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Traversée de la Manche : la météo plus forte que les jumeaux

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Rémi et Alban Barthow, avant leur départ du port de Douvres, en Grande-Bretagne.

Rémi et Alban Barthow, avant leur départ du port de Douvres, en Grande-Bretagne. (©Rémi Barthow)

Rémi et Alban Barthow, les frères jumeaux de Treis-Sants-en-Ouche, près de Bernay (Eure), prévoyaient de traverser la Manche à la nage mardi 11 juin 2019. Ils ont finalement pris le départ tôt, lundi matin 10 juin 2019. « La marée était haute à 4h50, il fallait partir un peu avant. Alban, mon frère, est parti à 4h, dans le noir », commente Rémi Barthow. Une demi-heure plus tard, le jour se levait.

Pour atteindre cet « Everest de la natation », les frères se relaient toutes les heures. « Au début, nous avons eu une très bonne météo, une mer très calme, le vent dans le dos. » Au bout d’une heure, les jumeaux ont parcouru 5,3 km, en avance sur leurs objectifs (3,5 km/h).

Lire aussi : Alban et Rémi Barthow, les frères jumeaux de Bernay, veulent traverser la Manche à la nage

Des creux de 3 à 4 m de haut

Pendant plusieurs heures, les corps tiennent, et le froid (l’eau XX) est combattu.

On a continué ainsi pendant 6h30. On était sur les bases du record, avec une arrivée au bout de 8h30 ou 9h de nage.

C’était sans compter sur la météo qui a contraint Rémi et Alban à stopper leur exploit.

Après environ 6h de course, le vent a commencé à se lever très fort, et des creux de 3 à 4 m de hauteur se sont formés.

Comme ils l’avaient convenu avec leur père, Patrick, celui-ci leur a donné l’ordre d’arrêter, pour leur sécurité, à une douzaine de kilomètres de Calais. « Moins d’une minute après, j’était dans le bateau. On est un peu déçu sur le moment, mais ce qui s’est passé avec les sauveteurs de la SNSM, on y a pensé quand on est rentré. En pleine mer, même avec un bateau, on n’est rien. C’est la vie qui entre en jeu », rappelle Rémi Barthow avec philosophie.

Lire aussi : Traversée de la Manche : Lauriane Bonnamant revient sur son exploit

Méduses et tankers

Quelques jours après leur performance, c’est d’ailleurs la satisfaction qui prime.

C’est une grosse victoire familiale. La Manche, on l’a traversée. On a fait le plus dur. Il ne restait qu’un gros relais chacun. On aurait été déçus si la mer nous avait mis ça au bout de 5 km. Nous avons nagé jusqu’au 30e kilomètre, sur 34 en ligne droite.

Que leur reste-t-il de cet incroyable défi, préparé depuis un an ? « Pas mal de méduses ! Nager au milieu des gros tankers, 5 fois plus gros qu’un ferry. On s’habitue, mais les premiers, ça fait peur. Le bruit dans l’eau, c’est inimaginable », se souvient Rémi. Sans oublier « l’ampleur du soutien qu’on a eu sur les réseaux sociaux, dès 4h du matin. Ça nous a surpris ».

Lire aussi : Les frères jumeaux de Bernay ont des fourmis dans les bras avant leur traversée de la Manche à la nage

Pas de seconde tentative

Après l’effort, le corps a eu besoin de souffler.

Ça a été très dur, on tire sur la mécanique. J’ai perdu 6 kg pendant la traversée ! D’être au milieu de rien, c’est dur physiquement et mentalement. A un moment donné, on ne nage plus pour nous, mais pour le frère et le père.

Rémi et Alban Barthow en resteront donc là et ne tenteront pas une nouvelle fois de rallier Douvres à Calais à la force des bras et des jambes.

Maintenant, on sait ce que c’est. C’est un moment inoubliable mais qu’on ne fera qu’une fois.

Le parcours des frères Barthow sest arrêté à quelques kilomètres des côtes françaises.

Le parcours des frères Barthow s’est arrêté à quelques kilomètres des côtes françaises. (©DR)


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