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À Balleroy-sur-Drôme, dans son Jardin des « oubliées », les roses seront toujours dans son cœur

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Eric Lenoir tient dans sa main la première rose qu'il a identifiée, une rose hessoise à fleurs lilas de 1827 de Prévost fils.

Eric Lenoir tient dans sa main la première rose qu’il a identifiée, une rose hessoise à fleurs lilas de 1827 de Prévost fils. (©La Renaissance Le Bessin)

Au XIXe siècle, plus de 700 roses ont été créées en Normandie. Des roses anciennes qui pour certaines ont disparu. Elles datent d’avant 1867. Après, on parle de roses modernes. Et cela Eric Lenoir y tient beaucoup. « Les roses anciennes fleurissent au mois de juin sur le bois de l’année précédente. Elles donnent beaucoup plus de roses que les modernes qui, elles, ont une floraison continue ».

Paysagiste de formation et ancien professeur à l’école d’horticulture de Saint-Gabriel-Brécy, Eric Lenoir a créé le Jardin des « oubliées » à Balleroy-sur-Drôme (Calvados) Un endroit situé au cœur de Balleroy, à quelques pas du château, où renaissent ces dames parfumées. Ce jardin qui s’étale sur 1 500 m2 aux tons de blanc, de violet, de rose est classé Jardin remarquable.

En 1987, Eric Lenoir se donne comme projet d’aménager son espace extérieur. En bon professionnel, il commence par faire une analyse de son terrain. Et à cette époque, il n’était pas question de planter des roses. Mais c’était sans compter sur la trouvaille qui a changé sa vie.

« J’ai trouvé un rosier au milieu des ronces. Il était sain, rare et parfumé. J’ai voulu le mettre en scène ». La première bouture est plantée. Les autres vont suivre rapidement.

160 variétés dans son jardin

Les roses sont bichonnées chaque jour par ce passionné. 160 variétés qui apprécient la main de leur hôte qui s’est donné comme mission de réidentifier les oubliées. « La Normandie a fait preuve, notamment au XIXe siècle, d’un génie remarquable en matière de création de roses », explique-t-il en nommant des obtenteurs de roses disparus comme Stassin (horticulteur à Bayeux), Gustave Thierry (Caen)…

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Parmi ses 160 roses anciennes, la rose Jeanne d'Arc.

Parmi ses 160 roses anciennes, la rose Jeanne d’Arc. (©La Renaissance Le Bessin)

C’est un travail de recherche important qui l’attend. Malgré les anciens ouvrages à sa disposition, il est particulièrement difficile de les réidentifier. Il faut que toutes les caractéristiques soient réunies.

La dernière chose qu’il faut regarder, c’est la fleur. On doit commencer par l’ensemble du végétal, voir s’il a des aiguillons ou non, les feuilles, les nervures… Deux roses peuvent se ressembler et pourtant appartenir à deux rosiers différents 

Tout est décrit dans les livres des différents horticulteurs. Des bibles que ce passionné décortique des heures entières.

« Un moment indescriptible »

Entre le moment où il a en main le rosier et le moment où ce spécialiste l’étudie, il faut compter 5 années. « Parfois plusieurs années sont nécessaires pour affirmer les choses ».

J’aime le côté mystérieux des roses anciennes. Ce qui me fait avancer, c’est le doute. Il ne faut pas se tromper afin de respecter les rosiéristes car la création d’une nouvelle variété demande un travail énorme.

Et il sait de quoi il parle. Eric Lenoir a créé sa propre rose baptisée Poppa Béranger (Poppa de Bayeux) en 2011 à l’occasion du 100e anniversaire de la Normandie. Dans ce havre de paix, on retrouve aussi la Cuisse de nymphe, le Seringat qui dégage une douce odeur de malabar, la rose Gabrielle qui est née au Havre, la Félicité Parmentier, la rose Jeanne d’Arc… et la rose Triomphe de Bayeux de Victor Pâquet, né à Tour-en-Bessin.

« Un hybride de Chine d’un blanc pur qui a remporté plusieurs concours dans toute l’Europe ». D’ailleurs, si vous levez les yeux rue Royale à Bayeux vous pourrez découvrir une rose sculptée en haut d’un portail.

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Le Jardin des « oubliées ». Un endroit situé au cœur de Balleroy, à quelques pas du château, où renaissent ces dames parfumées.

Le Jardin des « oubliées ». Un endroit situé au cœur de Balleroy, à quelques pas du château, où renaissent ces dames parfumées. (©La Renaissance Le Bessin)

Trouvées dans la nature

Toutes les roses qui fleurissent aujourd’hui dans ce jardin vivaient quelque part dans la nature, dans les haies, les talus et les fossés, les vieux jardins du Bessin. Sa première identification, le collectionneur de 57 ans s’en souvient parfaitement. C’était en 2004.

Le trésor gardé est une rose hessoise à fleurs lilas de 1827 de Prévost fils.

Je l’ai trouvée dans une haie en me rendant dans le village de ma grand-mère à Écrammeville. Je suis passé pendant des années devant sans la voir. Et puis, je l’ai aperçue un jour. Je l’ai cultivée plusieurs années avant de l’identifier. Cela m’a fait un drôle d’effet. C’était lumineux, indescriptible.

Le travail n’est pas fini pour Eric Lenoir. Il lui reste une bonne soixantaine de roses à identifier. « Des roses uniques au monde ».

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