
Emmanuel Ponthié dit Manu est le créateur de TGCM en 2012. (©AS Hourdeaux/Croix du Nord)
Née en 2012, TGCM est une entreprise pas comme les autres : elle s’est spécialisée dans l’univers de la figurine, à peindre et à jouer. Tout est fait dans le Nord, du dessin aux figurines. Après le jeu Briskars, un deuxième univers vient d’être créé, Khârn-Âges.
Son créateur, Manu Ponthié, revient à La Bassée sur ce qui ressemble à une success story…
Passionné depuis ses 10 ans
Emmanuel Ponthié, dit Manu, est un passionné de jeux de rôle et de figurines depuis l’âge de 10 ans.
La fig, c’est un hobby complet, qui oblige à être méticuleux, calme. Je le conseille à tous les enfants agités ! Cela développe une fierté, une confiance en soi et une créativité. Puis, quand on joue, on doit faire preuve de stratégie et d’anticipation, on est vraiment acteurs.
Originaire d’Hénin-Beaumont, il devient informaticien. Sa passion le conduit à créer en 2004 sa propre boutique de jeux à Paris. L’aventure dure 5 ans. La gestion d’un commerce seul devenant difficile, il repart dans l’univers de l’informatique, comme administrateur réseau. Mais le mon du jeu le rattrape une nouvelle fois.
« Je voulais faire de la création, sculpter », confie le passionné. TGCM est lancée en 2012.
Il est très rare qu’un particulier crée sa propre société de « jeux de fig », surtout en France. TGCM est donc un ovni dans l’univers de la figurine, unique dans notre région. Il doit y avoir en France 4 ou 5 entreprises de ce genre.
« Les 6 premiers mois, on a commencé avec des créations de décors et d’éléments pour compléter des jeux existants ». Mais la demande de nouveaux jeux est forte.
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Les animaux
Pour se démarquer, Manu Pontié a choisi de développer un univers particulier : celui des animaux et de l’anthropomorphisme.
Le premier jeu de TGCM est Briskars, dans l’univers de la piraterie, sorti début 2013.
Je voulais proposer quelque chose d’inédit, sortir des nains et des elfes. Briscard propose un univers consensuel, sympa, très cartoon. On ne meurt pas, c’est du pur amusement ! »
Le concepteur veut aller petit à petit, pour constituer des bases saines. « On a commencé avec 3 cochons et 3 singes, 6 mois plus tard, il y a eu les phacochères, les crabes et les tortues! »
Mais le figuriniste veut aller plus loin. « Le médiéval fantastic m’éclate, je voulais un jeu plus ‘arthurien’, plus mature. J’ai choisi les animaux de la savane ».
Dans les règles de jeu qu’il crée, Manu Ponthié veut apporter un plus par rapport aux jeux qu’il connaît.
Beaucoup de jeux sont frustrants car il y a peu de choix. Dans mes scénarios, j’ai voulu beaucoup de possibilités, pour plus de liberté. Les 4 caractéristiques de base, vitesse, puissance, agilité et corpulence, se combinent. Tout est possible ! »
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Un roman aussi
Khârn-Âges entraîne dans un univers plus noir, moins enfantin, plus sanglant. Lions, gnous, rhinocéros, hyènes forment les factions. Celui des Khârn, les lions, règne sur le monde de Safar. Mais pour combien de temps ?
Pour rentrer dans cet univers, Manu Ponthié a eu l’idée d’écrire un roman, qui permet de plonger dans l’histoire facilement.
Le succès est au rendez-vous. Pour lancer Khârn-Âges, une campagne de financement participatif a été menée en avril dernier durant 4 semaines. Il fallait 45 000 euros. La collecte a remporté 62000 !
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Un niveau de qualité dans une conception artisanale
Comment sont faites les figurines ? Pour Manu Ponthié, pas question d’utiliser du plastique. « Le niveau de détails n’est pas le même, et je veux garder un niveau de qualité supérieure », explique-t-il. Ses figurines sont donc en résine.
« Pour Briscard, je sculpte la première fig de la série en pâte fimo. On cuit l’objet à 90-110 degrés, qui permet ensuite de créer le moule en silicone. Dans ce moule, on coule la résine poliurétane. Puis, on enlève les bulles d’air en plaçant l’objet dans une pompe à vide ».
Aujourd’hui pour Khârn-Âges, c’est avec une imprimante 3D que les prototypes sont réalisés, avant l’étape du moule. Tout est fait à la Bassée artisanalement, dans la cave transformée en laboratoire. Manu Ponthié a un salarié.
? La production de TGCM est d’environ 50 figurines par jour, avec deux nouveautés par mois. Chaque fig demande 5 à 7 heures de travail.
La prochaine étape est de créer d’autres factions Khârn-Âges, avec de nouveaux animaux, comme les antilopes et les éléphants, avec un nouveau dessinateur professionnel. Et peut-être écrire un second roman.
Pour l’anecdote, TGCM, c’est l’expression qu’emploient les maîtres de jeu, lors des jeux de rôles, quand les joueurs posent des questions compliquées ou insensées : « Ta gueule, c’est magique ! »
Passer commande : aller sur le site en cliquant ici.
Prix : 15 à 35 euros la figurine à peindre. A partir de 12 ans.
Vous pourrez retrouver TGCM et ses figurines sur plusieurs événements :
-du 31 octobre au 2 novembre 2019, au Salon fantastique de Paris, Espace Champerret. Entrée payante.
-samedi 16 et dimanche 17 novembre 2019, Ludigeek, festival du jeu, à Halluin, salle du Manège, 10 h à 19 h. Entrée libre.
-samedi 30 novembre 2019, pour ses 30 ans, l’association des Arpenteurs de Rêves organise sa première convention multi jeux. Espace Beaupré à Haubourdin. Entrée libre.