
Le Hellfest réunit 60 000 spectateurs par jour (©Hebdo de Sèvre et Maine).
Même si elle n’a jamais été mise en cause, l’organisation du Hellfest est sortie du silence ce mardi 2 juillet. Laissant passer le vague médiatique. Et le tsunami des réseaux sociaux. Celui provoqué par le témoignage d’une femme du sud de la France relatant qu’elle avait été violée le samedi 22 juin, dans une tente après avoir été droguée, juste avant le concert d’Architects. Une festivalière qui appelait à l’aide en demandant à la communauté pour avoir des indices sur son agresseur. Un message relayé des milliers de fois.
Depuis dimanche dernier, sa page Facebook est fermée. Elle estimait avoir recueilli assez d’éléments pour porter plainte et être harcelée par les journalistes.
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Averti des faits vendredi 29 juin, le Hellfest indique avoir « déployé tous les moyens afin d’éclaircir ce triste récit » qui les a « bouleversés« . Le festival qui a réuni 60 000 personnes par jour, a tenté de joindre en vain la victime. Y compris en recherchant dans sa base de données émanant de l’achat des pass.
Les images des caméras épluchées
Le Hellfest a également épluché les bandes de vidéosurveillance de la vingtaine de caméras « très performantes » installées sur le site « métal corner et entrée du camping inclus ». L’organisation dit n’avoir trouvé « aucune image susceptible de pouvoir correspondre à la description des faits ». Des films qui seront mis à la disposition des enquêteurs.
La production a également interrogé le parquet de Nantes qui lui a indiqué « n’avoir été saisi d’aucune plainte pour viol émanant d’une festivalière ». Elle a aussi sondé pompiers, médecins et autres centres médicaux vers qui la victime se serait tournée pour un examen. « Là aussi il semblerait que les services en question n’aient rien enregistré ».
La leçon aux médias
Le Hellfest n’entend pas « remettre en cause un tel témoignage » mais demande à cette festivalière de déposer plainte. « C’est indispensable pour que toute la lumière soit faite. Les faits évoqués sont trop graves pour rester impunis », expriment-ils.
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En fin de communiqué, le Hellfest tacle les médias qui se sont faits écho de cette histoire. « Ils ont pour devoir de publier seulement les informations dont l’origine est connue et si nécessaire de les accompagner des réserves qui s’imposent », martèle-t-il. « Ils doivent attendre que les faits tangibles soient réellement constatés et corroborés par une enquête de gendarmerie et de police ». En jeu, l’image du festival. Mais aussi celle de la communauté « reconnue pour son attitude exemplaire et respectueuse« .
D’autres faits
Le Hellfest fait partie des 25 lieux et événements culturels à avoir adhéré à la campagne « Ici c’est cool » qui visait à sensibiliser les publics au respect, et prévenir les violences à caractère sexuel, sexiste, raciste et homophobe.
Toutefois, le Hellfest n’est pas revenu sur les deux autres faits d’agressions sexuelles dont trois femmes ont dit avoir été victimes.
En 2018, un homme de Gironde avait été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes pour une agression sexuelle lors de l’édition du Hellfest 2013. C’est le seul cas de jugement par une instance depuis la création du festival.