
La présence d’éoliennes à Aumâtre, ce n’est peut-être pas pour tout de suite. (©L’Eclaireur)
Vendredi 26 juillet 2019, Louis Quevauvillers, le maire d’Aumâtre (Somme) a reçu une douche froide. Lui qui espérait et tentait encore quelques jours avant de se persuader qu’en toute logique la demande d’implantation des éoliennes sur sa commune serait acceptée, il se demande maintenant comment il va se débrouiller pour payer les travaux de l’église.
« La ville a un budget annuel de 70 000 euros et le montant des rénovations de l’église a été estimé à 600 000 euros, comment voulez-vous faire ? Il me faudrait plus de dix en y consacrant absolument tout le budget, ce qui est impossible. », s’agace l’élu.
Entre la fondation du patrimoine, les bâtiments de France et les différentes subventions, seuls 30 % de la somme nécessaire serait payée par d’autres entités que le village.
Un appel au Président
L’édile avait calculé que les quatre éoliennes montées sur le territoire communal sur les deux programmes auraient pu rapporter entre 40 et 50 000 euros par an. « En cinq ou dix ans, on aurait eu ce qu’il fallait pour payer les travaux sans amputer notre budget ». Malheureusement, la Préfecture de la Somme en a décidé autrement et a pris un arrêté de refus, ce qui provoque l’incompréhension de Louis Quevauvillers : « Une semaine avant de prendre sa décision, elle a demandé un report de six mois de la décision finale, c’est un drôle de fonctionnement quand même. »
L’église d’Aumâtre doit rénover une partie de sa toiture, repeindre, refaire les plâtres intérieurs trop humides. La cloche est aussi à reprendre malgré une consolidation après qu’elle ait été frappée par la foudre. Rien que pour la cloche, la facture s’élève à 170 000 euros.
Maire depuis 2014, Louis Quevauvillers songe chaque jour à cette église. Pour mener les travaux à bien, il avait songé à installer sur la toiture des ardoises photovoltaïques, un dispositif vu dans d’autres régions mais qui a été refusé d’emblée par les bâtiments de France. « Entre des ardoises traditionnelles et cela, on ne voit pas la différence et vu qu’une partie de la toiture est en plein sud, ça aurait été bénéfique mais j’ai reçu un non direct », se plaint l’élu.
« Je ne peux pas multiplier par dix les impôts locaux tout de même »
L’église se transforme de plus en plus en épine dans le pied pour Louis Quevauvillers qui ne sait plus comment régler le problème : « Là, c’est simple, je ne vois pas du tout comment assurer le financement. »
La mairie va faire appel aux instances supérieures, « le ministre ou le Président » pour un recours amiable. Sinon, c’est l’entreprise Ostwind, l’installateur qui lancera un recours administratif.