
Marjorie Mayans n’a joué que deux petits matches avec son club de Blagnac cette saison. (©Icon Sport)
Âgée de 28 ans, Marjorie Mayans est un visage incontournable du rugby féminin français. Reconnue pour ses qualités sportives, elle fait partie de ces internationales avec la double casquette : XV et VII. Entre les deux, son cœur balance, si on peut le dire ainsi. Et les supporters ne savent plus tellement s’y retrouver. Nombreux se sont interrogés sur son absence à XV cette saison.
Actu Rugby a rencontré la joueuse de Blagnac. On vous propose de mieux comprendre ses motivations de rester en priorité sur le sept cette année.
Sous contrat à sept depuis 2014
Marjorie a commencé le rugby à 9 ans, du côté de Noisy-Le-Sec où elle jouait avec les garçons. Puis, à 12 ans, à la suite d’un déménagement, elle intégra le club de Saint-Orens (nommé aujourd’hui Blagnac), pour lequel elle joue encore en Elite 1 Féminine.
Elle débute son aventure au sein des équipes de France en septembre 2009, avec un premier stage avec le 7, suivi d’une première cape avec le XV (en octobre 2011). Dès septembre 2014, Marjorie signe un contrat fédéral à 7, représentant un 75% équivalent temps plein.
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Le rugby occupe le plus clair de son temps. Une journée type, avec l’équipe de France 7, est constituée de trois entraînements (une séance de muscu + deux séquences de rugby), soit 5h30 par jour. Pilier à 7 et titulaire d’un bac+4 en droit, Marjorie nous confie : « Dans les faits, c’est quasiment impossible de travailler à côté ».
« Franchement j’adore les deux disciplines »
Avant de rajouter :
Il était clair au sein de la Fédération Française de Rugby que la priorité, c’était le rugby à 7. Ces deux années sont très importantes. Notamment pour les Jeux Olympiques. Là, cette saison, c’était une année de qualification. Si JO il y a, l’année prochaine, ce sera la même chose.
Une situation qui a eu pour conséquence directe son absence sur les effectifs du XV de France, mais également au sein de son club de Blagnac. « Cette année, j’ai fait deux matches avec Blagnac. C’est vrai que c’était quelque chose qui ne s’était jamais produit pour moi. J’avais toujours réussi à allier les deux ». Un positionnement qu’elle assume pleinement :
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Pour l’intégrité physique, la préparation et faire les choses bien, il vaut mieux prioriser certaines choses, faire des choix pour être performante quelque part et ne pas vouloir courir trois lièvres à la fois et finalement être bonne nulle part.
Mais soyez rassurés, elle n’a aucunement l’intention de tourner le dos au XV. « Mais bien évidemment que je n’ai pas fait une croix sur le XV, ni en club. Franchement, j’adore les deux disciplines, je me régale à faire les deux, j’aime bien passer d’un groupe à l’autre, d’un rugby à l’autre parce que c’est quand même totalement différent ».
« Une saison mitigée »
L’année du 7 a été frustrante autant pour les joueuses, le staff que pour les spectateurs. Vice-championnes du monde en 2018, capables de battre les Blacks Ferns à Kitakyushu, les Tricolores ont fait preuve d’irrégularités dans leurs résultats. Pas de podium sur le circuit mondial, et pas de qualification directe pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Forcément, une déception. Marjorie Mayans confirme :
Une saison un peu mitigée. En termes de rugby, on a fait quand même de bons tournois. En termes de résultats, on s’attendait à mieux. On finit vice-championnes du monde l’année dernière et finalement, on se retrouve cinquièmes au classement mondial. Avec des tournois qui se jouent à rien, des quarts de finale à une transformation près, on a l’impression que le scénario s’est renouvelé un peu trop souvent.
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Les Bleues peuvent encore prétendre à une qualification olympique. Ce week-end, les 29 et 30 juin, a lieu un tournoi européen (nommé Grand Prix) au CNR de Marcoussis. D’ailleurs, Marjorie vous y invite : « S’il y en a qui sont de la région parisienne et qui veulent venir nous encourager, ils sont les bienvenus ». L’entrée est gratuite. Ce tournoi va permettre de définir les neuf meilleures nations qui se donneront rendez-vous le 13 et 14 juillet pour le Tournoi de Qualification Olympique (TQO) à Kazan. Un seul se verra qualifié pour les JO !