Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 15594

Chez Nutri’Earth, ils créent de la farine à base d’insectes pour combler les carences des seniors

$
0
0
Avec Nutri-Earth, Thomas, Jérémy et Charles-Antoine ont créé une farine à base d'insectes, très riche en nutriments.

Avec Nutri-Earth, Thomas, Jérémy et Charles-Antoine ont créé une farine à base d’insectes, très riche en nutriments. (©Nutri’Earth)

C’est une idée originale qu’ont eue Thomas Dormigny, Charles-Antoine Destailleur et Jérémy Defrize, en créant Nutri’Earth. Proposer une farine à base d’insectes … qu’ils élèvent ! Le tout pour composer un produit alimentaire comblant les carences et prévenant de pathologie récurrentes chez les seniors. Précisions.

« Bien vieillir »

Lors de la création de Nutri’Earth début 2017, ses trois fondateurs tentent de répondre à un enjeu de plus en plus présent : le « bien vieillir ». « Vivre plus longtemps, c’est bien. Mais bien vivre, c’est toujours mieux ! », estime Thomas. Et la solution qu’ils proposent se retrouve dans l’assiette. 

Ayant découvert les vertus riche en nutriments d’un insecte particulier – le tenebrio molitor, communément appelé ver de farine – ils y ont ajouté des process naturels permettant de compléter ses apports, notamment en vitamine D3, très rare. Ainsi, ils ont constitué un produit apportant des nutriments qui préviennent de pathologies récurrentes chez les seniors, comme l’ostéoporose ou les carences en protéines.

C’est Jérémy, docteur en biologie des insectes, qui avait dès le départ l’idée et les process en tête. « C’est lui le scientifique de la bande. Il a aussi à son actif 12 ans d’expérience dans l’élevage d’insectes à échelle industrielle », précise Thomas, qui est lui directeur commercial dans l’agro-alimentaire. Charles-Antoine, quant à lui, est juriste en droit des affaires.

Ensemble, ils ont réfléchi à la manière de rendre accessible un tel produit, en passant la barrière psychologique d’ingérer des insectes. Thomas retrace leur cheminement :

Il y a des offres de compléments alimentaires qui existent, mais leur efficacité est peu prouvée, et les personnes âgées les consomment en gélules, comme des cachets, ce qui n’est pas très agréable. 

Ils axent donc leurs recherches sur un produit qu’il serait possible d’intégrer à la nourriture, réalisé à base de produits sains, efficaces et respectueux de l’environnement. 

Éleveurs d’insectes

Leur choix va se porter sur la farine. « On peut imaginer l’utiliser pour faire du pain, des financiers, ou des potages par exemple », explique Thomas.

Nous avons fait des tests, notamment avec les financiers. Il n’y a pas de changement de goût, ni de couleur, mais l’apport nutritionnel est vraiment très différent.

L’offre de Nutri’Earth est pensée pour le B to B. « L’idée est de fournir des entreprises qui préparent elles-mêmes leurs recettes ».

Si les gérants de la start-up sont encore dans les tests, ils pensent déjà à l’avenir. « Nous pouvons imaginer des produits qui s’adaptent à d’autres populations : les bébés, les personnes diabétiques, par exemple. Beaucoup de travail reste à faire », confie Jérémy, enthousiaste à l’idée d’étendre les champs des possibles.

Agriculture zéro déchet

« On est des éleveurs pas comme les autres », sourit Thomas. Car si l’élevage d’insectes s’avère bénéfique pour les nutriments issus de cette culture, il est aussi écologique. Nécessitant peu de ressources (eau, intrants…), il émet aussi peu de gaz à effet de serre.

Le gros avantage est que c’est un élevage durable, à la verticale, qui prend peu de place et s’inscrit dans une démarche circulaire », ajoute-t-il.

Seuls les excréments des insectes constituent les déchets de ce type d’élevage.

Nous l’utilisons comme engrais naturel. […] Nous avons réussi à franchir l’étape qu’il n’y ait pas de déchets issus de notre production », insiste Thomas.

Une levée de fonds de 800 000 euros

Incubée à Euralimentaire (et suivie par Eurasanté), Nutri’Earth en est à ses débuts. L’entreprise vise des partenariats avec des structures telles que les Ehpad ou les centres hospitaliers. Une dernière étape reste toutefois à franchir, avant la commercialisation : « Le cadre légal est encore à définir, au niveau européen, la démarche est en cours », détaille Jérémy.

Lauréate 2019 des Trophées de l’économie responsable (catégorie « espoir de la RSE ») la start-up bénéficie déjà d’un accompagnement personnalisé. Un coup de pouce non négligeable auquel vient s’ajouter le succès d’une levée de fonds de 800 000 euros, tout juste conclue. Un bel avenir parait se profiler, pour les créateurs de cette farine toute particulière, qui attire déjà la curiosité d’industriels de l’agro-alimentaire.

Lire aussi : Près de Lille. Insectes comestibles : Minus Farm veut s’équiper d’un container à grillons !

Pour en savoir plus, consultez le site officiel de Nutri’Earth.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 15594

Trending Articles