
De nombreuses réceptions et escapades ont été organisées à destination des décideurs économiques durant l’Armada de Rouen (Seine-Maritime). (©Simon Louvet/76actu)
Les élus de Rouen (Seine-Maritime) et de sa Métropole utilisent l’Armada comme vitrine pour tordre le coup aux idées reçues. Celle qui consiste à dire que la pluviométrie est élevée dans la capitale normande sera difficile à démentir, au vu des conditions météorologiques qui ont plané sur l’événement, mais pour les autres, les VRP sortent les atouts charmes pour « présenter Rouen comme un territoire d’opportunité », comme le résume Frédéric Sanchez, patron de la Métropole Rouen Normandie.
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Le 108, « un outil de promotion »
Le président de la Métropole a organisé sept réceptions avec des décideurs économiques durant l’événement maritime. Mardi 11 juin, il recevait au 108, siège de la Métropole situé en bord de Seine, des responsables de l’organisation France chimie. « Ce bureau est un formidable outil de promotion », indique Frédéric Sanchez en pointant du doigt la vue depuis la baie vitrée.
En France, « la concurrence est rude entre les métropoles », concède une collaboratrice du président, alors, l’Armada « est l’occasion rêvée de faire venir les décideurs économiques », appuie Frédéric Sanchez. Vendredi soir, 14 juin, il organisait une autre réception, conjointement avec le président de l’agglomération Seine-Eure, avec le Polepharma, cluster pharmaceutique. Toujours le même objectif :
Ouvrir le carnet d’adresses et faire passer la Métropole pour ce qu’elle est.

Les élus de Rouen utilisent le siège de la Métropole, installé sur les quais, comme un « outil de promotion » du territoire. (©Simon Louvet/76actu)
« Il faut faire ses preuves »
Pour Frédéric Sanchez, c’est aussi l’occasion de positionner Rouen sur des secteurs stratégiques, comme la mobilité du futur, puisque la collectivité ambitionne de devenir Territoire d’innovation de grande ambition. Mais le président Sanchez a aussi en tête « l’Airbus des batteries ». Ce projet européen, lancé par la France et l’Allemagne, a pour but de placer l’Europe dans la course de la construction des voitures électriques en installant, dans ces deux pays, des usines de production de la batterie de quatrième génération. Rouen se positionne pour proposer au futur industriel, si l’agglomération venait à être retenue, un site de 100 hectares.
« Avoir le statut de Métropole, ça a changé la donne et donné une visibilité nouvelle. Maintenant, il faut faire ses preuves, j’ai à faire à des gens pragmatiques », souligne Frédéric Sanchez. L’Armada y participe.
« Ça vaut toutes les campagnes marketing »
« L’effet ‘waouh’ est incontestable, ça dépasse toutes mes espérances », s’enthousiasme Jean-Louis Louvel, président de Rouen Normandy invest (RNI), l’agence de développement économique de la Métropole. Tout l’enjeu pour RNI était de transformer l’image de cette terre normande encore négative.
« L’Armada a toujours été orientée vers le grand public, mais on n’a jamais profité de l’événement pour faire découvrir le territoire », constate Jean-Louis Louvel qui a accueilli « le top niveau », « plein de PDG et directeurs généraux de grands groupes ». « On organise plein de cocktails sur les bateaux, les gens sont heureux, on se rend sur le toit de la Métropole pour admirer le feu d’artifice. Tout ce que l’on fait ne coûte pas un euro d’argent public et ça vaut toutes les campagnes marketings qu’on pourrait imaginer », insiste le président de RNI, également chef d’entreprises.
Attirer aussi les cadres
De son côté la Ville de Rouen aussi utilise l’Armada, pour « attirer les regards », explique Bruno Bertheuil, adjoint au maire. Samedi 9 juin, une réception à destination des commerçants et centres commerciaux était organisée. « On cherche à attirer les grandes enseignes et les investisseurs pour les cases vides des centres commerciaux. C’est l’occasion de montrer une belle vitrine. Avec l’Armada, il y a quelque chose d’assez enchantant », se réjouit l’élu.
Mais, l’attractivité n’est pas que destinée aux décideurs économiques. Le VRP Bertheuil tient aussi à « l’attractivité de proximité » : « Dire aux gens qui passent ici que c’est bien d’habiter Rouen, en cas de mutation par exemple. Un cadre d’entreprise qui choisit Rouen, ça nous fat toujours plaisir. »