Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 15594

Grève du 9 janvier : des centaines de milliers de personnes dans la rue, 27 interpellations

$
0
0

Manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 9 janvier 2020. (©AFP/Alain JOCARD)

Des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé partout en France jeudi 9 janvier 2020 pour la quatrième journée de manifestations contre la réforme des retraites, après plus d’un mois de conflit entre syndicats et exécutif.

Au 36e jour de grève, 370 000 personnes selon la CGT ont défilé jeudi à Paris entre République et Saint-Augustin, où l’atmosphère s’est soudain tendue en tête de cortège vers 16h30.

Les force de l’ordre ont répondu par des charges et des tirs de gaz lacrymogène à des jets de projectiles. À 20h, la préfecture de police faisait état de 27 interpellations.

Ils étaient 44 000 selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias.

Plus de 300 000 manifestants en régions

Lors de la précédente mobilisation, le 17 décembre, la CGT avait comptabilisé 350 000 manifestants dans la capitale et le ministère de l’Intérieur 76 000. Le 5 décembre, ils étaient 250 000 selon la CGT, 65 000 pour le ministère de l’Intérieur.

Derrière la banderole de tête de l’intersyndicale (« Retraite par points: tous perdants ! Retraite à 60 ans: tous gagnants ! Macron retire ton plan »), Philippe Martinez (CGT) a dénoncé « l’attitude provocatrice » du gouvernement et émis « des doutes » sur la volonté de ce dernier de « discuter ». À ses côtés, Yves Veyrier (FO) ou encore François Hommeril (CFE-CGC).

Philippe Martinez de la CGT (2èmeG) et Yves Veyrier de FO (3èmeD) derrière la banderolle de tête lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 9 janvier 2020.

Philippe Martinez de la CGT (2èmeG) et Yves Veyrier de FO (3èmeD) derrière la banderolle de tête lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 9 janvier 2020. (©AFP/Bertrand GUAY)

Ailleurs en France, plus de 300 000 personnes ont manifesté, selon un calcul de l’AFP à partir des chiffres donnés par la police ou les préfectures.

On dénombrait 6 000 manifestants selon la police à Clermont-Ferrand (18 000 selon les syndicats), 10 000 à Bordeaux (70 000), 14 000 à Toulouse (120 000), 8 400 à Nantes (18 000), 22 000 à Marseille (220 000), 11 000 à Lyon (27 000)

Le 5 décembre, au premier jour du mouvement, entre 806 000 (ministère de l’Intérieur) et 1,5 million (CGT) de personnes avaient défilé, un score inégalé les 10 et 17 décembre.

Taux de grévistes.

Taux de grévistes. (©AFP/Thomas SAINT-CRICQ)

« Pour nous, personnels de santé, à l’hôpital, comme dans les Ehpad, c’est tout à fait impossible de travailler jusqu’à 64 ans », a expliqué Morgane Henry, 41 ans, croisée dans le défilé lyonnais.

« La retraite, saignante ou à point ? »

À Montpellier, la préfecture a comptabilisé 7 100 manifestants dont 1 000 « gilets jaunes » (plus de 20 000 selon les syndicats), derrière des pancartes « Retraite à point, retraite à poil ».

À Strasbourg, la pancarte brandie par Joseph, « gilet jaune » et ancien boucher de 64 ans, demandait : « Votre retraite, vous la préférez saignante ou à point? »

Vendredi, pour le 37e jour de grève à la SNCF – la plus longue de l’histoire – le trafic sera encore perturbé avec deux-tiers des TER et 4 TGV sur 5 en circulation, selon la direction. La circulation des métros sera toujours « très perturbée » avec certaines lignes de métro qui ne seront que partiellement ouvertes, notamment aux heures de pointes du matin et du soir, selon la direction de la RATP.

Lire aussi : Grève du 10 janvier à la RATP et à la SNCF : métro, RER, Transilien… Les prévisions en Île-de-France

Dans la Fonction publique d’État, le taux de grévistes était de 12,03% contre 16,92% le 17 décembre. Dans l’Éducation nationale, 18,81% des personnels étaient en grève en primaire et 16,49% dans les collèges et lycées selon le ministère (40 et 50% selon les syndicats).

Les grèves se poursuivent dans d’autres secteurs, notamment chez les avocats avec des robes noires jetées à terre, des tribunaux bloqués et des audiences renvoyées. A Agen, une douzaine d’avocats ont symboliquement donné leur sang: « quitte à être saignés par cette réforme autant que ça serve à quelque chose », a expliqué Me Laurent Bruneau du Syndicat des avocats de France.

Selon Emmanuel Lépine, secrétaire général de la fédération Chimie de la CGT, « aucune goutte (de carburant) ne sort des huit raffineries ce jeudi ». Chez EDF, le taux de grévistes est de 25,5% selon la direction.

La presse nationale n’est pas parue, la Tour Eiffel était fermée et les antennes de Radio France ont été très perturbées.

La suite du mouvement sera décidée lors d’une intersyndicale jeudi soir.

L’âge pivot « juste et efficace »

Depuis le début de la crise, des concessions ont déjà été faites par l’exécutif à plusieurs corps de métier (policiers, marins, pilotes…). Mais l’intersyndicale campe sur sa position de retrait pur et simple du texte.

L’exécutif tente donc plutôt d’amadouer la CFDT, favorable au principe d’un système « universel » par points unifiant les 42 régimes actuels, mais braquée sur l’âge pivot à 64 ans.

Vendredi, Édouard Philippe doit recevoir les partenaires sociaux à Matignon pour parler d’une conférence de financement, proposée par la CFDT.

« Le gouvernement continue de penser que l’âge pivot est une mesure juste et efficace », a redit dans Le Figaro à paraître vendredi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.

« Si l’âge pivot reste dans la loi, c’est non, c’est clair », a déclaré jeudi le leader de la CFDT, Laurent Berger, à l’AFP. « « Je retire la mesure d’âge pivot » doivent être les mots du Premier ministre », a renchéri son homologue de l’Unsa Laurent Escure.

L’examen du projet de loi est programmé à partir du 17 février à l’Assemblée.

Lire aussi : Réforme des retraites : raffineries bloquées et perturbations dans les tribunaux

Source : © 2020 AFP


Viewing all articles
Browse latest Browse all 15594

Trending Articles