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Chenille processionnaire : la ligne de front est maintenant dans les Yvelines

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La chenille processionnaire tisse des cocons sur les arbres, très reconnaissables.

La chenille processionnaire tisse des cocons sur les arbres, très reconnaissables. (©La Gazette de la manche)

Malgré son nom, cette chenille n’a rien de très catholique.

La processionnaire a passé un bon hiver et fait son retour en pleine forme en ce mois de juin.

On la surnomme ainsi à cause de sa façon de se déplacer. En ce moment, c’est l’espèce dite du chêne qui bouge en file indienne.

En 2018, on estimait qu’au moins 80 % du territoire français avait été conquis par Thaumetopoea processionea, le papillon de nuit qui donne la chenille processionnaire.

Seuls le centre de la France, La Lorraine, les Alpes et la partie nord (de la Bretagne aux Hauts-de-France) semblent relativement épargnés depuis son signalement, au début des années 70.

Un état de fait que ces régions devraient au climat plus frais ou à l’altitude (montagnes ou collines), comme en témoigne un rapport du Département de la santé des forêts, dépendant du ministère de l’Agriculture, datant de juillet 2018.

« Il y en a plein les bois »

En Ile-de-France, et plus particulièrement dans les Yvelines, le lépidoptère a été identifié pour la première fois en 2009.

Le département est maintenant considéré comme la ligne de front dans la progression de la chenille. Et elle semble bien sortir de sa torpeur ces dernières semaines, à en juger par les nombreuses publications sur les réseaux sociaux.

À Maurepas (Yvelines) par exemple, il a suffi d’une simple photo et d’un avis des pompiers pour confirmer la présence de la bestiole, celle qui apprécie le chêne.

Attention à vous, vos enfants et vos chiens », prévient Myriam dans sa publication.

On y voit essentiellement des nids dans les arbres, ressemblant à des énormes cocons d’une matière faisant penser à une toile d’araignée.

Il y en a plein les bois », confirme Chloé en guise de réponse.

En zoomant, les poils de la chenille sont bien visibles. Ce sont eux qui vont provoquer certains troubles, de la simple démangeaison jusqu’à des problèmes oculaires ou respiratoires.

« La perte des feuilles est spectaculaire »

Est-elle dangereuse pour la santé des arbres ? Comment s’en débarrasser lorsqu’elle a pris pour cible des chênes, des feuillus ou des résineux ?

Pour David Chevet, chef du réseau national Arbre/conseil à l’ONF (Office national des forêts), la situation est compliquée.

Il n’existe rien pour s’en débarrasser définitivement. Sa progression est liée à des printemps humides et des températures plus élevées, notamment l’hiver. La chenille se réfugie dans les sols où elle ne meurt pas à cause du froid. De plus, le réchauffement fait que les espèces d’arbres se déplacent aussi sur le territoire, vers le Nord. Et ces mêmes espèces attirent les processionnaires. »

Et de poursuivre :

 Lorsqu’un arbre sert de support à ces bêtes, la perte de ses feuilles est spectaculaire. Sans que cela ne le tue, il va être affaibli et moins se développer. Sans feuille, pas de photosynthèse… L’arbre risque d’attraper d’autres maladies. »

La processionnaire du chêne est urticante de mai à juillet ; celle du pin de novembre à mars.

Plus d’informations sur les risques pour la santé sur https ://www.iledefrance.ars.sante.fr/chenilles-urticantes

La mésange est un redoutable prédateur pour la chenille processionnaire.

La mésange est un redoutable prédateur pour la chenille processionnaire. (©Pixabay)

La mésange en raffole
Le papillon qui produit la larve de la chenille processionnaire est un voyageur. Il peut parcourir plusieurs kilomètres pour trouver un habitat favorable. Ce qui complique la bataille contre lui. La suppression d’un ou plusieurs cocons ne signifie pas qu’il ne reviendra pas.
« En fait, il n’existe rien pour s’en débarrasser définitivement, mais on peut lutter contre, soutient David Chevet du réseau Arbre/conseil, à l’Office national des forêts. Il existe des insecticides biologiques avec des bactéries qui colonisent les chenilles pour les détruire. On peut aussi utiliser des phéromones pour piéger les mâles. »
Autre solution très écologique suggérée par l’ONF : des nichoirs pour les mésanges. « Il suffit d’en installer pour qu’elles viennent. Sachant que les mésanges mangent plusieurs centaines de chenilles par jour, c’est une solution très sérieuse. »
Le coucou en est également très friand.
Dernière possibilité, l’intervention mécanique. Là, cela nécessitera un peu d’huile de coude. Il faut couper toutes les branches infestées et les brûler. Il faut aussi gratter le sol tout autour pour tenter de détruire les larves.
Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez intervenir vous-même, il est plus que recommandé de porter des gants, un masque et des lunettes de protection. Au minimum.
Dernier conseil : en cas de démangeaison, il ne faut surtout pas se gratter et filer chez son médecin ou son pharmacien.


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