










C’est à 14 h sur le parking situé face à la mairie de Villy-sur-Yères que le rendez-vous était donné. Le temps de quitter le journal pour rejoindre la commune de la vallée de l’Yères, nous arrivons pile à l’heure. Visiblement la météo sera de la partie ; la petite averse qui a commencé à tomber durant le journal télévisé, s’est arrêtée au bon moment. Elle a surtout laissé place à un beau soleil bleu, idéal pour franchir la barre des 20 °C.
Diversité
Sur place, il y a déjà du monde ; une vingtaine de randonneurs sont dans les starting-blocks, prêts à découvrir ou redécouvrir la commune de Villy-sur-Yères à travers le circuit du Val du Roy. C’est l’une des nombreuses randonnées proposées durant l’été par l’Office de tourisme de la Communauté de communes Falaises du Talou. Intriguée par mon appareil photo, une habituée fait le rapprochement avec la collectivité et m’interroge alors : « Vous attendez encore du renfort ? »
C’est super enrichissant »
À peine le voile levé sur mon identité que la camionnette marron de l’intercommunalité arrive. À son bord, Murielle Letouzey, chargée de l’animation durant la saison. Depuis quelques semaines, cette dernière accumule les kilomètres de randonnée, mais ce n’est pas pour la déranger. « Je découvre en même temps que vous certains lieux, c’est super enrichissant. »
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Rapidement, elle donne la parole au régional de l’étape, Jean-Jacques Manesse. Habitant Villy-sur-Yères (plus précisément au Val du Roy) depuis sa tendre enfance, le sexagénaire connaît par cœur les recoins de la commune et son histoire. C’est parti pour 7 km de circuit !
Top départ
Première étape, sans doute la plus difficile, la montée en deux temps sur les coteaux. L’occasion de découvrir un panorama du centre-bourg de Villy-sur-Yères, avec la Forêt d’Eu en toile de fond. Au loin à gauche, on imagine le hameau du Val du Roy. L’ascension se poursuit jusqu’au sommet du réservoir de Villy-le-Bas, le château d’eau de la commune.
Ce coquin d’Henri IV
La traversée des champs fraîchement moissonnés offre la possibilité d’échanger avec les différents participants. Ils viennent de Bailly-en-Rivière, Criel-sur-Mer, Saint-Nicolas-d’Aliermont, Rouen. Il y a également des anciens de la commune, comme cette dame née dans ce qui s’appelait alors Villy-le-Bas et qui a souhaité participer à la randonnée pour se « remémorer des souvenirs de jeunesse ».
Histoire locale
Après 3 km de marche, nous nous arrêtons quelques instants au bord de la rue Henri IV, route menant du hameau du Val du Roy au centre-bourg de Villy-sur-Yères. Une petite pause dont profite Jean-Jacques Manesse pour faire un point historique. À commencer par une grande propriété, pointée du doigt par ce dernier. « Henri IV était réputé pour ses nombreux voyages afin de retrouver ses maîtresses. C’était le cas dans ce corps de ferme qui était un ancien relais de poste, où il rencontrait Gabrielle d’Estrées [réputée pour être sa maîtresse favorite]. C’est pour cette raison que le hameau s’appelle Val du Roy, en ancien français. »
Chapelle du Val du Roy
La traversée de l’endroit permet de découvrir des habitations typiques avant notre arrivée devant la fameuse chapelle du Val du Roy, également connue sous le nom de Saint-Aquilin (du nom de l’ancien évêque d’Évreux dans les années 1 600). Fermée au public le temps de sa rénovation, nous avons exceptionnellement la chance de visiter l’intérieur en ce mercredi 7 août. Incroyable, à peine deux pas de fait que de multiples interrogations surgissent en nous. Et qui de mieux que le président de l’association de sauvegarde des lieux pour y répondre et conter son histoire. « Elle a été abandonnée il y a de ça une quarantaine d’années, raconte Jean-Jacques Manesse. La commune n’avait pas d’argent pour l’entretenir. À force de ne rien faire cela s’est vite dégradé. Puis il y a eu des tempêtes, comme en 1999. C’était sur le point de s’écrouler. » La question de la raser s’est posée plusieurs fois durant les conseils municipaux.
L’histoire des villages sur les vitraux
Mais on ne rase pas comme ça une église. En 2003, Jean-Jacques Manesse décide alors de créer une association (Les sauveurs de Saint-Aquilin) qui a pour objectif de récolter des fonds afin de la restaurer au mieux. Après une 1re tranche en 2008 et la refonte de la toiture, les vitraux sont remplacés un à un grâce au travail des scolaires : « Chaque vitrail représente une commune. On a Villy-sur-Yères, Criel-sur-Mer, Cuverville-sur-Yères et Sept-Meules. Ce sont les enfants de l’école primaire qui ont réalisé les maquettes en racontant l’histoire de chaque village. » Le patrimoine, des événements importants ont ainsi été dessinés. Un 5e devrait prendre en place début 2020 (représentant la commune de Saint-Martin-le-Gaillard). Quant à la chapelle même, les travaux d’accessibilité intérieur et extérieur seront faits prochainement.
Après cette riche découverte, nous reprenons le chemin en longeant notamment l’Yères, avant de devoir laisser nos compagnons de route. Le circuit est déjà beau à faire seul, mais rien de mieux qu’une figure locale pour rendre la chose encore meilleure.