
Jean-Paul Méric, président du syndicat d’aménagement du bassin versant du Ciron, en compagnie de Sébastien Irola et Morane Genet. (©Le Républicain)
« Le Ciron, il fait partie intégrante de notre patrimoine. » Clair, net et précis, Jean-Paul Méric. Le président du syndicat d’aménagement du bassin versant du Ciron observe depuis des années le cours d’eau.
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La rivière, longue de 96 km, n’a pas livré tous ses secrets ; comme le confirme Jean-Paul Méric, également élu à Bernos-Beaulac (Gironde) :
Sur le plan environnemental, malgré toutes les études réalisées, on ne connaît qu’une partie du Ciron
Des Landes, le Ciron se jette dans la Garonne
Le Ciron prend sa source à Lubbon, dans les Landes. Il traverse ensuite plusieurs communes : Houeillès et Allons (Lot-et-Garonne), puis Saint-Michel-de-Castelnau, Lerm-et-Musset, Préchac, Bernos-Beaulac, Villandraut, Noaillan, Léogeats, Budos, Bommes, Pujols-sur-Ciron, Preignac et enfin Barsac, en Gironde.
Une certitude : le Ciron synonyme aujourd’hui d’une immense richesse en terme de biodiversité.
« Il y en a tellement que c’est difficile de savoir par où commencer, sourit Sébastien Irola, animateur du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) du Ciron. A l’échelle du grand Sud-Ouest, voire de toute la France, c’est vraiment quelque chose de particulier. »
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Le Ciron, un cours d’eau unique
Pourquoi le Ciron est-il unique ? D’abord pour sa hêtraie, vieille de 40.000 ans. A l’intérieur, on retrouve, par exemple, le tiers des espèces présentes en France sur seulement 1 km2. « Et il y a d’autres espèces qui n’existent que là, poursuit Sébastien Irola. C’est lié à l’ancienneté de cette forêt. »
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Autre richesse des lieux : les tortues d’eau douces, qui sont « présentes en assez forte densité dans la partie landaise ». Durant les périodes de sécheresse, ces animaux à carapace quittent les zones humides pour se réfugier dans le Ciron.
Là, elles peuvent y croiser… des loutres. « Cela fait une dizaine d’années qu’elles se sont vraiment réapproprié le territoire. » Il y a également des genettes.
Sébastien Irola précise :
En journée, on peut avoir l’impression qu’il n’y en a pas du tout. Mais la nuit, en revanche
L’un des animaux les plus connus à vivre près du Ciron, c’est le vison d’Europe.
On l’aura compris : autour de la rivière, la faune est impressionnante. Tout comme la flore, d’ailleurs. La voûte de végétation, qui protège le Ciron du rayonnement solaire, a aussi son influence. Elle permet à la rivière de conserver une incroyable fraîcheur.
Un écosystème fragile
L’une des principales caractéristiques du Ciron, c’est sa fraîcheur. La température moyenne du cours d’eau est, en effet, de 13°C. « En hiver, on descend à 3 ou 4°C, indique Sébastien Irola, animateur du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) du Ciron. Mais cet été, par exemple, nous sommes montés jusqu’à 21 ou 22°C. Nous avons enregistré un pic de température en juin que nous n’avions pas connu. » Si le Ciron conserve une telle fraîcheur, c’est en raison de la voûte végétale qui le protège mais également en raison de ses nombreux affluents. Des services spécialisés ont comptabilisé 248 affluents et sous-affluents du Ciron. Or, certains d’entre eux pourraient être impactés par l’installation de la LGV.