
Damien Pichereau. (©Les Alpes Mancelles Libérées)
Les 17 et 18 août derniers, se déroulait le comice agricole de Rouez-en-Champagne, près de Sillé-le-Guillaume (Sarthe). Tous les élus locaux étaient là comme de coutume sauf un et non des moindres puisqu’il s’agissait de Damien Pichereau, député de la première circonscription de la Sarthe.
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Autant dire que son absence a fait causer dans les chaumières et fait réagir notamment les responsables du comice agricole. Déjà l’an dernier, Damien Pichereau avait essuyé des critiques de la part de Rémi Chaumont, le président du Comice agricole du Pays de Sillé, qui lui reprochait de n’être pas resté longtemps à la manifestation, à Sillé.
Dans un communiqué, le député explique les raisons du boycott non seulement de celui de Rouez-en-Champagne mais aussi de tous les autres et notamment ceux de Saint-Aubin-de-Locquenay des 23 et 24 août et de Ruillé-en-Champagne des 7 et 8 septembre prochains. Pour se justifier, il avoue avoir fait l’objet de menances réitérées à la suite de son vote en faveur du CETA, ce nouvel accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne qu’il a voté et ratifié par la France.
« Victime de menaces »
Il déclare : « Cette année, je me vois dans l’obligation de renoncer à ma participation. Nous connaissons à l’heure actuelle un climat national délétère, où chaque jour, un nouvel élu est pris pour cible. Permanences taguées en Vendée et dans le Var, saccage et incendie d’une autre dans les Pyrénées-Orientales, attaques au domicile de certains de mes collègues. Il faut nous rendre à l’évidence. Nous sommes en train de nous habituer à ces images. En plus du saccage de ma permanence du Mans en février, j’ai moi-même été victime de menaces, notamment de menaces de mort, à plusieurs reprises, et ce du fait de mes choix politiques. Ces dernières semaines, j’assiste à une recrudescence de ces menaces, du fait de mon vote en faveur de la ratification du CETA. C’est pour cela que j’ai pris la décision, après consultation, de ne pas me rendre aux cinq comices de ma circonscription. »
« Ouvert à l’échange »
Il conclut : « Je ne saurai jamais tolérer que la violence, les menaces et l’intimidation ne se substituent à la démocratie. Je suis, et serai toujours, ouvert à l’échange. Cependant, pour que la démocratie fonctionne, ces échanges doivent pouvoir être sereins, ce qui est complètement antinomique des menaces réitérées qui sont proférées à mon encontre. »