
C’est dans cet espace, entre le bois, privé et le chemin communal que des ordures comme des jouets pour enfants sont déposés. (©L’Eclaireur)
Roselyne Coquelin, la secrétaire de mairie s’aventure dans le bois régulièrement afin de constater l’étendue des dégâts, pour savoir quels déchets ont été déposés. La maire, Michèle Lombarey, elle, n’ose plus s’y rendre : « J’ai honte. »
Cet endroit se trouve dans le bois, sur la route qui mène à Rambures, c’est entre le bois d’un particulier et un chemin pédestre municipal. Dans un coin, quasi invisible de la route se dissimulent des sacs plastiques, des pneus, des canapés abandonnés, des jouets pour enfants… Michèle Combarey estime que cette décharge sauvage est le fait de particuliers et d’artisans des environs : « Vu ce qui est déposé, pas mal de détritus sont l’œuvre d’habitants, ce ne sont pas des entreprises qui abandonnent des télévisions, des jouets, des morceaux de polystyrène. »
La maire et sa deuxième adjointe, Margaret Nusbaumer pensent savoir pourquoi autant d’ordures sont jetés aux abords de la route : « Les déchetteries les plus proches sont à Hallencourt, à 25 km et Thieulloy-l’Abbaye à 28 km, les gens trouvent que c’est trop loin. »
Michèle Combarey suppose également que les administrés ignorent que « l’accès à la déchetterie est gratuit pour les particuliers qui imaginent qu’en l’évitant, ils vont réaliser des économies ».
Outre les particuliers, les artisans seraient les principaux pollueurs du site selon la municipalité de Neslette. « J’ai vu un camion se rendre sur les lieux, je lui ai demandé de partir », se souvient l’élue mais faute de prendre un fautif en flagrant délit, il n’est pas possible de punir les contrevenants. Car ce ne sont pas des poubelles qui sont déposées dans lesquelles les forces de l’ordre pourraient dénicher un nom ou une adresse.
Comment dans ce cas stopper le phénomène ?
La mairie ne peut pas nettoyer le bois car c’est un terrain privé. Elle pourrait « ramasser, trier et acheminer les déchets du terrain communal chez Trinoval » à ses frais, précise la maire.
Le propriétaire du terrain « a obligation de le nettoyer », fait remarquer la deuxième adjointe, pourtant, il l’a déjà fait mais les contrevenants ont continué d’alimenter cette décharge sauvage.
Michèle Combarey devrait porter plainte à la gendarmerie de Oisemont, ce qui va permettre d’envoyer un courrier au propriétaire et exiger un nouveau nettoyage du bois. L’autre intérêt du dépôt de plainte, c’est que cela va donner une raison au conseil municipal de demander l’installation de dispositifs de sécurité.
Le problème est pris à bras-le-corps par la mairie mais il est impossible de barrer la route.
Toutefois, la secrétaire a une idée : « On pourrait mettre une barrière comme on en voit sur les voies cyclables, cela permettrait de laisser passer les cyclistes et les promeneurs tout en empêchant les camions de décharger leur chargement. » Des panneaux indicatifs pourraient être installés.
Ces mesures pourraient coûter cher à la commune de 83 habitants. « Le panneau, je l’estime à 200 euros, la barrière, au moins 1 000 euros sans compter le déblayage des ordures de la voie communale. Les 2 000 euros sont atteignables », prévient la secrétaire de mairie. Des frais auxquels le conseil municipal pourrait consentir dans les mois à venir.