
Vendredi 19 juillet, le Massicois Anderson Prestot est devenu vice-champion du monde de boxe dans la catégorie de poids des super moyens (©DR)
Anderson Prestot n’est pas du genre à s’échapper. En fin de semaine dernière, il devait monter sur le ring lors d’un gala au Palais des sports de Marseille, dans un combat d’encadrement en six rounds à l’occasion du championnat du monde WBC des super-welters (catégorie de poids des super moyens) qui opposait le Français Michel Soro au Russe Magomed Kurbanov. Le boxeur professionnel de 28 ans raconte :
Vendredi, je devais affronter un adversaire qui cumule déjà 27 défaites. Je m’étais préparé pour un combat six rounds et la nouvelle tombe : le boxeur russe n’a pas pu obtenir son visa et a déclaré forfait. »
En accord avec son entraineur, Anderson se propose donc pour le suppléer au pied levé. « De toute façon, une telle opportunité ça ne se refuse pas », confie l’Essonnien.
Mais le combat n’est pas gagné d’avance, loin de là. Si Michel Soro s’est préparé physiquement pendant deux mois pour un championnat du monde, ce n’est pas vraiment le cas d’Anderson : « Moi, je n’avais que six rounds dans les jambes », avoue-t-il.
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A la pesée le vendredi, le boxeur gitan accuse 4 kg de trop par rapport au poids exigé pour les super-welters. « Je suis parti courir un bonne heure le vendredi soir, bien couvert sous une forte chaleur. Le lendemain matin, j’avais encore deux kilos à perdre et je suis reparti faire un footing. »
Samedi soir, le poids et bon, le boxeur est prêt pour son combat. L’occasion de regarder dans le rétroviseur, et de contempler le chemin parcouru depuis ses débuts professionnels à l’âge de 19 ans. Il vit alors dans une caravane avec sa famille. Dans la lignée de Julien Lorcy qui fut champion du monde des poids légers, Anderson s’entraine dur dans la salle de boxe du ring de Massy. A 28 ans, il a déjà disputé 25 combats dont 12 par KO pour une seule défaite.
« A partir du quatrième round, j’ai commencé à subir »
Mais samedi soir, sur le ring du palais des sports de Marseille, la marche était trop haute. « J’ai bien débuté le combat », se souvient pourtant le boxeur.
Dans le premier round, j’ai touché Michel Soro d’une droite à la pointe du menton qui l’a secoué. Dans les deux rounds suivants, j’étais toujours dans un bon rythme, puis à partir du quatrième j’ai commencé à subir. »
Au sixième round, après une série de coups qui l’ont fait chanceler, son entraineur préfère jeter l’éponge et abrège le combat. « C’était une sage décision. Physiquement, je n’étais pas préparé pour un combat en 12 reprises », glisse le battu du jour.
Victoire du champion Michel Soro sur Anderson Prestot au palais des sports de Marseille bimbam boum hahaha pic.twitter.com/P6vl9kNE5f
— asto officiel (@officialasto) July 21, 2019
Depuis lundi, Anderson a rejoint sa famille dans un camp près de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor. « Je me repose pour le moment. Le combat m’a un peu marqué. J’ai quelques bleus, mais j’ai déjà récupéré », assure-t-il.
Bientôt, il retrouvera le chemin de la salle de boxe de Massy. « Je vais me préparer pour un combat de reprise au mois d’octobre. Et au mois de décembre, je disputerai le championnat d’Europe des poids moyens. » Ce jour là, il sera fin prêt.
Loïc Morel