C’est ce qui s’appelle faire un appel du pied. Dans une note du Conseil d’Analyse Economique, la professeure à l’Ecole d’Economie de Toulouse, Emmanuelle Auriol, a sollicité le gouvernement sur la question du cannabis. Et sa légalisation.
Stopper la prohibition
Cette note, de vingt pages, a été écrite par un groupement d’économistes rattaché à Matignon, dont la Toulousaine fait partie. Elle sollicite le gouvernement afin de créer « un monopole public de production et de distribution de cannabis« . Des producteurs agréés ainsi que des boutiques spécialisées seraient ainsi mises en place.
Lire aussi : Salon du Bourget : Airbus a déjà engrangé 363 commandes et engagements, dont 226 pour l’A321XLR
En matière de cannabis, la France opte pour une politique extrêmement répressive. Dernièrement, Emmanuel Macron a sévi en instaurant une amende de 200 euros pour les petits consommateurs. En préambule de sa note, le CAE pointe du doigt la restriction de l’Etat :
Le système actuel de prohibition ne fonctionne pas : il est inapte à protéger les plus fragiles, il pèse lourdement sur les dépenses publiques et il profite au crime organisé
Une légalisation, des milliers de bénéficiaires ?
Annihiler le crime organisé, empêcher les plus jeunes d’accéder au produits et… créer des emplois. Ce sont les multiples objectifs que dressent Emmanuelle Auriol et le CAE. Les économistes planchent sur une création de « 27.500 à 80.000 emplois ». Les recettes fiscales s’élèveraient elle à au moins 2 milliards d’euros.
Lire aussi : Météo. Violent orage à Toulouse : la rafale enregistrée à 137 km/h est-elle un record absolu ?
Ce serait donc tout un secteur économique qui verrait le jour. Et qui est aujourd’hui sujet à un débat que tente d’ouvrir Pierre-Yves Geoffard, le coauteur de la note. L’économiste est directeur de l’Ecole d’économie de Paris depuis 2013. Du côté de Matignon, la position est claire. Le Premier Ministre Edouard Philippe s’est montré ferme lors d’un discours prononcé le 12 juin :
Durant les douze prochains mois, notre priorité sera de combattre le trafic de stupéfiants qui gangrène des pans entiers de notre territoire. Cela implique de harceler les points de vente, de neutraliser les échelons de distribution, de faire tomber les têtes de réseaux