
Karine Bouhier et l’un de ses six Chiens pyrénéens à Nozay (Loire-Atlantique). (©L’Éclaireur/Cécile Rossin)
Qui n’a jamais lu ou vu, ou au moins entendu parler de Belle et Sébastien, roman de Cécile Aubry adapté en plusieurs versions pour le petit et le grand écran ? L’histoire attendrissante de cette amitié entre un petit montagnard et un énorme chien blanc… Belle, ce molosse que l’on voyait porter le garçonnet sur son dos (dans la version animée au moins), est ce qu’on appelle un chien pyrénéen ou « pastou » (prononcez « patou »).
C’est ce type de chien qu’a choisi d’élever, voici 16 ans, Karine Bouhier, désormais installée dans un hameau isolé à Nozay (Loire-Atlantique) avec son mari et leurs six chiens, entre autres compagnons à quatre pattes ! Elle sera à l’Exposition canine nationale toutes races le 30 juin 2019 à Châteaubriant.
Un chien gardien pouvant dépasser les 80 cm au garrot !
Tout a commencé en 1994. Avec mon époux, on voulait un chien de type « gardien ». Mon mari avait envie d’un Saint-Bernard mais pas moi. On s’est finalement mis d’accord pour un Chien des Pyrénées. Mais à l’époque, on ne pensait pas du tout à l’élevage. »
D’autant plus qu’alors, cette employée du Service public – elle travaille pour la mairie de Guémené-Penfao – réside à Nantes. Pas idéal, pour cohabiter avec une race de chien pouvant atteindre plus de 80 cm au garrot et peser une cinquantaine de kilos ! Le couple a cependant, en parallèle, le projet d’acheter et rénover une longère en campagne.

Jaspy, la chienne championne de France de Karine Bouhier.
Une rencontre décisive avec la Société centrale canine
Finalement, ils déménagent à Blain (Loire-Atlantique), en campagne, en 2000. Entre temps, leur première chienne pyrénéenne est malheureusement morte, empoisonnée sans doute par une personne mal intentionnée. Installés dans un espace désormais plus vaste, les époux Bouhier décident de racheter non pas un mais deux chiens des Pyrénées !
Nous avons acquis un mâle et une femelle. L’éleveuse nous avait demandé d’aller les faire confirmer (pour obtenir leur pédigrée, NDLR) et c’est comme cela que nous avons rencontré M. Kerhuel, trésorier de la Société centrale canine. »
La Société centrale canine est une fédération reconnue d’utilité publique et qui a pour but « d’assurer l’amélioration et la reconstitution des races de chiens d’utilité, de sport et d’agrément en France et de fédérer les différentes Sociétés et les différents Clubs français qui s’occupent des races de chiens ».
Installation en 2013 à Nozay
C’est en échangeant avec ce passionné qu’est venue l’envie à Karine Bouhier de passer de simple propriétaire à éleveuse, et de produire ses chiens en exposition et concours. Son élevage, implanté désormais à Nozay – où le couple a déménagé en 2013 – reste toutefois à taille humaine puisqu’il ne compte que six compagnons : un mâle reproducteur, « Run », qu’elle est allée chercher en Espagne en 2011 ; et cinq femelles.
Elle élève une seule portée par an. « L’une des filles de Run est championne de France », s’enorgueillit l’éleveuse. Elle profitera de la régionale d’élevage organisée le samedi 29 juin à Châteaubriant par la RACP (Réunion des amateurs de Chiens pyrénéens) pour faire coter deux de ses chiots : une femelle et un mâle.
Cela doit aussi me permettre d’augmenter encore la cotation du papa, Run, déjà de niveau 4 (sur 6) et champion international. »
Entre 900 et 1300 € pour un chien des Pyrénées confirmé
Ces cotations, reportées sur le pédigrée d’un chien, sont « une garantie de bonne santé » pour les acheteurs et pas seulement un motif de fierté pour les éleveurs ou de valeur marchande pour le chien. Karine Bouhier vend les siens « généralement entre 900 et 1300 € ».
Mais une fois que l’on enlève tout ce que coûte l’élevage d’un chiot, le puçage, les premiers vaccins, les tests ADN et médicaux, etc, le bénéfice réel n’est au maximum que de 500 € par animal. »

Les Chiens pyrénéens de Karine Bouhier ont déjà remporté de nombreux prix. (©L’Éclaireur/Cécile Rossin)
« Une fois, un client m’a dit qu’il pourrait trouver moins cher sur Le Bon coin… », relate-t-elle. « Mais passer par un éleveur est essentiel pour être sûr que le chien est en bonne santé et bien éduqué. »
Le Chien pyrénéen, sous ses airs de gros nounours, nécessite une main de fer dans un gant de velours car il a un caractère très indépendant. C’est un très bon gardien mais il faut une bonne éducation. Si on commence à céder sur quelque chose, c’est quasiment impossible à rattraper. »
Se renseigner avant d’acheter
L’éleveuse fait aussi attention à ce que le caractère du chiot soit compatible avec son futur milieu de vie. « On ne mettra jamais un chien peureux dans une famille qui a des enfants, par exemple ».
Tous ces conseils, les gens pourront justement les récolter à l’occasion de l’Exposition nationale canine toutes races ouverte au public dimanche 30 juin 2019 sur le site de Béré, à Châteaubriant.
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