
Les eaux usées sont d’abord filtrées et dégraissées puis subissent un traitement biologique avant décantation et rejet dans le Doubs.
Chez Suez, ce sont les « Journées de l’innovation ». Les 13 et 14 septembre, pour la seconde année consécutive, le groupe propose au public de venir découvrir près de 70 installations : usines d’eau potable, stations d’épuration, centres de tri… Doléa, filiale co-fondée en 2015 avec la Ville de Dole, s’associe à cette manifestation en faisant visiter la station de traitement des eaux usées de Dole – Choisey.
« C’est avec grand plaisir qu’on ouvre un site très peu connu », confie Olivier Coin, responsable d’exploitation. Sauf à survoler la zone, la station d’épuration de Dole, en rive gauche du Doubs, est en effet entièrement masquée par la végétation. Il faut, pour y accéder, s’engager dans un petit chemin qui part depuis la salle des fêtes de Choisey.
Elle fonctionne depuis 1998. Malgré ses vingt ans, Olivier Coin revendique l’image d’une installation innovante. L’usure du matériel nécessite de constantes interventions de maintenance, avec en général son remplacement par des technologies plus performantes ou moins gourmandes en énergie. Par ailleurs, depuis trois ans, son exploitation est assurée par une société d’économie mixte à opérateur unique, formule originale d’association entre une collectivité publique et une entreprise privée. Doléa a été la première SEM-OP dans le domaine de l’eau.
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La station de Dole – Choisey est dite à boues activées. C’est la technologie généralement utilisée pour les installations de cette taille. L’injection d’air favorise l’action des bactéries qui assurent la dégradation des composants carbonés, phosphate et azote. L’eau est ensuite extraite par décantation tandis que les boues servent d’engrais agricole.
104 contrôles par an
La réglementation impose 104 contrôles par an. Des échantillons sont envoyés deux fois par semaine à un laboratoire indépendant. Doléa réalise par ailleurs des analyses quotidiennes afin d’adapter le traitement. Olivier Coin revendique 100 % de conformité aux performances exigées pour le rejet dans le milieu naturel :
Sur chacun des paramètres, on est largement en dessous des seuils d’alerte. On a une station bien dimensionnée et dont on maîtrise parfaitement les réglages ».
Après épuration, tout ce qui coule dans nos éviers ou sanitaires devrait pouvoir être rejeté dans le milieu naturel. En fin de visite, le public pourra néanmoins découvrir un certain nombre de déchets récupérés pour être ensuite incinérés ou enfouis, en particulier les lingettes qui ne sont pas biodégradables.
La capacité maximale est de 24 900 mètres cubes (ou 24.9 millions de litres) par jour. La station en reçoit en moyenne 5 500. En complément des déversoirs d’orage installés en ville, deux gros bassins peuvent faire tampon lors des phénomènes de fortes pluies.
Les visiteurs remarqueront qu’il manque une des deux centrifugeuses utilisées pour la concentration des boues. La machine était encore d’origine. Bien qu’encore parfaitement opérationnelle, elle avait atteint sa limite d’âge. L’autre prend le relais, dans l’attente d’être à son tour remplacée en 2020. L’ensemble de la filière est doublé de façon à réaliser les opérations de maintenance sans provoquer d’arrêt de traitement.
Moins de questions que sur l’eau potable
Doléa gère également l’approvisionnement de Dole en eau potable depuis la station de pompage de la prairie d’Assaut. Une convention avec la chambre d’agriculture pour garantir l’absence de produits phytosanitaires dans la zone de captage. L’exploitant œuvre aussi avec Dole environnement pour la favoriser la biodiversité dans ce secteur. Ces engagements font régulièrement l’objet d’actions de communication. Les installations d’épuration sont, en comparaison, beaucoup moins médiatisées. Seules quelques visites scolaires s’y sont parfois déroulées. Cela n’est pas dû à une volonté de dissimulation de l’exploitant mais davantage au constat que le devenir de nos eaux usées ne suscite pas une immense curiosité. « On n’a jamais eu de sollicitation », assure le technicien, qui se montre toutefois ravi de communiquer sur la qualité du travail de ses équipes.
Le site ne présente pas de risques majeurs. L’entrée sera toutefois réservée aux personnes inscrites, à qui l’exploitant a demandé de renseigner un formulaire. « On a besoin de savoir qui est présent à l’intérieur de la station », explique Olivier Coin qui effectuera, entre 9 h et 16 h, sept visites accompagné à chaque fois de dix personnes maximum.
Journées de l’innovation Suez, vendredi 13 septembre. Inscriptions sur www.portesouvertes.suez.fr