
Anne-Laure accueille ses clientes dans un petit atelier, dans sa maison. (©Leslie Meuraillon – Actu Bordeaux)
2016, Paris. Anne-Laure Neves est acheteuse dans un grand magasin de jouets. Tout va bien. Si ce n’est que la jeune femme approche de la trentaine et commence à se poser des questions. Elle sent qu’il est temps pour elle d’évoluer dans sa carrière ou peut-être juste de changer d’entreprise pour quelque chose de plus familial.
Elle se questionne, tente de trouver des réponses et finit par faire appel à une coach. Très vite, Anne-Laure remarque que ce qu’il l’attire c’est l’entrepreneuriat. Oui, mais dans quoi ?
La jeune femme se rend compte qu’elle passe beaucoup de temps à sa machine à coudre et que c’est parfois avec regret qu’elle la quitte pour aller travailler. Coudre, donc ? Ok. Mais Anne-Laure n’est pas encore convaincue. Le déclic, elle l’aura quelques temps plus tard, en accompagnant une de ses amies à son essayage de robe de mariée.
C’était chez une petite créatrice, et en voyant les tissus, les robes magnifiques, je me suis dit que c’était ça que je voulais faire. Je voulais faire des robes magiques !

Anne-Laure travaille des matières très précieuses (©Leslie Meuraillon – Actu Bordeaux)
Reprendre les bases
Anne-Laure sait coudre. Elle a appris toute seule, avec des livres, des vidéos. Mais pour confectionner des robes aussi importantes que celle que porte une mariée, il fallait préciser un peu sa technique. Anne-Laure a donc suivi une formation d’un an dans une école de stylisme à Paris.
Elle y parfait sa technique et apprend à dessiner. Grâce à ce savoir, Anne-Laure créé aujourd’hui des robes sur-mesure, de A à Z. Du dessin au produit fini. Pour procéder, elle rencontre la mariée à plusieurs reprises. D’abord un premier échange pour voir si le courant passe bien. Puis lors d’un nouvel entretien la créatrice propose plusieurs dessins de robe. Mariée et couturière choisissent ensemble les tissus et puis les rendez-vous d’essayage s’enchaînent.
La mariée repart avec une robe qui a été faite avec et pour elle. Nous la créons main dans la main. C’est toujours un bel échange, des vrais beaux moments.
Pour faire une pièce complète, Anne-Laure a besoin de 6 mois. Une demi-année entre le premier rendez-vous et le Jour-J, où elle va travailler à la main, sur chaque petit détail de la robe, et en employant uniquement des tissus européens. Un travail minutieux et long mais qui passionne tellement Anne-Laure qu’elle en oublierait presque qu’elle ne peut pas encore vivre de son art.
Se lancer, se faire connaître…
L’entreprise d’Anne-Laure n’est pas encore pérenne. Pourtant la trentenaire fait tout pour se faire connaître. Elle participe à de nombreux salons, est présente sur les réseaux sociaux. En septembre, la créatrice va intégrer un atelier-boutique de la rue Judaïque, l’occasion pour elle d’avoir enfin une vitrine.
Pour l’instant je travaille de chez moi, mais mon atelier à la maison est trop petit. Et puis il y a l’isolement de l’artisan qui travaille chez lui… J’ai besoin d’échanger, de parler de mes doutes, de partager des avis.

Anne-Laure travaille sur sa machine familiale mais projette de passer sur une industrielle. (©Leslie Meuraillon – Actu Bordeaux)
Le travail d’Anne-Laure est difficile. Créer une robe sur-mesure c’est s’adapter à toutes les morphologies, toutes les envies et les demandes. Mais la relation qui s’établit avec la mariée est telle, que la jeune femme est convaincue d’avoir fait le bon choix en ouvrant son entreprise.
Ça n’a pas été l’avis de tous ses proches. Sa mère l’a beaucoup soutenue, émue de voir que sa fille avait hérité du don de la couture de sa propre grand-mère. Son père lui était plus sceptique. Mais Anne-Laure a pu s’appuyer sur ses frère et sœur et sur ses amis. L’avenir ? Anne-Laure l’envisage sereinement. Son but n’est pas d’être une star nationale, mais juste d’être connue et reconnue à Bordeaux et dans sa région.
Anne-Laure Neves
https://www.annelaureneves.com/
6 rue Lartigue à 33300 Bordeaux
Uniquement sur rendez-vous