
Frédéric Sanchez occupera son bureau au 3e étage du 108, avec vue sur Seine, jusqu’à fin août 2019, avant de partir pour Québec, pour prendre ses fonctions de consul général. (©RT/76actu)
« Je serai un temps à l’extérieur, mais c’est pour mieux revenir. » Frédéric Sanchez n’a pas l’intention de rompre avec ses racines rouennaises, malgré sa nomination vendredi 5 juillet 2019, comme consul général à Québec (Canada). Le président de la Métropole Rouen Normandie restera dans son bureau du 108 « jusqu’à fin août, pour une prise de fonction à Québec au 1er septembre » 2019.
Lire aussi : Frédéric Sanchez, « autocrate » ? Le président de la Métropole de Rouen critiqué de toutes parts
« Un vrai pincement au cœur »
Lors d’une conférence de presse organisée au siège de la collectivité, vendredi, Frédéric Sanchez s’est dit « très heureux de cette possibilité qui m’est donnée par mon administration de reprendre une activité professionnelle ». En effet, à sa sortie de l’Ena, en 2000, l’homme de 57 ans avait choisi le corps diplomatique, avant de se consacrer à une carrière politique dans l’Eure, puis au Petit-Quevilly, appuyé par François Zimeray et Laurent Fabius, « deux rencontres qui ont été majeures dans mon parcours non prévu ».
« Très heureux » de prendre ce « poste très intéressant », Frédéric Sanchez a tout de même consenti « un vrai pincement au cœur » de devoir « tourner la page de la Métropole », sans montrer d’émotion particulière, là où il s’était dit « encore sous le choc » le matin de sa démission de maire du Petit-Quevilly, le 25 juin.
Le président de la Métropole assure avoir demandé au Quai d’Orsay « s’il y avait des projets » à l’automne 2018 : « On m’a fait une proposition, j’ai dit oui. »
Quelle succession ?
Lors de cette conférence de presse, Frédéric Sanchez n’a pas souhaité dire qui il voudrait voir à sa place : « Je ne sais pas qui est candidat. » Pourtant, en coulisse nombreux sont ceux à partager le même point de vue : « Sanchez essaie de caser Laurent Bonnaterre », maire de Caudebec-lès-Elbeuf.
Dans le même temps des manœuvres sont en cours pour tenter de hisser le maire socialiste de Rouen, Yvon Robert, à ce poste. « Il ne se représente pas en mars 2020, il n’y a pas d’enjeu autour de sa personne », estimait le centriste Pascal Houbron, maire de Bihorel.
Lire aussi : Frédéric Sanchez sur le départ ? À Rouen, sa succession déjà dans toutes les têtes
Déjà, le Parti Socialiste (PS), auquel appartient Frédéric Sanchez, a décidé de lancer un processus de désignation. « Le choix du nouveau président devra tout à la fois confirmer le contrat de majorité de 2014 et en confier le pilotage à un-e élu-e solide, garant-e d’un intérim serein et collectif, sans bien sûr préempter les futurs débats de mars 2020 », indique Nicolas Rouly, premier secrétaire fédéral du PS 76, dans un communiqué.
« La notion d’intérim n’existe pas »
S’il trouve « légitime » ce mode de désignation « inédit », Frédéric Sanchez ne semble pas d’accord avec Nicolas Rouly sur le profil du futur président : « La notion d’intérim n’existe pas. La Métropole a deux choix : perdre du temps ou en gagner. Le nouveau président aura à prendre des dizaines de décisions tous les jours, dont beaucoup engagent l’avenir. »
Le nouveau consul général ne sait pas s’il se prononcera sur le choix de son successeur : « Ça dépendra du climat, s’il est âpre ou détendu. Mais comme je sors du jeu, je ne suis pas certain que ma voix comptera. »
Frédéric Sanchez avait été élu maire du Petit-Quevilly en 2001 et avait pris la tête de la Crea (Communauté Rouen-Elbeuf-Austreberthe) en 2012, avant de devenir le premier président de la Métropole Rouen Normandie, créée le 1er janvier 2015.