
Photo aérienne de la cathédrale Notre-Dame de Paris en date du 14 juillet 2019. (©AFP/Archives/Kenzo TRIBOUILLARD)
Un groupe scolaire pollué au plomb après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame ne rouvrira pas tant que le taux ne redescendra pas en dessous de 1 000 μg/m2, a annoncé la mairie de Paris, précisant que « l’essentiel des écoles est fermé » pour les vacances.
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Les deux écoles de la rue Saint-Benoît, dans le VIe arrondissement, avaient été fermées jeudi car des taux en plomb supérieurs à 5 000 μg/m2 avaient été relevés dans les cours extérieures. Les écoles maternelle et primaire accueillaient des centres de loisirs. Le chantier de Notre-Dame de Paris a été suspendu pour une semaine, jeudi 25 juillet, à cause de manquements aux règles de sécurité.
Des taux particulièrement élevés autour de l’édifice
Depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril, des taux de concentration importants de plomb, auquel les enfants sont particulièrement exposés, ont été relevés aux abords de l’édifice, en raison de la fusion de plusieurs centaines de tonnes de ce métal contenus dans la charpente de la flèche et de la toiture lors du feu.
Des prélèvements ont été recommandés par l’Agence régionale de santé dans les 500 mètres autour de la cathédrale dans un premier temps, périmètre élargi après que des mesures réalisées à l’extérieur ont montré des niveaux supérieurs au seuil de 5000 μg/m2.
Après un premier lavage, la concentration est passée à 3500 μg/m2, un taux qui n’atteint pas les 1000 μg/m2 préconisés par l’ARS, a précisé vendredi Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris. « On va continuer à laver », a-t-il promis.
Les enfants absorbent plus de plomb que les adultes
« L’ARS elle-même dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter outre-mesure », a-t-il toutefois affirmé. Selon lui, les taux relevés n’étaient « pas dangereux pour la santé a priori » et la fermeture des établissements était surtout « préventive ». Il a souligné que les prélèvements sanguins des enfants à risque « n’ont révélé aucune anomalie » – sauf pour un, dont le logement était déjà exposé au plomb.
« Il n’y a pas de dose sans risques », a averti de son côté Robert Garnier, toxicologue au centre anti-poison de Paris. « En gros, chez un petit enfant, on perd 5 à 7 points de QI quand la plombémie passe de 0 à 100 », a expliqué le médecin.
Les enfants sont particulièrement exposés à la pollution au plomb. « Ils absorbent 4 à 5 fois plus de plomb que les adultes », leur curiosité « innée » faisant qu’ils portent à la bouche des objets qui ont pu être contaminés, selon l’OMS.
Source : © 2019 AFP