
Marie-Eve et Laurent Tribondeau près d’une fissure. (©Le Pays d’Auge)
Depuis 2016, la maison de la famille Tribondeau à Mézidon-Canon (Calvados) se fissure et s’affaisse. En cause : un sol argileux susceptible de bouger sous l’effet des changements de température du sol, en particulier en situation de sécheresse. Leurs demandes de classement en situation de catastrophe naturelle, sont restées vaines.
Leur est située sur la commune déléguée de Mézidon-Canon (Calvados), au n° 2 de la rue Jules Guesde. Construite en deux parties distinctes, la plus ancienne en 1850, où était établi le maréchal-ferrant, et la plus récente, représentant de nos jours la partie habitée, en 1949, l’ensemble bâti en contre-haut par rapport à la rue.
Passage d’un expert
Après six années sans problème apparent, la famille Tribondeau a eu une mauvaise surprise à son retour de vacances en 2016 : une première fissure apparaissait sous le crépi de la façade.
Dans un premier temps un expert est passé, constatant un sol argileux, donc susceptible de bouger sous l’effet des changements de température du sol, en particulier en situation de sécheresse.
À la suite de cette visite de spécialiste, les époux Tribondeau ont déposé deux demandes de classement en situation de catastrophe naturelle, toutes refusées par la Préfecture, se basant sur les données de Météo-France ne signalant aucune relation entre la dégradation de la maison et les conditions météorologiques. À la suite de ces refus successifs, un collectif a été créé en 2017, car une trentaine de particuliers semblent concernée par un phénomène similaire dans la Calvados : Troarn, Airan, Mézidon-Canon, Vendeuvre, Amayé-sur-Orne, Port-en-Bessin, Argences, Bricqueville, Magny-en-Bessin.
Le Tribunal administratif a donc été saisi, dans le but de faire annuler les refus de classement en situation de catastrophe naturelle, mais les plaignants ont essuyé un nouvel échec, agrémenté d’une amende de trois cents euros à chaque commune demanderesse, pour cause de procédure abusive.
Cependant, la société IBATEC de Caen (Calvados), chargée par Laurent et Marie-Eve Tribondeau d’évaluer l’ampleur des dégâts, écrit dans un rapport officiel :
Suite à la lecture du rapport d’expertise que vous m’avez confié, je tiens à vous préciser, selon vos explications, que le temps ne joue pas en votre faveur, et que les désordres vont s’aggraver avec les périodes d’automne et d’hiver qui arrivent, et que de surcroît il y a risque à la personne. »
71,58 % du territoire communal
La police municipale de Mézidon-Vallée d’Auge (MVA), gestionnaire du dossier, a bien constaté que la partie sud de la maison s’affaissait. En novembre 2017, François Aubey maire de MVA, a donc contacté par courrier les maires concernés, afin d’apprendre si des actions étaient intentées ou envisagées dans leurs communes respectives.
D’autre part, une réunion du collectif a eu lieu à Vendeuvre en décembre 2017, afin de regrouper les dossiers. A ce jour, la Préfecture refuse toujours le classement en situation de catastrophe naturelle, bien que les services préfectoraux déclarent :
Il ressort des données recueillies par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), que la présence de sols sensibles à l’aléa sécheresse et réhydratation des argiles est avéré sur 71,58 % du territoire communal. »
Face à ce duel inégal entre le pot de fer et le pot de terre et à ces multiples refus, Laurent et Marie-Eve Tribondeau sont particulièrement démunis et inquiets :
Comment obtenir cette reconnaissance de la Préfecture ? Nous voulons juste réparer notre maison et que ça ne bouge plus ! »