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En 2008, Laurence Girard a dû subir une ablation au sein droit, et patienter jusqu’en 2012 pour avoir recours à une chirurgie reconstructrice. (©L’Echo sarthois)
Dès le 1er octobre 2019, la campagne de sensibilisation contre le cancer du sein, « Octobre rose » débutera dans toute la France.
Rencontre avec Laurence, une Fertoise qui a su combattre la maladie, avec le soutien de ses proches.
Selon l’INCa (chiffres d’avril 2016), 54 000 nouveaux cas de cancers du sein se développeraient par an.
1 femme sur 8 risque d’en être atteinte.
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Laurence Girard a été l’une d’elles.
C’était en 2008, j’avais 45 ans. J’avais une boule, les médecins pensaient à un kyste et m’ont dit de le surveiller. En mars ou avril, d’autres symptômes inquiétants apparaissent (perte de sang par les tétons), « j’ai senti que j’avais quelque chose de grave ».
Après une batterie d’examens, le verdict tombe. Une tumeur a pris place dans son sein droit. « J’avais le moral à zéro ».
« Un mari génial »
Elle l’annonce directement à son mari.
Il a été génial, de A à Z, il n’a jamais porté de jugement, ni eu aucune gêne, il n’a rien laissé transparaître, je pense qu’il voulait me protéger.
Puis à ses 3 filles. « C’était plus compliqué de leur dire, j’en suis encore émue aujourd’hui ».
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La Fertoise est prise en charge à l’hôpital du Mans, « par un très bon gynécologue, et une équipe soignante à l’écoute ».
Beaucoup de soutien
Début juillet 2008, Laurence se fait opérer.
Trois semaines plus tard, les médecins m’ont dit qu’il restait des traces de la tumeur, et qu’il fallait m’enlever le sein droit.
Sa féminité« en prend un coup ».
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Elle se souvient :
La première fois que j’ai dû affronter ma nouvelle image devant un miroir, une infirmière était avec moi, j’ai craqué, et elle est restée. J’ai été soutenue par tout le monde.
« En arrêt de travail pendant six ans »
Laurence Girard subit de la chimiothérapie pour son sein. Elle apprend ensuite qu’elle a des problèmes au foie et doit se faire opérer.
La mère de famille doit attendre 2012 pour avoir recours à une chirurgie reconstructive, après son ablation.
Je voulais absolument retrouver une poitrine dite normale.
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Une de ses amies apprend qu’elle fait face au même combat, un an après elle. « On s’est battu à deux, on se voyait plusieurs fois par semaine ».
Sa rémission a duré deux ans.
J’ai quand même été en arrêt de travail pendant six ans, j’ai eu de la chance, car là encore, ma direction m’a soutenue, et j’ai pu réintégrer mon poste en 2014.
L’employée de bureau travaille d’abord à mi-temps, puis elle reprend la danse, « de la Zumba ».
« Il faut se battre »
Aujourd’hui, à 56 ans, Laurence ne voit plus la vie comme avant.
On voit les choses différemment, on voyage avec nos moyens, j’ai toujours rêvé de prendre l’avion, et c’est chose faite depuis avril, avec mon mari, nous sommes partis en Tunisie.
Pour cette mère de famille, évoquer la maladie n’a jamais été tabou.
Je pense que cela m’a aidé d’en parler, même en pleurant.
Des examens de contrôle
Elle vit désormais « normalement », mais doit quand même prendre un traitement.
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La quinquagénaire l’avoue, elle appréhende toujours les résultats de ses examens de santé.
Je dois voir mon gynécologue tous les ans, pour passer une mammographie, il y a tellement de cas de récidive…
Et pour les femmes touchées par le cancer du sein, cette courageuse femme n’a qu’un mot à dire :
Il faut se battre, et garder le moral, pour vous, mais aussi pour vos proches.