
Roman (Matthias Schoenaerts) et son mustang. © DR
Issue d’une famille millénaire, Laure, 36 ans aujourd’hui, n’ayant jamais vraiment percé dans sa carrière d’actrice, passe derrière la caméra pour la première fois. Et comme elle a eu raison !
Thérapie appliquée dans une prison
Épaulée par Robert Redford (producteur exécutif), Laure de Clermont-Tonnerre nous livre un premier long passionnant à plus d’un titre. Bien sûr, le sujet, tout ce qu’il y a de plus ancré dans le réel, une thérapie appliquée dans une prison du Nevada consistant en mettre en présence des mustangs sauvages et des prisonniers connus pour leur violence aux fins que ces derniers dressent ces chevaux sauvages réputés pour leur impétuosité.
Il y a ensuite la beauté formelle de l’image, avec un travail sur les couleurs, les lumières, les contre-jours totalement fascinants.
Coup de génie, la réalisatrice confie le rôle principal, celui de Roman, un détenu en rupture complète avec la société, incapable de communiquer, y compris avec sa fille, à l’immense acteur belge Matthias Schoenaerts.
Encore une fois, celui que nous avons vraiment découvert en 2011 dans « Bullhead », s’impose ici magistralement dans cette incarnation d’une rare puissance. Laissant la parole à sa stature gigantesque, à ses yeux d’une intensité bouleversante, à ses gestes d’une économie impressionnante de signifiant, il mène un dressage difficile contre un animal sauvage qui, bien sûr, est son pur reflet.
Western et film carcéral
Tourné dans la prison qui a vu naître ce programme aux réussites notables, ce film tient à la fois du western, du film carcéral et d’un Chemin de Damas sur lequel Roman retrouvera la paix. Magistral !
>> La bande-annonce du film en vidéo <<
Robert Pénavayre