
Maëliss Conan, qui franchit ici 1,25 m (nouveau record d’Europe), a bien failli décrocher son 5e titre mondial en quinze ans de carrière. (©Raphaël Coutinho)
Plus tard, Maëliss Conan regardera sans doute le film de son Championnat du monde de roller, en s’arrêtant un quart d’heure avant la fin. Le 11 juillet, dans la salle du San Jordi Club, à Barcelone, la sociétaire des Dragon Riders de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) a en effet longtemps mené le concours féminin de hauteur pure le plus relevé de l’histoire, avec cinq compétitrices encore en lice à 1,20 m. Avant de terminer sur la deuxième marche du podium. Mais avec un nouveau record d’Europe à la clef.
Pour tenter de décrocher son 5e titre mondial, de détrôner l’Espagnole Marina Oliveras et de dompter la Sénégalaise Awa Baldé (détentrice du record du monde), la Valdoisienne âgée de 25 ans savait qu’il fallait aller haut et jouer tactique.
Zoulou blanche
À hauteur égale, une épreuve se joue au plus petit nombre d’essais. J’ai donc commencé mon concours après mes rivales et en franchissant des barres à 1,10 m, puis 1,15 m et 1,20 m au premier essai, je me suis retrouvée en tête. Nous n’étions plus que trois à tenter 1,25 m (seuil du record du monde). Awa Baldé est passée. Dès lors, je devais réussir à mon tour d’entrée. J’y suis parvenue grâce au zoulou, une technique de franchissement en grand écart que je perfectionne depuis dix mois et qui permet d’avoir le bassin, les genoux et les patins sur un même plan horizontal. Ce fut mon plus grand frisson en quinze ans de high jump », raconte la nouvelle recordwoman d’Europe.
Le clou du spectacle se situa donc à 1,30 m.
J’avais franchi cette barre à l’entraînement, la veille de ces World Roller Games. C’est même ce qui me donna autant confiance lors de la compétition. À mon premier essai, le bout de mon patin droit a fait tomber la barre. Ma rivale a ensuite réussi sa seconde tentative et j’ai manqué d’un peu de relâchement et d’efficacité avec mes bras pour passer moi aussi », évoque la vice-championne du monde.
Après cette deuxième place, elle remporta une semaine plus tard la Paris Slalom World Cup.