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Dénoncé par sa femme à Caen : lettre de dénonciation après la Libération de 1944, 1/5

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Des lettres de dénonciation écrite après la Libération de Caen (Calvados) 1944, ont pu être dévoilées, 75 ans après. Extrait.

Des lettres de dénonciation écrite après la Libération de Caen (Calvados) 1944, ont pu être dévoilées, 75 ans après. Extrait. (©Adobestock)

La rédaction de Liberté a pu se procurer des documents qui dormaient depuis la fin de la fin de la Seconde guerre mondiale dans un classeur légué au Mémorial de Caen en 2008, avec la mention « ne pas ouvrir avant le 18 juin 2018 ». Il a dès lors été possible de consulter des lettres de dénonciation envoyées après la Libération, provenant du fonds Duchez, grand résistant caennais, capitaine de la compagnie Fred Scamaroni qui participa à la Libération de Caen.

Lire aussi : La Rive droite de Caen fête à son tour la Libération de juillet 1944

« De tels agissements ne pouvaient provenir que de ma femme »

Même si elles sont moins connues que celles écrites et envoyées aux Allemands ou à la police pendant nos heures les plus sombres, selon l’historien caennais Yves Lecouturier, « il y a eu autant de lettres de dénonciations après la libération que pendant la guerre. Toutes les classes sociales sont d’ailleurs concernées. »

Dans le texte ci-dessous, un homme dénonce sa femme, devenue proche des Allemands : 

Caen, septembre 1944.
« Pendant l’occupation des Allemands, j’ai été victime d’une dénonciation anonyme comme étant gaulliste et communiste, et que j’écoutais la radio de Londres deux fois par jour, pour entendre les communiqués de la Résistance. J’ai été appelé aux bureaux de départ pour l’Allemagne et je ne dois mon salut qu’à l’intervention de mes chefs ; messieurs L. et A. De tels agissements ne pouvaient provenir que de ma femme. Qui savait mieux qu’elle que je prenais les informations interdites, qui savait mieux qu’elle que j’étais résistant, et que j’ai toujours été un fervent défenseur du général de Gaulle ? Qui savait mieux qu’elle que j’avais une profonde admiration pour les troupes soviétiques ?
Pourquoi ma femme, malgré mon insistance, recevait-elle une dactylo de la Kommandantur et une autre Allemande régulièrement à la maison ? Pourquoi ma femme, quand elle a quitté le domicile conjugal a-t-elle été placée dans un immeuble réquisitionné par les Allemands rue Victor Lépine ? Pourquoi, quand j’ai reçu la convocation pour l’Allemagne, elle m’a dit qu’il leur fallait des spécialistes comme moi ? Il n’y a aucun doute, je devais disparaître comme beaucoup de ces malheureux innocents qui ont payé de leur vie la seule gloire d’être résistant… »


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