
Léna, Adam et Naïma avec Bruno Seux, parrain entrepreneur de cette mini-entreprise nommée « Zelena », présentent leurs tote bags, des sacs en toile souple à deux anses.
« Pour que la jeunesse puisse aller vers l’entreprise, encore faut-il qu’on lui en donne la possibilité. » Cette phrase, signée Francis Sevin, le président du Groupement des entreprises des Boucles de Seine (Gebs), illustre parfaitement l’esprit du dispositif des « mini-entreprises ».
Jeudi dernier, de jeunes entrepreneurs étaient conviés à la « Fête de l’entreprise », la grand-messe de l’entrepreneuriat orchestrée par le Rotary Club du Vésinet et de celui de Houilles-Sartrouville-Bezons (voir ci-contre). Ces collégiens et lycéens étaient venus recevoir le diplôme récompensant leur labeur dans la salle des mariages de l’hôtel de Ville de Sartrouville (Yvelines).
« Cette année, c’était du concret »
Il s’agit pour eux d’un projet au long cours, auquel ils ont consacré une année scolaire.
Trois projets pédagogiques ont vu le jour cette année : l’un au collège Louis-Paulhan de Sartrouville, un autre au collège Maupassant de Houilles et enfin un dernier au lycée des Pierres-Vives de Carrières-sur-Seine.
Léna, une lycéenne des Pierres-Vives, a créé avec ses camarades une mini-entreprise commercialisant des t-shirts en coton bio et des « tote bags ». « Ce sont des sacs en tissu qui remplacent les sacs plastiques », explique la jeune femme. Une gamme très « écoresponsable » et tendance qu’ils commercialisent à Auchan Houilles, ainsi que sur le marché de cette ville sous la marque « Zelena ».
150 t-shirts et 100 tote bags leur ont été livrés, notamment grâce au soutien financier (1 000 €) d’une entreprise mécène (Le Crédit agricole de Montesson). Les bénéfices générés seront reversés à une association de leur choix œuvrant dans la protection de l’environnement. Une plongée dans le monde de l’entreprise et une expérience sur la base du volontariat qui les a métamorphosés. Le mercredi après-midi, de 13 h 30 à 15 h, quand leurs camarades rentraient des cours, eux planchaient sur leur projet.
Études de marché, marketing, élaboration d’un plan de commercialisation… Ils ont suivi le processus de création de A à Z.
La sérigraphie des sacs s’est faite en France, mais ils ont été conçus au Bangladesh. Faute de moyens, ils n’ont pu assurer leur production dans l’Hexagone. C’est d’ailleurs peut-être leur seul regret.
Ça m’a beaucoup plu. Cette expérience était très enrichissante. Elle m’a permis de développer mes compétences », assure Naïma, 17 ans, qui participe à ce dispositif pour la deuxième fois.
Nous sommes vraiment contents car cette année c’était vraiment du concret. On a eu une idée et on a eu la chance de pouvoir la mener à bien », se félicite Adam Rauchois, 15 ans, lui aussi élève de seconde aux Pierres-Vives.
Un chef d’entreprise de Chatou comme parrain
Pour les épauler dans cette création, ils ont pu compter sur la participation de deux de leurs professeurs, ainsi que sur Bruno Seux, patron de Iceb Sas, une entreprise de Chatou spécialisée dans l’édition de logiciels
L’engagement pour moi, c’était déjà d’être présent et de pouvoir figer mon agenda toutes les semaines. Mon rôle c’était de les accompagner dans cette démarche de création d’entreprise, de la recherche d’idées à la commercialisation en passant par le bilan comptable », confie ce chef d’entreprise bénévole.
Lors de cette cérémonie de prix, un hommage appuyé a aussi été rendu à Jean-Luc Debrie, professeur de technologie à Guy-de-Maupassant, qui nous a quittés brutalement le mois dernier. L’enseignant s’était particulièrement investi dans le projet de création d’entreprise de cosmétiques naturels dans laquelle s’étaient aventurés ses protégés.