un montant de près de 240 000 €. Sur ces sommes, il y en avait de justifiées : ses salaires, ses frais, et un certain nombre de dépenses justifiées. Mais, par exemple, pour les prestations informatiques à l’Ehpad de Saint-Gatien, d’un montant total de 223 000 €, on ne trouve aucune justification.

C’est le train de vie du directeur qui a entraîné une enquête. Son poste de direction lui valait un salaire mensuel de 2 700 €. Or, tous comptes faits par les enquêteurs qui se sont penchés sur son cas, ses dépenses mensuelles atteignaient en moyenne 7 600 €. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait « discordance ». Il avait accumulé les véhicules, dont certains qu’on pouvait qualifier de voitures de luxe. L’argent se transformait en kartings, en jet-skis, etc.

L’avocat de Saint-Gatien souligne :

Il avait confondu allègrement son patrimoine personnel et le patrimoine social de ses deux établissements qui étaient des réservoirs financiers inépuisables. »

D’où la prévention de blanchiment d’argent qui était le second motif pénal de sa convocation devant le tribunal.

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Des compléments d’enquête

Comment un tel gâchis a-t-il pu être possible ? Comment pendant cinq années, cet homme a-t-il pu agir sans qu’on s’aperçoive de son manège ? Le substitut du procureur a fait savoir qu’il y aura des compléments d’enquête : l’homme lui-même avait fait part de son étonnement d’être seul à la barre.

Le délibéré de l’affaire est renvoyé au 8 octobre.

Le parquet a demandé une peine de 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis et une mise à l’épreuve pendant 2 ans, requérant entre autres obligations, qu’il soit interdit au prévenu de gérer toute structure sociale, toute entreprise commerciale ou industrielle pendant 5 ans, de quitter le territoire national sans autorisation. Il est requis qu’il soit inéligible pendant la même durée.

En dommages et intérêts, Saint-Gatien a évalué son préjudice à 450 000 €, 5 000 € pour son préjudice moral, 5 000 € pour ses frais de justice. A cela s’ajoutera la dette fiscale, évaluée à 630 000 €.

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