
Un mouvement symbolique de grève locale a frappé les urgences adultes de Poissy jusqu’au 3 août. (©Thomas Richardson/ Le Courrier des Yvelines)
Depuis plusieurs semaines, et suite à des agressions du personnel des urgences d’hôpitaux de l’est parisien, un mouvement symbolique national de grève anime plus de 200 services d’urgences un peu partout en France.
Celui du centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Chips) (Yvelines) ne fait pas exception.
Les revendications nationales portent sur une amélioration des conditions de travail, créations de poste, augmentation de salaires, etc.
Localement, à Poissy, la CGT Santé et action sociale avait par ailleurs déposé un préavis de grève le 18 juillet dernier à la demande d’une grande partie du personnel paramédical des urgences adultes.
Lire aussi : En grève, les infirmiers des Urgences de Meaux lancent une cagnotte
Le mouvement, symbolique lui aussi – car le service a continué de fonctionner même si le temps d’attente pour les patients est toujours aussi long -, s’est terminé le 3 août dernier avec la signature d’un protocole d’accord avec la direction de l’établissement. À noter que le mouvement national, lui, perdure.
Revendications
Les principales revendications locales des grévistes portaient sur trois points :
- la mise en place d’un véritable plan emploi,
- l’amélioration des conditions de travail et de vie et le respect des droits et libertés face à l’augmentation de l’activité (plus 3 % de passage aux urgences adultes entre 2017 et 2018),
- la défense et le maintien des acquis statutaires, conventionnels et locaux.
Concrètement, ils demandaient la création d’un poste infirmier diplômé d’État de nuit supplémentaire, la présence, de jour comme de nuit, d’un agent administratif (pour les admissions) et d’un agent de sécurité (pour temporiser les patients véhéments) ou encore le remplacement de toutes les absences (postes vacants, congés maternité et parental, congés longue maladie, etc.), cela concernerait six postes.
Selon la CGT, la direction du Chips aurait des difficultés à recruter des personnels qualifiés pour les urgences tandis que le recours important aux vacataires et intérimaires qui ne connaissent pas bien l’organisation de l’hôpital entraînerait des difficultés de fonctionnement des urgences.
Parmi les autres revendications, citons celle que chaque agent soit informé chaque mois de son compteur d’heures individuel ou encore la fermeture de box en cas de manque de personnel.
Les engagements de la direction
Selon nos informations, la direction a fait part de plusieurs engagements dans le cadre du protocole d’accord signé le 3 août dernier.
Sans être exhaustif, elle annonce, à défaut d’un poste d’infirmier, la mise en place d’un poste d’aide-soignant de nuit (soit trois équivalent temps plein à recruter).
Elle prend l’engagement de recruter un agent de sécurité présent en journée (jusqu’à présent il n’y en avait un que la nuit et le week-end) et d’évaluer l’impact de cette mesure d’ici six mois.
La direction s’engage en faveur d’une information mensuelle du compteur d’heures individuel comme réclamée.
En revanche, elle reste plus prudente sur le fait d’augmenter la présence d’agents administratifs. Elle annonce simplement qu’elle organisera une réunion entre les représentants de l’équipe des urgences, l’encadrement et la direction de la clientèle. En parallèle, elle propose de former les aides soignants aux outils informatiques et bonnes pratiques d’admission.
Parmi les autres mesures, on retiendra également la volonté de proposer des formations théoriques pour les nouveaux personnels des urgences ainsi que des formations internes et collectives en réponse aux souhaits individuels qui seront recensés.
Enfin, la direction affirme son souhait de « maintenir un niveau de recrutement du personnel des urgences adapté », la sélection s’articulant autour des « compétences, maturité, projet professionnel et parcours antérieur ».