La maternité de Dinan (archives). (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)
Normalement, la maternité de Dinan (Côtes d’Armor) qui procède à près de 700 accouchements par an est couverte par une équipe de cinq anesthésistes. Une présence indispensable en cas d’accident.
En cas de besoin, elle a recours à des intérimaires. Mais l’hôpital de Dinan est confronté à une baisse brutale de ses effectifs, comme l’explique le directeur, François Cuestas :
« Nous avons subi un effritement assez soudain des médecins anesthésistes. Deux d’entre-eux sont partis de manière inattendue ; un a vu son arrêt de travail prolongé et une autre a pris une disponibilité jusqu’à l’an prochain. Nous avons frappé aux portes de nombreux établissements publics et privés, personne n’est disponible. Nous avons cependant eu l’appui des anesthésistes de Saint-Malo qui ont participé aux tours de garde. »
A partir du vendredi 5 juillet
. Stéphane Mulliez, directeur général par intérim de l’Agence Régionale de Santé résume donc la situation :
« Le corps médical a proposé à la direction une suspension des accouchements à la maternité de Dinan. Les conditions de sécurité n’étaient plus réunies et nous ne voulions pas interrompre l’activité du jour au lendemain. L’ARS valide ce choix. Les femmes peuvent continuer bien sûr a à être accueillies à l’hôpital de Dinan avant et après mais elles devront accoucher dans des établissements de leur choix, Saint-Malo, Saint-Brieuc, etc. »
Les accouchements seront suspendus à partir de vendredi prochain.
Nolwen Le Bras, sage femme coordinatrice de la maternité de Dinan rassure :
« Les plus urgemment concernées ont déjà été prévenues par téléphone. Bien sûr, elles seront accompagnées dans leur parcours. »
Notamment avec l’appui de l’hôpital de Saint-Malo qui constitue le Groupement hospitalier de territoire avec Dinan et Cancale.
C’est toujours la piste de mutualisation (en cours) de ces trois hôpitaux qui prévaut pour tenter de séduire davantage de nouveaux médecins pour venir à Dinan.
La pénurie de médecins anesthésistes n’est pas propre à la petite ville costarmoricaine :
« C’est un phénomène régional et national. »
Mais ce qui explique aussi cette raréfaction, c’est le choix de l’intérim que font certains médecins.
Anna Horusitszky, présidente de la commission médicale d’établissement en convient :
« C’est mieux payé et moins contraignant. »
Mais pour l’été, les intérimaires ne seront pas la solution. L’établissement a toutes les peines du monde à en trouver également.
« Aucune menace sur la maternité »
Equipe médicale, direction et ARS ont pris la décision d’un commun accord. (©Le Petit Bleu des Cotes d’Armor)
L’Agence régionale de santé l’affirme :
« La suspension est transitoire. Un audit sera conduit cet été au sein du groupement hospitalier de territoire pour trouver des solutions et chercher des médecins afin de former une équipe pérenne. Il n’est absolument pas envisagé d’arrêter l’activité accouchement de la maternité. Le programme régional de santé élaboré en 2018 pour cinq ans rappelle qu’il y a bien deux établissements accouchant sur le territoire. Nous voulons au contraire conforter la maternité de Dinan. 59% seulement des femmes y accouchent, le potentiel de développement est important : on pourrait atteindre les 1 000 accouchements par an. »
Un point rassurant :
« La maternité d’un établissement du nord de la Mayenne a dû procéder ainsi l’hiver dernier. Puis son activité est repartie normalement. »
Renseignements : 02 96 85 72 15 (secrétariat de gynécologie obstétrique) du lundi au vendredi.
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